Santé

Quand l’infidélité s’invite dans le couple : Mathilde, 34 ans, « J’avais été trahie, dupée, bafouée par celui que je croyais être l’…

La vérité, Mathilde l’a apprise par hasard. C’était il y a trois ans. Un dimanche matin, alors qu’elle s’apprête à lancer sa machine à laver, cette professeure des écoles vide les poches du jean de son époux, avocat dans l’ouest parisien et trouve un ticket de carte bleue froissé qui lui fait l’effet d’une douche froide.

Le pot aux roses

« Quelques jours plus tôt, Alessandro avait réglé une note, avec sa carte bancaire personnelle, dans un restaurant en plein cœur de Paris », raconte-t-elle. « Sauf que ce soir-là, il était censé être au cabinet – c’est du moins ce qu’il m’avait dit – pour boucler un dossier urgentissime ». Lorsqu’elle le cuisine, dans l’après-midi, son tendre et cher ne cherche même pas à nier : il entretient, depuis bientôt huit mois, une relation avec l’une de ses clientes, une femme, elle aussi mariée, qui ne le laisse pas indifférent, même s’il ne dit pas franchement être amoureux d’elle.

Adieu au conte de fées 

Alessandro se sent perdu, car, il le jure, il n’avait rien programmé. Cette histoire lui est tombée dessus sans qu’il s’y attende, mais il aime profondément Mathilde et ne veut pas la faire souffrir. La trentenaire est anéantie. « Après cinq ans de mariage et presque dix ans de vie commune, mon couple s’est brusquement écroulé comme un château de cartes », lâche-t-elle, encore meurtrie par les aveux de sa moitié. « J’avais été trahie, dupée, bafouée par celui que je croyais être l’homme de ma vie. Il m’avait joué la comédie, durant des mois et des mois, comme si de rien n’était. Et, moi j’étais la pauvre fille, la cocue, qui n’avait rien vu venir ». La jeune femme se demande surtout pendant combien de temps Alessandro se serait encore joué d’elle si elle n’avait pas découvert le pot aux roses. « J’avais envie de le traiter de salaud, de lui cracher au visage et de le massacrer », se souvient-elle. « Bref, de lui faire mal, autant qu’il me faisait mal ». Mais Mathilde se ressaisit.

Refaire le film

Quitte à être une femme trompée, elle veut rester une femme trompée digne, classe, et non une folle furieuse qui fait valser les assiettes. Elle demande à son conjoint de s’éloigner quelques temps pour que chacun puisse réfléchir de son côté. « Notre break a duré un peu plus de huit semaines », poursuit-elle. « Des jours et des nuits à cogiter et à pleurer dans mon lit, quand ce n’était pas dans les bras de ma meilleure amie. Je voulais comprendre comment on en était, lui et moi, arrivés là. Comme beaucoup de couples, nous étions un peu submergés par le quotidien, mais nous étions heureux et, surtout, amoureux. Enfin, c’est ce que je croyais. Nous avions même projeté de faire un enfant. »

Jalousie

Lorsqu’elle pense à cette femme qui lui a pris son homme, et qu’elle l’imagine plus belle, plus sexy et plus intelligente qu’elle – sinon Alessandro ne l’aurait pas trompée, non ? -, Mathilde ne peut s’empêcher d’avoir des pensées sordides : où et quand ont-il fait l’amour ? Comment le faisait-elle jouir ? La trouvait-il meilleure que moi ? Et, surtout : lui susurrait-il des mots d’amour dans le creux de l’oreille, comme il le faisait avec elle quand ils se sont rencontrés ? Leur histoire l’obsède. Mathilde s’en veut également de ne pas avoir suffisamment prêté attention aux changements de comportement de son partenaire. « Depuis plusieurs mois, il ne lâchait plus son portable, jusqu’à l’emporter aux toilettes », se remémore-t-elle. « C’est vrai qu’il plaidait aussi de plus en plus souvent en province. Et, lorsqu’il rentrait de déplacement, il me couvrait de cadeaux, ce qui, autrefois, n’était pas vraiment dans ses habitudes. »

De là à se poser des questions et à imaginer que son homme a quelqu’un d’autre dans sa vie, la jeune femme n’aurait pourtant pas pu. D’autant qu’elle et lui se parlent et font toujours l’amour, certes un peu moins qu’avant et, surtout plus quand c’est elle qui en prend l’initiative… il n’empêche.

Se reconstruire

Pendant les deux mois de leur séparation, Mathilde a, chaque jour, des bouffées de haine envers Alessandro, qui a balayé leur histoire, comme ça, sans réfléchir plus loin que le bout de son nez (ou de son sexe, en l’occurrence), mais elle est bien obligée d’admettre qu’il lui manque. Terriblement. Lui, pendant ce temps, s’est installé dans l’appartement parisien d’un ami expatrié à Singapour. Il n’ose pas l’appeler, mais il lui écrit de longs messages sur Whatsapp pour lui demander pardon. Il est dévasté par ce qu’il leur arrive.  Il a compris que s’il a « fauté », c’est uniquement pour se rassurer, pour valider son pouvoir de séduction. Ce qu’il ressentait pour sa maîtresse n’était pas de l’amour, cela n’avait rien à voir avec ce qu’il éprouve pour sa femme. Il a mis fin à cette relation.

Pardonner ? 

Petit à petit, Mathilde, qui jusqu’à lors, se pensait incapable de pardonner la moindre incartade, a fait le deuil du couple parfait, et se sent prête à accepter l’inacceptable. « J’ai réalisé que je l’aimais trop pour que notre histoire s’arrête », se justifie-t-elle. « Et, surtout, je ne m’imaginais pas pouvoir être un jour de nouveau heureuse, sans lui ». La reconstruction de leur couple s’est faite lentement. Très lentement. « Nous avons parlé des heures et des heures au téléphone », dit-elle. « Et puis, un soir, il est venu à la maison et il n’est plus jamais reparti. Je ne sais pas si je lui ai pardonné, mais une chose est sûre :  notre couple a survécu à l’infidélité. Nous nous sommes retrouvés, pas exactement comme avant – je suis davantage sur mes gardes et lui se sent encore très coupable -, mais nous allons de l’avant… et attendons notre premier enfant. »

*Les prénoms ont été modifiés

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