Santé mentale : respirer la sueur des autres pourrait diminuer l’anxiété sociale

Le pouvoir de la transpiration sur l’anxiété sociale vient d’être dévoilé par des chercheurs suédois. 

Vous reprendrez bien un peu de sueur ? Selon une récente étude suédoise relayée par « The Guardian », renifler la transpiration des autres aurait des bienfaits insoupçonnés sur la santé mentale. Ce lien de cause à effet a tout l’air d’une blague, et pourtant, c’est le résultat de travaux universitaires, réalisés par l’Institut Karolinska de Stockholm, et actuellement présentés au Congrès européen de psychiatrie qui se déroule du 25 au 28 mars 2023, à Paris. D’après les chercheurs, une thérapie de pleine conscience combinée à une exposition aux odeurs de transpiration d’autrui, pourrait apaiser l’anxiété sociale. 

L’anxiété sociale fait partie des troubles anxieux, et se manifeste par une peur de se sentir observé, jugé ou rejeté par les autres, lors d’une activité sociale ou d’une situation de performance. « La peur de parler en public ou dans une réunion et la peur de manger en public sont des exemples de l’anxiété sociale », précisent les autorités sanitaires québécoises. Plusieurs symptômes peuvent alors apparaître : des palpitations ou une accélération du rythme cardiaque, des tremblements, une transpiration excessive, des maux de ventre voire des nausées, un rougissement ou encore une confusion mentale.  

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Une réduction du stress de 39% 

Pour mener à bien cette étude, les chercheurs ont prélevé de la sueur sur des volontaires qui regardaient « Les vacances de Mr Bean », « Sister Act » et « The Grudge » – des films censés susciter de la joie ou de la peur. Ensuite, 48 patientes souffrant d’anxiété sociale ont été réparties en trois groupes de 16 personnes. Pendant deux jours, elles ont suivi une thérapie de pleine conscience. Dans le même temps, chaque groupe a été exposé à des échantillons d’odeurs différentes, ou à de l’air pur.   

« Les résultats de notre étude préliminaire montrent que la combinaison de ces signaux chimio [des molécules, ndlr] avec la thérapie de pleine conscience semble produire de meilleurs résultats dans le traitement de l’anxiété sociale que ceux qui peuvent être obtenus par la thérapie de pleine conscience seule », précise Elisa Vigna, la chercheuse principale de l’étude. Quelles que soient les conditions dans lesquelles les extraits de transpiration ont été collectés, le résultat est le même. « Nous avons été un peu surpris de constater que l’état émotionnel de la personne produisant la sueur ne différait pas dans les résultats du traitement : la sueur produite par une personne heureuse a eu le même effet que celle produite par une personne effrayée par un clip vidéo », ajoute l’experte.

Et les chiffres sont impressionnants : le niveau de stress a diminué d’environ 39% avec l’inhalation d’odeurs corporelles, contre 17% avec la thérapie de pleine conscience seule. Les résultats de cette étude doivent néanmoins être confirmés. Pour l’heure, l’anxiété sociale se traite généralement avec une thérapie cognitivo-comportementale (TCC), associée dans certains cas à des antidépresseurs.  

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