Santé

Thérapie de couple : Cédric et Mona (41 et 37 ans), « Grâce à la sexothérapie, on se sent plus à l’aise »

Cédric et Mona ont respectivement 41 et 37 ans. Ils se sont rencontrés via une application de rencontres, il y a 3 ans. Mona était précédemment en couple depuis 10 ans et a vécu une rupture difficile juste avant le premier confinement. Cédric était célibataire et totalement concentré sur sa carrière avant de rencontrer Mona. Chacun à leur manière, ils ont voulu apporter à leur couple leur expérience mais également leur personnalité pour construire une relation qui s’affranchit parfois de la norme pour leur ressembler le plus possible.

« Je ne me sentais plus capable de faire confiance à quelqu’un », Mona

Mona compare sa précédente rupture à un traumatisme : « Je me suis inscrite sur une application de rencontres parce que je ne voulais pas me morfondre chez moi plus longtemps. Je n’étais pas loin de décider que les hommes, c’était fini pour moi. Mon ex m’a traumatisée. Je ne me sentais plus capable de faire confiance à quelqu’un. J’ai eu deux rendez-vous catastrophiques après ça avant de rencontrer Cédric. Avec Cédric, tout a été plus simple : il voulait qu’on se dise tout, qu’on n’essaye pas de manipuler ou de jouer un rôle. Il m’a dit que je lui plaisais parce qu’il le pensait. Je savais que ses compliments étaient sincères et je n’ai jamais eu l’occasion de douter de la nature de notre relation. Avec lui, je ne suis pas stressée. »

« Il n’y a qu’un seul sujet sur lequel on a bloqué : le sexe », Mona

Le couple partage tout et emménage vite ensemble : « On ne s’est rien caché. Ça passe par toutes nos anecdotes d’enfance jusqu’à l’activité qu’on préfère quand la journée a été dure au travail. Après 3 semaines, il connaissait ma tête sans maquillage, mon programme préféré pour éteindre mon cerveau devant la télé et la façon dont j’aime que mon thé soit infusé. Il a fait pareil. En partageant tout comme ça, c’est vite devenu évident que nous n’avions plus de raison de ne pas habiter ensemble. J’ai emménagé chez lui et encore 6 mois plus tard on a trouvé un appart ensemble qui nous correspond parfaitement. Il n’y a qu’un seul sujet sur lequel on a toujours bloqué : le sexe. Alors on a fait comme d’habitude : une fois le problème identifié, on a essayé de trouver une réponse logique et raisonnable avec laquelle on serait tous les deux d’accord. C’est comme ça qu’on a fini dans le cabinet d’un sexothérapeute. »

« En fait, on n’arrive pas à se parler », Mona

Mona a trouvé la praticienne sur internet : « Je me suis renseignée sur les différentes spécialités. Je ne voulais pas d’une psychiatre sexologue parce que pour moi on a surtout un problème de communication et aucun problème vraiment médical. Une sexothérapeute, quelqu’un à la fois formé à la sexologie mais aussi à la psychothérapie, ça m’a paru plus correspondre à notre problème. En fait, on n’arrive pas à se parler. Moi, j’ai honte de tout à cause de mon ex et je ne sais pas identifier et exprimer mes désirs. Cédric a une pudeur très forte qui lui a été inculquée pendant l’enfance et il n’a jamais réussi à vraiment s’en détacher. Ça bloque un peu notre vie sexuelle dans le sens où on est souvent frustrés, parfois l’un, parfois l’autre, parfois les deux, sans réussir vraiment à le dire ni à savoir quoi faire. On tâtonne à l’aveugle et après deux ans à ce régime, il fallait changer quelque chose. »

Elle a toujours un petit conseil technique à partager avec nous

Mona a beaucoup aimé l’approche de la thérapeute qu’elle avait choisie : « On a beaucoup parlé dans son cabinet et elle a bien vu que c’était un désir qu’on avait à deux. Après la partie purement thérapie et les grandes discussions, elle a toujours un petit conseil très technique à partager avec nous. Une activité à faire comme un massage avec des huiles, une chasse au trésor de zone érogène ou alors une lecture à partager, un film à voir. Elle ne nous laisse jamais sans rien et c’est super ludique. Ça fait un an qu’on la voit plus ou moins et ça a changé beaucoup de choses. On se sent plus à l’aise l’un avec l’autre dans les moments de sexualité partagée. Je prends du plaisir. Il commence à se lâcher. Ça n’a l’air de rien mais je reviens de loin et lui aussi. »

« Je l’ai félicitée d’avoir pris l’initiative », Cédric

Cédric n’a pas hésité une seconde à se rendre au rendez-vous pris par sa compagne : « Je suis quelqu’un de pragmatique et pour moi chaque problème a une solution. Pendant très longtemps, je me suis mis des œillères et j’ai fait autre chose que de chercher à accumuler les plans cul ou à m’investir avec quelqu’un. Bien sûr que c’était plus simple que de se confronter au fait que je n’ai jamais été à l’aise nu ou avec mon corps en général. Ce n’était pas la seule raison de mon célibat prolongé mais ça a joué, évidemment. Avec Mona la question ne s’est pas posée : elle mérite que je change pour elle et que j’affronte mes traumatismes d’enfance. Quand elle a proposé la thérapie, j’ai dit oui et je l’ai même félicitée d’avoir pris l’initiative. C’est vraiment la plus maligne de nous deux. »

« C’est une bulle qui fait du bien », Cédric

Dans le cabinet de la sexothérapeute, Cédric se dévoile : « Mona n’a rien appris qu’elle ne savait pas déjà. Mais je me suis déjà laissé aller à pleurer, à exprimer des doutes ou la peur que j’ai de ne pas être totalement un homme pour elle. Au cabinet, il y a beaucoup de tendresse et de compréhension. C’est une bulle qui fait du bien. Ça m’encourage à envisager la thérapie pour moi tout seul, ce qui me semble être la prochaine étape. La sexothérapeute nous invite à dédramatiser, elle nous donne des outils pour remettre le plaisir, l’amour et le partage au centre de ces moments de sexe. Mais au fond, j’ai toujours besoin de parler et de travailler sur moi. Je pense que Mona et moi allons faire notre chemin en thérapie séparément en plus de cette thérapie à deux. On en a besoin et ça ne pourra ne nous faire que du bien. Ce que je peux dire, par contre, c’est que ces décisions, je n’ai pu les prendre que pour elle. Avant, je n’étais pas prêt et personne ne m’en avait donné envie. Il a fallu du temps et une rencontre qui change tout. J’ai plus de 40 ans et je suis en train d’enfin travailler sur des choses qui bloquaient. Je ne vois pas ça comme du temps perdu mais je l’accepte comme une preuve de plus de l’amour que j’ai pour Mona. Avant elle, j’étais une autre personne, c’est sûr. Et c’est à moi d’évoluer en bien pour avoir le bonheur de la garder dans ma vie. »

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