Santé

Témoignages : heureux les polyamoureux

« Je ne me vois pas redevenir monogame, c’est trop de pression »                                                                                        

Clara, 28 ans consultante en stratégie de com, polyamoureuse

« Il y a cinq ans, je vivais en couple avec un homme qui a eu une aventure extraconjugale, on en a discuté et je me suis aperçue que ça ne me dérangeait pas tant que ça, du moment qu’on en parlait. On a fini par se séparer, et aujourd’hui j’ai des relations avec quatre hommes d’âges différents et qui n’ont pas la même situation sentimentale. Ils ne se sont jamais rencontrés, ne connaissent pas les prénoms des uns et des autres, mais tous les quatre sont au courant de la situation. C’était ma condition : qu’il n’y ait pas de mensonges. Il y a celui que j’appelle “le prime”, que je vois trois ou quatre fois par semaine, avec qui je pars en week-end et en vacances, même si on s’octroie chacun beaucoup de liberté. Lui avait des relations d’un soir mais, récemment, il m’a parlé d’une fille qu’il avait revue, et j’ai ressenti une pointe de jalousie. Une question d’ego que je veux dépasser pour avoir des relations saines. J’essaie de trouver la bonne variable, d’ajuster en permanence.Mais je ne me vois pas redevenir monogame, il faut rendre des comptes, être présente, c’est trop de pression. »

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« On ne dort pas avec les personnes qu’on fréquente »       

Anna, 31 ans graphiste, en couple libre                

« Avec mon copain de 39 ans, on s’est rencontrés pendant le confinement et on est tombés très amoureux. On s’est confinés ensemble. Mais il était célibataire depuis trois semaines et il avait envie d’une relation légère. Comme je sortais d’une relation en couple libre, je lui ai proposé qu’on ait chacun d’autres partenaires, sans tomber amoureux. Au début, il ne voulait pas en entendre parler car il était jaloux, puis il a changé d’avis. Au bout de six mois, il a voulu me quitter car il pensait que je ne faisais rien en dehors de notre couple et que lui vivait le meilleur de sa vie. Il trouvait ça injuste pour moi. On a discuté et il s’est aperçu que je voyais beaucoup plus de mecs qu’il ne voyait de filles. Du coup, on s’est fixé des limites. On ne dort pas avec les personnes qu’on fréquente, lui ne revoit pas les femmes avec lesquelles il couche, moi j’ai le droit d’avoir des amants réguliers car c’est plus dangereux pour une fille d’enchaîner les relations d’un soir, on ne sait pas sur qui on peut tomber. Être en couple libre est très excitant sexuellement, le désir s’érode moins. Par exemple, j’avais rencontré un mec qui avait un système d’attaches pour lier les poignets et les chevilles au lit, et j’avais trouvé ça hyper cool. J’ai acheté le même pour nous ! »

« Je suis dans une non-monogamie éthique »                     

Izzie, 30 ans artiste, polyamoureuse              

« À 21 ans, j’étais en trouple avec un homme et une femme en couple. On faisait l’amour à deux ou à trois, et j’étais amoureuse des deux. J’ai compris à cette époque que je ne recherchais pas un schéma classique. Jusque-là, je ressentais beaucoup de culpabilité et je me disais que j’avais un problème avec l’engagement. Ensuite, j’ai eu une relation monogame qui m’a rendue très malheureuse. Et, depuis trois ans, je suis en couple ouvert avec un homme qui est davantage libertin que polyamoureux comme moi. Ça me permet d’avoir une sexualité variée, d’exprimer ma bisexualité. Il m’arrive d’avoir des moments d’insécurité, quand je me compare aux filles avec lesquelles couche mon ami, mais je le “conscientise” et je fais un travail sur moi. J’ai conscience que la société conditionne les femmes à entrer en compétition entre elles. Ma famille est au courant, elle est plutôt bienveillante, même si mon choix n’est toujours pas bien compris. Beaucoup de couples monogames se sentent menacés, imaginent qu’on veut leur voler leur partenaire, alors que pas du tout. Je suis dans une non-monogamie éthique. »

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