Quand l’infidélité s’invite dans le couple : Romy, 37 ans : « Mon mari n’arrive pas à digérer que je l’ai trompé »

« J’ai été fidèle pendant plus de dix ans », lâche d’emblée Romy, comme pour s’excuser. « Dix années pendant lesquelles l’idée d’aller voir ailleurs ne m’a même jamais effleurée ». Pourtant, la routine, et une certaine forme d’ennui, s’étaient invitées depuis longtemps dans le couple de cette cadre commerciale de la région parisienne, même si l’amour n’était, selon elle, pas totalement mort entre elle et son mari.

« Il ne me regardait plus », raconte la trentenaire. « J’avais parfois l’impression d’être invisible ». Le soir, tous les deux rentrent tard, ils dînent à quatre et, les enfants couchés, elle et lui retournent derrière leurs écrans respectifs. « On ne faisait plus grand-chose de stimulant ensemble », déplore Romy. « Même les câlins s’étaient raréfiés. Si je n’en prenais pas l’initiative, il ne demandait rien. Je me demandais parfois s’il me considérait encore comme une femme depuis que j’étais mère. »

La folie d’une nuit

Le train-train quotidien de Romy bascule en septembre dernier, alors qu’elle participe à un séminaire dans le sud de la France. Après un dernier dîner bien arrosé, la jeune femme finit dans la chambre d’hôtel – ou plutôt dans le lit de la chambre d’hôtel – d’un collègue de travail qui lui tourne autour depuis plusieurs semaines. « Je n’avais rien prémédité », jure-t-elle. « Il se trouve juste que, durant tout le repas, il m’a écouté parler, ce que ne faisait plus mon mari. Il m’a aussi dit qu’il me trouvait belle et désirable. Tout s’est ensuite enchaîné naturellement (ou presque). »

Le lendemain matin, elle met néanmoins les choses au clair avec son coup d’un soir : elle a perdu les pédales (la faute aux quatre Spritz qu’elle n’a pas su refuser), mais cela ne se reproduira pas, car elle est mariée (lui aussi, d’ailleurs) et, quoiqu’elle en pense de temps à autre, elle est aussi heureuse en ménage. Qui plus est, mais ça, elle ne lui fera pas remarquer, ce collègue n’est pas un amant exceptionnel. Trop occupé à penser à son propre plaisir, il ne l’a pas même pas fait jouir. Lui, n’insiste pas pour la revoir. Et comme, coup de chance, il ne travaille pas dans le même bâtiment qu’elle, elle est sûre qu’elle ne risque pas de le croiser souvent de retour au bureau. L’affaire est donc close. Pour l’un, comme pour l’autre.

Des remords envahissants

Il n’empêche : quand elle rentre chez elle, Romy est pétrie de culpabilité. « Je n’arrivais même plus à regarder Charles dans les yeux », se souvient la mère de famille. « J’avais l’impression qu’il était écrit sur mon front, en gros et en gras, que je l’avais trompé, que j’étais une salope. » Dans les jours qui suivent, son cœur balance : doit-elle confesser son infidélité, au risque de voir son couple et sa famille exploser ou, au contraire, garder envers et contre tout ce petit secret rien que pour elle ? Après une semaine de tergiversations, elle décide de tout dire à son mari.

J’ai immédiatement su que j’aurais mieux fait de me taire.

Elle s’arrange pour bien lui faire passer le message qu’elle tient plus que tout à lui et que c’est uniquement parce que ce n’était plus comme avant et que, du coup, elle en était arrivée à douter parfois de son amour, qu’elle est allée voir ailleurs. Elle lui répète aussi qu’elle ne ressent absolument rien pour cet homme – la preuve : elle a déjà mis fin à cette histoire – et qu’elle n’a en réalité qu’un désir : retrouver un nouvel élan amoureux dans leur couple.

Une confiance envolée

Romy se dit qu’elle et lui s’aiment, malgré tout. Il finira bien par la comprendre et lui pardonner cet écart de conduite. Mauvaise analyse. « Il n’était pas simplement en colère, il était aussi meurtri, effondré », raconte-t-elle, encore bouleversée à l’évocation de ce souvenir. « J’ai immédiatement su que j’aurais mieux fait de me taire et qu’il y aurait, à partir de ce jour, un avant et un après entre nous ».

Romy et Charles sont restés ensemble, sans être en mesure d’en expliquer la raison, mais plus rien n’est comme avant. La jeune femme a beau lui avoir demandé cent fois pardon et essayé de recoller par tous moyens les morceaux, lui n’a toujours pas digéré ce qu’elle lui a fait subir. « Je sens bien qu’il n’a plus aucune confiance en moi », se désole-t-elle. « Je l’ai même surpris un soir en train de fouiller mon portable. Sans compter qu’à la moindre dispute, il remet le sujet sur la table et me rappelle que je l’ai trahi. J’ai l’impression de payer chaque jour mon erreur ».

J’ai l’impression de payer chaque jour mon erreur.

 Quatre mois après avoir appris l’incartade de sa femme, Charles refuse également toujours de la toucher, même si, elle en est sûre, il en a encore envie. Jusqu’à quand tout cela va-t-il durer ? Romy l’ignore. « Je ne sais plus très bien où nous en sommes », avoue-t-elle. « Il m’arrive parfois de me dire qu’il vaudrait peut-être mieux que je parte. Mais je n’en ai pas le courage. Et je sais aussi inconsciemment que personne ne m’aimera jamais comme lui. »

Romy comprend que Charles lui en veuille. Elle n’aurait jamais dû tomber dans les bras du premier venu, au prétexte que son quotidien manquait un peu de fantaisie. « Mais si j’avais su le cataclysme que ma franchise provoquerait, je n’aurais surtout rien dit », dit-elle. « J’ai tout gâché pour une histoire sans lendemain. Je ne peux plus revenir en arrière et, aujourd’hui, je m’en mords les doigts. »

Continuer la lecture

Quitter la version mobile