Santé

Santé mentale : pourquoi le pardon contribue au bonheur


Pardonner celles et ceux qui nous ont fait du mal, diminuerait les symptômes d’anxiété et de dépression, selon le psychologue clinicien américain Everett Worthington.

Accorder son pardon à une personne qui nous a profondément blessé·e n’est pas toujours évident. Pourtant, le pardon améliorerait la santé mentale. C’est ce que révèle une nouvelle étude réalisée auprès de 4 598 participants à Hong Kong, en Indonésie, en Ukraine, en Chine et en Afrique du Sud.

« Il y a beaucoup d’avantages à pardonner », assure Everett Worthington, psychologue clinicien, professeur émérite au sein de la Virginia Commonwealth University, et co-auteur de cette enquête, interrogé par le média « CNBC Make It ». Pour cause, le fait de pardonner permettrait de « réduire la rumination », cette tendance à ressasser les mêmes pensées, en boucle dans notre tête, particulièrement nocive pour notre bien-être.

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Pardonner réduit le stress 

Pour mener à bien cette expérience, présentée à l’université Harvard lors d’une conférence interdisciplinaire sur le pardon, organisée du 20 au 22 avril derniers, la moitié des participants a mis en application plusieurs exercices proposés par la méthode « REACH », qui enseigne le pardon. Résultat, au bout de deux semaines, ils se sont sentis bien plus apaisés que le groupe témoin, avec une diminution des symptômes de dépression et d’anxiété.  

Le fait de pardonner « aide littéralement à guérir, [même] physiologiquement avec des niveaux de stress inférieurs », estime Roger Miller, psychologue clinicien à Aviv Clinics, spécialisé dans la santé neurologique. « Le stress chronique peut endommager le corps, ajoute-t-il, surtout lorsque votre hormone de stress, le cortisol, est élevée. Il peut augmenter votre risque d’anxiété, de dépression, de trouble de stress post-traumatique, de maladie cardiaque et de diabète. » Ainsi, « nous devons reconnaître qu’en ne pardonnant pas, nous nous faisons du mal », poursuit l’expert.  

La méthode REACH, pour apprendre à pardonner

La méthode « REACH », mise au point par Everett Worthington, est disponible en ligne, et s’effectue en cinq étapes.

Le « rappel » est le premier pas vers le pardon, estime le psychologue. « Essayez de penser à votre blessure sans vous concentrer sur les conséquences potentiellement négatives », conseille-t-il. Ensuite, l’expert recommande de faire preuve d’« empathie » envers la personne qui vous a causé du tort. « Certaines blessures sont si horribles qu’elles nous empêchent de nous mettre à la place de l’autre », déclare Everett Worthington. Selon lui, essayer de « ressentir de la pitié, de la sympathie ou de la compassion » envers celles et ceux qui nous ont fait du mal, serait très bénéfique. En ce sens, l’« altruisme » aiderait à accorder ce pardon. « Pensez à un moment où vous avez-vous-même été impoli·e ou dur·e et reconnaissez que tout le monde a des défauts », rapporte le « Washington Post ».

Ensuite, le fait de « s’engager » à pardonner, en rédigeant une lettre sans destinataire, par exemple, serait très efficace. Enfin, Everett Worthington conseille de s’« accrocher » au pardon, sans chercher à modifier le passé, même quand des émotions négatives ressurgissent.

Évidemment, certaines situations, répréhensibles ou non par la loi, sont difficilement pardonnables. « Ce n’est pas une obligation, c’est un choix que les gens peuvent faire ou ne pas faire », souligne Everett Worthington.

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