Quand l’infidélité s’invite dans le couple : Anne-Charlotte, 38 ans : « Je ne peux pas m’empêcher d’aller voir ailleurs »

« Je suis mariée, et bien dans mon couple, mais je ne peux pas m’empêcher d’aller voir ailleurs », lâche d’emblée Anne-Charlotte. « À croire que je ne suis pas faite pour être monogame ». Avant de rencontrer l’homme qui partage depuis bientôt onze ans sa vie – le père de sa petite Céleste, âgée de sept ans -, cette responsable de la communication dans une grande entreprise parisienne avait toujours plusieurs histoires en même temps. Pour elle, ce n’était pas à proprement parler de l’infidélité, juste un besoin de séduire et de découvrir de nouveaux plaisirs, ici et là, en fonction des disponibilités des uns et des autres. « C’était du sexe sans amour », se justifie-t-elle. « Je n’ai jamais rien promis à personne. »

Chassez le naturel…

Lorsque Anne-Charlotte fait la connaissance de Guillaume, à l’occasion d’un dîner chez des amis communs, sa vie sentimentale prend un virage à 180 degrés. « Il était sexy, drôle et attentionné  », se souvient-elle. « Je me suis très vite projetée à ses côtés. J’étais persuadée, qu’avec lui, j’allais réussir à m’assagir et à être la femme d’un seul homme. » La première année de leur vie commune, Anne-Charlotte est un modèle d’intégrité. « Je ne l’ai jamais trompé  », jure-t-elle. « À aucun moment, je n’ai même fantasmé sur un autre que lui ». Il n’empêche : un soir, sans qu’elle ne puisse expliquer pourquoi – ses sentiments pour sa moitié étaient toujours aussi intenses -, la jeune femme ne résiste pas à la tentation de se reconnecter sur Tinder. Elle engage une conversation et, deux jours plus tard, dit oui au plan cul.

« On s’est retrouvés à l’heure du déjeuner dans un petit hôtel qui loue des chambres à l’heure, à deux pas de mon bureau », raconte-t-elle. « Je crois que je n’ai jamais vécu quelque chose d’aussi excitant. Il faut dire que c’était un amant hors pair. Il maîtrisait parfaitement les préliminaires. Il s’est occupé de toutes les zones érogènes de mon corps – mes seins, l’intérieur de mes cuisses, le bas de mon dos -, ça m’a rendu dingue ! ». En moins de quinze minutes, Anne-Charlotte a deux orgasmes.

Il revient au galop

Ce premier rendez-vous torride, mais sans lendemain, est le point de départ de son infidélité chronique. Depuis dix ans, la jeune femme enchaîne les histoires fugaces. « J’aime mon mari, nous faisons l’amour et nous parlons tous les jours, mais c’est plus fort que moi, j’ai envie de plus : plus de sensations inédites et plus d’adrénaline », confesse-t-elle. « À chaque fois que j’ai un nouvel amant, je retrouve tous les frissons de la première fois. Le premier baiser, les premières caresses, les premiers jeux de l’amour – bref, tous ces instants magiques qui ne sont plus que de lointains souvenirs dès que votre couple prend de la bouteille et que votre vie devient rangée -, mais aussi, comme autrefois, des sensations inédites et des choses que je n’avais jamais faites et que je ne me verrais pas expérimenter avec Guillaume. J’ai, par exemple, récemment découvert à quel point les sex-toys pouvaient pimenter les ébats. »

La trentenaire ne s’en cache pas : en plus d’être accro aux papillons dans le ventre et à l’exotisme sexuel, elle a encore ce besoin irrésistible de s’assurer de son pouvoir de séduction, d’exister dans l’œil de l’autre et de se sentir désirée. « En m’envoyant en l’air, je me persuade sans doute que je suis toujours considérée comme sexuellement attirante », admet-elle. « Et, donc, que je ne vieillis pas ! »

Le règlement du cœur

Comme son but est de ne pas faire exploser sa famille, Anne-Charlotte s’est néanmoins fixé trois règles, auxquelles elle ne déroge pas. Primo, ne sortir qu’avec des hommes mariés qui ne lui parleront ni d’amour, ni d’avenir. Deuxio, être claire dès le départ avec eux sur ses intentions et, troisio, ne jamais passer une nuit en dehors de chez elle. « Il m’est arrivé d’avoir des relations plus suivies – il y a trois ans, j’ai vu quelqu’un pendant près de six mois », raconte-t-elle. « Mais si je sens que mon amant est en train de s’attacher – ça m’est arrivé lors de cette liaison, précisément -, je coupe court ».

Un jardin secret

Et la morale dans tout ça ? Anne-Charlotte reconnaît ne pas vraiment ressentir de culpabilité, même si elle a fait le choix de rester extrêmement discrète – son portable est toujours coupé quand elle est à la maison – et de garder ce secret pour elle. « Je ne pense pas que Guillaume ait le moindre doute », glisse-t-elle. « Mais s’il apprenait un jour que je vois d’autres hommes, il serait dévasté et je l’aime trop pour le faire souffrir. » Si la jeune femme parvient encore à regarder son conjoint droit dans les yeux, c’est que, bizarrement, elle n’a pas l’impression de vraiment le tromper. Pour Anne-Charlotte, ses amants lui permettent juste d’assouvir ses fantasmes et de dépasser ses limites.

La véritable infidélité serait de tomber amoureuse, ce qu’elle s’est toujours interdit. « Au risque d’en choquer quelques-uns, j’aime cette double vie », assure-t-elle. « Je ne sais pas combien de temps elle va durer mais, pour l’instant, elle m’offre une forme d’équilibre et d’épanouissement. Lorsque je retrouve un amant, je me mue en Belle-de-jour mais, à l’instant où je le quitte, je redeviens une épouse et une mère aimante. Et, surtout, bien dans sa peau. »

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