Santé

Syndrome de fatigue chronique : des perturbations du microbiote observées chez les personnes atteintes

L’encéphalomyélite myalgique (EM), aussi appelée syndrome de fatigue chronique (SFC), est une maladie chronique et complexe dont on sait relativement peu de choses. Ce syndrome se manifeste notamment par un épuisement après un effort physique ou intellectuel, des signes neurologiques (troubles de l’attention, confusion, pertes de mémoire…), des douleurs chroniques, des troubles musculaires, moteurs, du sommeil ou encore un affaiblissement immunitaire.

Parues dans la revue Cell Host & Microbe, deux études scientifiques (Source 1 et 2) mettent en avant des perturbations du microbiote intestinal des personnes atteintes, qui pourraient en partie expliquer les désordres immunitaires de cette pathologie.

Un acide gras protecteur qui n’est pas assez produit

« Il est important de noter que cette recherche montre une corrélation, et non une causalité, entre ces changements du microbiome et l’EM/SFC », a déclaré Julia Oh, professeure agrégée au Jackson Laboratory (États-Unis) et auteure principale de l’un des deux articles, dans un communiqué. « Mais ces découvertes sont le prélude à de nombreuses autres expériences mécanistes que nous espérons faire pour mieux comprendre l’EM/SFC et ses causes sous-jacentes », a-t-elle ajouté.

Ici, les chercheurs ont comparé des échantillons de microbiote intestinal de différents profils : des personnes récemment diagnostiquées comme atteintes d’EM/SFC (dans les 4 ans précédant l’étude), des personnes présentant des symptômes de cette pathologie depuis plus de 10 ans, et des personnes témoins, non-atteintes.

Il ressort des analyses que les personnes atteintes de EM/SFC depuis peu présentaient des changements dans la diversité des espèces présentes dans leur microbiote intestinal. Dans le détail, elles avaient des niveaux réduits de micro-organismes connus pour produire du butyrate, un acide gras important pour protéger l’intégrité de la barrière intestinale et stimuler le système immunitaire au niveau digestif.

Une des deux études a également révélé des liens significatifs entre la gravité des symptômes de fatigue et les niveaux d’espèces spécifiques de bactéries intestinales, en particulier la bactérie productrice de butyrate, Faecalibacterium prausnitzii. Elle a également révélé une charge globale plus élevée de bactéries dans les selles, et des perturbations dans les interactions entre les espèces bactériennes chez les patients atteints d’EM/SFC.

Des pistes pour de futurs essais cliniques

« Bien que ces résultats ne démontrent pas sans équivoque les relations causales entre les perturbations du microbiome et les symptômes, ces relations microbiome-symptômes présentent des cibles potentiellement exploitables et manipulables pour de futurs essais thérapeutiques », a souligné Brent L. Williams, coauteur de la seconde étude. « Ces essais pourraient peut-être se concentrer sur des interventions diététiques, probiotiques, prébiotiques ou symbiotiques et pourraient fournir des preuves directes que les bactéries intestinales influencent la survenue de symptômes chroniques », a-t-il ajouté, précisant que des expérimentations sont prévues sur des modèles animaux, pour en savoir davantage.

Rappelons que tout un chacun peut déjà, dans une certaine mesure, prendre soin de son microbiote intestinal via l’adoption d’une alimentation diversifiée, faisant la part belle aux fruits et légumes et aux probiotiques alimentaires (yaourts, légumes lacto-fermentés, kéfir, kombucha, choucroute…).

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