Santé

Thérapie de couple : Carmen (34 ans) et Christophe (37 ans), « L’adoption d’un chat a réveillé ses craintes à l’idée de devenir père »

Carmen a 34 ans et son compagnon depuis 2 ans, Christophe, en a 37. Le couple a emménagé ensemble quelques mois seulement après leur rencontre et mène depuis une vie simple et joyeuse autour de leurs carrières respectives et de sorties avec des amis. Aucun conflit ne s’est imposé entre les amoureux avant une crise majeure qui s’est déclarée… à cause d’un chat.

« Je me sens heureuse avec lui », Carmen

Carmen en est convaincue : Christophe est l’homme de sa vie : « Je n’ai jamais aimé quelqu’un comme lui. On a atteint le bon stade de maturité l’un et l’autre, on a envie des mêmes choses. Je me sens heureuse avec lui et ça ne change pas. Chaque moment est juste parfait, pas parce que j’entends des petites musiques et des oiseaux qui chantent dans ma tête mais parce qu’on se comprend. J’ai dépassé le stade de vouloir être une princesse Disney et ça me va très bien comme ça. »

« Pour lui, chat ou bébé c’était pareil », Carmen

Mais les choses se gâtent quand Carmen veut convaincre Christophe d’adopter un chat avec elle : « Je pensais que ça allait être quelque chose de facile. On a un grand appartement, ce serait à moi de m’en occuper. Lui, ça ne lui coûtait rien et surtout pas en temps ou en énergie. Quand je lui en ai parlé, c’était comme une formalité et je regrette d’avoir abordé ça comme ça. Pour Christophe, adopter un animal, c’est une responsabilité énorme. Il est tout de suite monté dans les tours comme quoi il n’était pas prêt, que c’était trop, qu’il ne se sentait pas capable.

Il a eu l’impression que je le piégeais

J’ai bien senti que pour lui, chat ou bébé c’était pareil. Sauf que ça bloquait. Pour moi on avait encore le temps de discuter de faire un enfant et je n’ai jamais vu le chat comme un moyen de le convaincre de faire un enfant ou de le préparer à quoi que ce soit. Il a eu l’impression que je le piégeais et moi j’ai bien vu de mon côté qu’il n’était prêt ni pour l’un ni pour l’autre. C’est là que j’ai décidé qu’il fallait qu’on aille voir quelqu’un pour une thérapie de couple. Je sentais que le sujet pourrait nous amener à prendre des décisions qu’on pourrait regretter. »

« Je ne lui ai pas laissé le choix », Carmen

Carmen trouve un thérapeute sur internet : « Personne autour de moi n’a déjà fait ça donc je n’avais pas de conseil à prendre de qui que ce soit. Je me suis fiée à internet et aux disponibilités des médecins sur Doctolib. J’ai choisi un homme parce que je voulais que Christophe se sente en confiance et qu’il ne trouve pas que deux femmes se liguaient contre lui. J’ai aussi choisi quelqu’un de proche de chez nous parce que je ne voulais pas partager un long trajet plombant pendant lequel il aurait fait la gueule. Et je lui en ai parlé. Je ne lui ai pas laissé le choix. Je lui ai dit c’est à tel endroit à telle heure, fais-le pour moi. »

« Le problème était de ne pas réussir à en parler », Carmen

Carmen ne regrette pas son choix : « Au final, on s’est retrouvé devant un psychologue que je n’aurais pas choisi pour moi. Trop vieux, trop professoral. Mais il a eu les mots justes et la bonne attitude pour parler à Christophe. Le problème n’était pas de vouloir ou de ne pas vouloir d’enfant, le problème était de ne pas réussir à en parler, et de l’assumer auprès de moi. Christophe avait peur d’avoir cette discussion et on avait besoin d’un tiers de confiance pour démêler tout ça. »

« J’ai peur de devoir m’occuper de quelqu’un », Christophe

Christophe avoue avoir toujours eu du mal avec le fait d’avoir la responsabilité de quelqu’un d’autre à sa charge : « C’est un truc de l’enfance, un rapport aux parents. Je n’ai jamais pris le temps de faire une thérapie et je n’ai même jamais voulu y penser. Donc quand Carmen est arrivée avec son idée de chaton tout mignon, j’ai vrillé. J’ai tellement peur de devoir m’occuper de quelqu’un et de ne pas savoir faire. Je ne veux faire de mal à personne.

On savait l’un et l’autre qu’on avait envie d’avoir un enfant

Le psy a soulevé l’idée que c’était déjà une bonne chose d’avoir peur de mal faire, que je me posais la question et que j’avais l’envie, quelque part, d’être une influence positive. On a eu besoin de plusieurs rendez-vous quand même pour s’en sortir avec tout ça. En parallèle, Carmen a aussi parlé de son rapport à ses parents, de ses envies de maternité. Au bout de 6 mois, on savait l’un et l’autre qu’on avait envie d’avoir un enfant et qu’on allait essayer de se donner les moyens d’y arriver. »

« J’ai appris à prendre les responsabilités comme elles viennent », Christophe

Le couple est encore en train d’essayer d’agrandir la famille : « Ça fait un peu moins de 6 mois qu’on essaye donc on ne stresse pas, c’est plutôt classique. On sait déjà qu’on en a envie ce qui est un grand pas en avant. Et ça permet d’y réfléchir encore et d’en parler ensemble. De quel genre de parents on veut être, de ce qu’on veut et qu’on ne veut surtout pas. J’envisage de reprendre une thérapie tout seul mais je pense qu’il faudra bien une grossesse pour me motiver quand même.

On a arrêté la thérapie de couple puisque le problème pour lequel on était venus est résolu. Carmen a eu son chat. Et il faut bien avouer que je l’adore aussi. Je ne pensais pas m’attacher à ce point-là. Je pense que sans la thérapie, elle aurait fini par avoir ce qu’elle voulait mais que je me serais volontairement mis de côté. Là, je profite. J’ai les inconvénients mais aussi les avantages. Je sais que ce sera pareil avec un bébé. À trois, on est déjà une famille. J’ai appris à accepter l’idée et à prendre les responsabilités comme elles viennent. Je ne sais pas si ça va faire de moi un bon père mais je veux me donner toutes les chances d’y arriver. »

Continuer la lecture

close

Recevez toute la presse marocaine.

Inscrivez-vous pour recevoir les dernières actualités dans votre boîte de réception.

Conformément à la loi 09-08 promulguée par le Dahir 1-09-15 du 18 février 2009 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification, et d'opposition des données relatives aux informations vous concernant.

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page