Santé

Quand l’infidélité s’invite dans le couple : Candice, 36 ans : « J’ai porté l’enfant d’un autre que mon mari »

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« Avant, je pensais que celles et ceux qui trompent leur conjoint étaient des minables, se souvient Candice*. Pourtant, bien que j’aie parfois du mal à réaliser que c’est une réalité, je fais aujourd’hui partie de ces gens-là. Et j’ai même fait pire, puisque j’ai porté l’enfant d’un autre que mon mari, sans jamais avoir eu le courage de lui révéler la vérité ».

L’espoir de construire une famille

Comment cela a-t-il pu arriver ? Cette jeune ergothérapeute de la région lilloise ne se l’explique toujours pas. « J’avais tout juste trente ans quand cette histoire m’est tombée dessus, raconte-t-elle. Jean-Baptiste et moi étions mariés depuis peu et il y avait déjà pas mal de tensions entre nous. On n’arrivait pas à avoir d’enfants. Le problème venait de lui. Il n’était pas infertile, mais les multiples examens que nous avions enchaînés avaient révélé qu’il souffrait d’asthénospermie, autrement dit : ses spermatozoïdes n’étaient pas très vivaces. J’avais beau savoir que tous les espoirs n’étaient pas perdus – les médecins étaient confiants sur le fait que, avec un peu de patience, on allait sans aucun doute y arriver – et qu’on pourrait même, si besoin, avoir recours aux techniques d’assistance médicale à la procréation pour devenir parents, je ne pouvais pas m’empêcher de mettre constamment le sujet sur la table. Je sais que c’est moche, mais c’était plus fort que moi : il fallait que je lui fasse sentir que c’était sa faute si je n’étais pas encore mère. Et lui était tellement contrarié de m’infliger cette non-maternité qu’il en devenait désagréable, voire carrément agressif avec moi. »

Sentiments contradictoires

Un rien met alors le feu aux poudres dans le couple et les moments ensemble ne se résument plus qu’à des disputes. « Je me sentais totalement perdue, avoue la trentenaire. Je ne me voyais pas vivre sans Jean-Baptiste et, en même temps, je me disais que ça ne pouvait vraiment pas continuer comme ça, car on allait droit dans le mur. » C’est à ce moment-là que Candice se rapproche d’un jeune praticien, recruté au cabinet pour remplacer une consœur partie en congés maternité. Entre Charles et elle, le courant passe immédiatement.

Il trouvait toujours les bons mots pour me consoler

« Au début, on parlait de tout et de rien entre deux patients, dit-elle. Je trouvais qu’il avait un beau sourire et beaucoup d’humour, mais ça s’arrêtait là. Je n’avais aucune arrière-pensée, même si je savais qu’il était célibataire et qu’il en pinçait un peu moi (ça se voyait dans la façon qu’il avait de me regarder). Et puis, peu à peu – je ne sais même pas comment ça s’est instauré – Charles est devenu mon confident. À chaque fois que je me disputais avec Jean-Baptiste, je me réfugiais dans notre chambre et je lui envoyais un texto. Il savait toujours trouver les bons mots pour me consoler. »

Quand le pro’ devient perso’

Un soir, après le travail, les deux confrères vont boire un verre, puis ils refont ça une deuxième fois et au troisième verre, ce qui devait arriver arrive : Candice se retrouve dans le lit de Charles. L’idylle dure exactement deux semaines… jusqu’à ce que la jeune femme réalise ce qu’elle est en train de faire. « Je me trouvais monstrueuse de tromper l’homme que j’aimais depuis tant d’années, lâche-t-il. J’ai alors pris mon courage à deux mains et j’ai expliqué à Charles que, même s’il me troublait, je n’étais pas ce genre de femmes qui mènent une double vie. » L’annonce est rude et les dernières semaines du CDD de Charles semblent interminables, aussi bien pour lui que pour elle, mais après son départ (sans même un au-revoir), la jeune femme n’entend plus parler de lui. « J’ai juste su, par ma consœur, qu’il avait quitté la région lilloise pour Paris et rencontré quelqu’un, glisse la trentenaire. À mon grand soulagement, il n’a jamais cherché à me contacter. »

Je me persuadais que c’était une erreur

Candice, qui veut définitivement tourner la page, se rapproche de Jean-Baptiste. « Lorsque j’ai appris, un mois plus tard, que j’étais enceinte, j’étais sûre et certaine que c’était de mon mari, assure la jeune femme. Depuis mon incartade, les choses allaient nettement mieux entre nous. On s’était retrouvés, pas comme avant, mais presque, et on faisait souvent l’amour. » C’est à la première échographie que Candice commence à se poser des questions. « La date du début de grossesse tombait pile-poile pendant ma liaison avec Charles, explique-t-elle. Je voulais tellement que tout cela n’arrive pas que je me persuadais que c’était une erreur (ça doit bien arriver parfois, non ?), même si je me souvenais très bien que le préservatif s’était une fois rompu. Et puis, Jean-Baptiste et moi, on voulait tellement cet enfant, qu’il ne pouvait pas ne pas être le père. »

Secret inavoué

Quand Léo naît, les doutes de la jeune maman se font plus importants. « Il était le portrait craché de Charles, dit-elle. Les mêmes yeux un poil bridés, le même nez un peu court, le même menton… » Durant des jours et des nuits, Candice cogite : doit-elle dire (ou pas) à Jean-Baptiste – lui qui est si fier d’avoir enfin réussi à procréer – qu’il n’est sans doute pas le géniteur de leur enfant ? Au risque de voir son couple (et sa famille) exploser en plein vol. Elle choisit finalement de garder ce secret pour elle. « J’ai essayé à plusieurs reprises de lui dire, mais c’était plus fort que moi, les mots n’ont jamais réussi à sortir de ma bouche, lâche-t-elle. Léo a aujourd’hui quatre ans et Jean-Baptiste est un père merveilleux et comblé. Je sais que ce que j’ai fait est impardonnable, mais je n’ai plus la force de lui avouer ma faute. »

* Les noms sont modifiés.

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