Santé

Quand l’infidélité s’invite dans le couple : Anne-Lise, 48 ans : « Mon amour pour l’un n’enlève rien à mon amour pour l’autre »

« Je n’aurais jamais cru pouvoir aimer un jour deux hommes à la fois », confie Anne-Lise. « Et pourtant, ça m’est tombé dessus, sans que je voie les choses venir ». Avant de rencontrer celui qui a fait vaciller son cœur (et sa vie), cette professeure de Français de la région parisienne était heureuse en ménage. En plus de vingt ans de vie commune, son mari et elle avaient, comme tout le monde, traversé quelques crises – elle avait même cru, à une époque, alors qu’ils avaient toutes les peines du monde à communiquer, qu’elle et lui, c’était fini -, mais, ils avaient réussi à surmonter les soucis du quotidien et les difficultés. Fabrice et elle étaient non seulement des époux, des amants, des parents, mais aussi les meilleurs amis et les meilleurs alliés du monde.

Une rencontre inattendue

« Il est l’homme le plus droit, le plus honnête et le plus équilibré que je connaisse », explique la quadra. « Je me disais souvent que c’était une chance d’avoir partagé plein de choses et d’avoir su évoluer ensemble ». Les belles convictions d’Anne-Lise s’écroulent en 2020, lorsqu’un candidat aux élections municipales lui propose de figurer sur sa liste. « Je n’ai jamais été une fervente militante », précise d’emblée la jeune femme. « Mais il s’agissait d’un voisin (et ami) pour lequel j’ai beaucoup d’estime et son programme – engager la commune dans plus de transition écologique – était en adéquation avec mes convictions. Je disposais, de surcroît, d’un peu de temps devant moi. Fabrice est ingénieur dans une grande entreprise du bâtiment et il se déplace une bonne partie de l’année à l’étranger. Quant à nos jumeaux, tous deux étudiants en école de commerce en province, ils se débrouillent très bien sans moi ».

J’ai tout de suite senti que je lui plaisais

Parmi les membres de la liste électorale, figure Raphaël un dermatologue de la ville qu’Anne-Lise a d’ailleurs eu l’occasion de consulter quelques années plus tôt. Depuis sa séparation, le quinquagénaire traverse une sale période et a besoin de se changer les idées. Plusieurs soirs par semaine, ils se retrouvent, avec d’autres, pour distribuer des tracts dans les boîtes aux lettres ou encore aux riverains, à la sortie du RER. « J’ai tout de suite senti que je lui plaisais », lâche Anne-Lise. « C’est ce qui m’a incitée à garder mes distances. Du moins dans un premier temps. Je n’avais jamais trompé mon mari et l’idée ne m’avait à aucun moment effleurée ». Le temps aidant, Anne-Lise et Raphaël échangent des regards, des rires et des confidences.

Le piège de la tentation

« Je commençais alors à être consciente d’où cela pouvait me mener, mais au lieu de couper court à cette relation, je faisais tout pour l’alimenter, trop flattée sans doute de voir que je suscitais encore du désir, mais aussi parce que Raphaël me plaisait de plus en plus. Je le trouvais drôle, cultivé, plein d’esprit. Il m’apportait un nouveau souffle dont je ne pensais pas avoir besoin, puisque tout allait bien dans ma vie. Inconsciemment, je devais encore avoir envie de vibrer et, peut-être aussi de mettre une part de risque dans mon quotidien de femme rangée ».

Un soir, alors qu’ils sont passés chez lui pour récupérer un carton de tracts, il se montre empressé. Elle ne résiste pas. « Nous avons fait l’amour sur le canapé », raconte Anne-Lise. « En rentrant chez moi, j’étais pétrie de culpabilité. Je m’en voulais d’avoir joui avec un autre homme que Fabrice ». Quelques jours plus tard, elle essaie de remettre de l’ordre dans sa vie.  « J’ai appelé Raphaël et je lui ai dit que je regrettais ce qu’il s’était passé entre nous et que ça ne se reproduirait pas, parce que je n’étais pas libre et qu’il le savait », dit-elle. « Je voulais qu’on reste néanmoins amis ».

Et si c’était les deux ?

Mais lorsqu’ils se revoient, leurs regards et leurs paroles ne ressemblent en rien à de l’amitié. Quelques semaines plus tard, ils replongent. Depuis trois ans, Anne-Lise jongle entre sa vie d’épouse et celle de maîtresse. Pour combien de temps ? Elle l’ignore. « Je préfère ne pas trop me poser de questions », dit-elle. « J’aime Raphaël, mais j’aime aussi Fabrice. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, mon amour pour l’un n’enlève rien à mon amour pour l’autre. Ils me rendent tous les deux heureuse et je n’ai pas envie, pour l’heure, de me passer de l’un ou de l’autre ».

J’aime Raphaël, mais j’aime aussi Fabrice

Une double vie qui nécessite une organisation bien rodée et quelques petits mensonges. « Hors de question que Raphaël vienne à la maison ou que je dîne avec lui au restaurant », précise-t-elle. « Nous nous voyons une ou deux fois par semaine, et uniquement chez lui. Lorsque je suis avec Fabrice, je coupe systématiquement mon portable, pas seulement par peur de recevoir un message de mon amant, mais parce que j’ai envie d’être entièrement avec lui. Enfin, ma meilleure amie – la seule qui soit au courant de ma double vie – me sert, si besoin, d’alibi ». Et la morale dans tout ça ? « Je ne dirais pas que je suis fière de moi, mais j’arrive à me regarder dans le miroir sans rougir, puisque je ne trahis pas mes sentiments pour Fabrice et que je n’ai rien promis à Raphaël, même si je sais qu’il a envie de plus et que c’est peut-être ce qui nous obligera à mettre fin à notre histoire ».

* Les prénoms ont été modifiés.

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