Santé

Peur des clowns : des chercheurs donnent des explications à la coulrophobie

Répandue, la peur des clowns, ou coulrophobie, ne découlerait pas seulement des films d’horreur ayant exploité le « filon ». Présente tant chez les adultes que chez les enfants, et dans des cultures différentes, la peur des clowns serait presque universelle, notent des chercheurs publiant une nouvelle étude sur le sujet.

Curieux de mieux connaître la coulrophobie, des scientifiques britanniques ont ainsi recruté 987 personnes de 18 à 77 ans, venant de 64 pays différents, parmi lesquelles 528 rapportaient avoir peur des clowns. 5 % d’entre eux ont même déclaré en avoir « extrêmement peur », un pourcentage légèrement supérieur à celui observé pour d’autres phobies telles que la peur des animaux (3,8 % des phobiques en ont très peur), la peur du sang ou des blessures (2,3 %) ou encore la peur du vide (2,8 %) et des espaces clos (2,2 %). Les femmes auraient également plus peur des clowns que les hommes, et cette phobie diminuerait avec l’âge, selon les résultats de l’étude, publiés dans la revue Frontiers in Psychology (Source 1).

Le maquillage des clowns en cause

Un nouveau questionnaire, spécifiquement conçu pour l’étude, a été soumis aux 528 participants ayant déclaré souffrir de coulrophobie. Ce questionnaire mettait en avant huit explications possibles à cette phobie, à savoir :

  1. un sentiment étrange ou troublant dû au maquillage des clowns, qui les fait paraître pas tout à fait humains, une réponse similaire étant parfois observée avec des poupées ou des mannequins ;
  2. les traits faciaux exagérés des clowns, transmettant un sentiment direct de menace ;
  3. le maquillage de clown masquant les signaux émotionnels et créant de l’incertitude ;
  4. la couleur du maquillage de clown nous rappelant la mort, le sang, et évoquant le dégoût ou l’évitement ;
  5. le comportement imprévisible des clowns qui peut mettre mal à l’aise ;
  6. la peur des clowns apprise et transmise par des membres de la famille ;
  7. les représentations négatives des clowns dans la culture populaire (films d’horreur notamment) ;
  8. avoir vécu une expérience effrayante avec un clown.

Curieusement, la dernière proposition est celle qui s’est révélée être la moins pertinente. Elle ne suffirait pas à elle seule à expliquer pourquoi une personne a peur des clowns. En revanche, les représentations négatives des clowns dans la culture populaire étaient un facteur contributif bien plus important. Cela étant, certaines personnes ont peur des clowns même lorsqu’ils ne sont pas là pour effrayer, mais plutôt pour amuser ou faire rire, soulignent les chercheurs dans un communiqué (Source 2). Le facteur le plus important identifié ici serait plutôt le fait que le maquillage clownesque dissimule les émotions de son porteur. « Ne pas être capable de détecter ce qu’un clown pense ou ce qu’il pourrait faire ensuite rend certains d’entre nous nerveux quand nous sommes autour d’eux », écrivent les scientifiques.

Pour autant, il semble qu’il n’en soit pas de même lorsque quelqu’un se déguise en tout autre chose, et arbore par exemple un maquillage animal. D’autres critères restent donc à explorer, estiment les chercheurs en conclusion.

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