Qu’est-ce que la misokinésie, un trouble peu connu, qui touche une personne sur trois ?

Le nom de ce trouble, la misokinésie, reste peu connu. Il touche pourtant une personne sur trois selon une étude canadienne. Explications.

S’il vous est difficile de rester concentré et de ne pas réagir lorsque quelqu’un bouge un bras, une main, ou encore un pied, en face de vous, vous êtes peut-être atteint de misokinésie. Une étude de l’Université de Colombie-Britannique, au Canada, publiée en 2021 dans « Scientific Reports », montre que ce trouble est bien plus répandu qu’on pourrait le penser. La misokinésie, pouvant provoquer un sentiment de stress important, touche une personne sur trois.

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38% des personnes touchées 

Pour répondre à cette étude, des tests ont été réalisés auprès de 4100 personnes. Elles ont répondu par formulaire en ligne à deux questions. La première : « Vous arrive-t-il d’éprouver des sentiments, des pensées ou des réactions physiques fortement négatif en voyant ou en observant la bougeotte ou les mouvements répétitifs d’autres personnes ? ». Les réponses ont été significatives. 38% ont répondu de façon affirmative.

La seconde : « Vous arrive-t-il d’éprouver des sentiments, des pensées ou des réactions physiques négatifs à des sons spécifiques ou répétitifs, tels que ceux provenant de la bouche ou d’autres parties du corps ? » 51% des répondant.e.s ont dit « oui ».

Ainsi, un tiers de l’échantillon se dit sensible au fait de voir des personnes effectuer des mouvements à leurs côtés. Dans un communiqué de l’université de Colombie-Britannique, le docteur Todd Handy explique les origines de cette étude : « J’ai été inspiré pour étudier la misokinésie après qu’une partenaire amoureuse m’a dit que j’avais l’habitude de gigoter, ce dont je n’étais pas conscient. Elle a avoué qu’elle ressentait du stress à chaque fois qu’elle me voyait ou qu’elle voyait quelqu’un gigoter. »

Les origines du trouble 

Les chercheurs canadiens ont aussi tenté de comprendre les origines de ce trouble. Les « neurones miroirs », liés au sentiment de l’empathie, sont les responsables. Leur rôle est de « comprendre l’intention derrière les mouvements » des autres personnes, souligne l’étude. Semeet Jawal, un des co-autrices du rapport, souligne : « Ces neurones s’activent lorsque nous bougeons, mais aussi lorsque nous voyons les autres bouger. » Mauvaise nouvelle, l’étude relève aussi que la possibilité de souffrir de ce trouble augmente avec l’âge. 

La misokinésie est à distinguer de la misophonie, aussi connue sous le nom de « haine du bruit », un autre trouble caractérisant le fait de ne pas supporter certains sons.

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