Santé

Thérapie de couple : Céline (34 ans) et Maxime (36ans), « Cette quête de construire une famille qui ne marchait pas était en train de nous sép…

Céline, 34 ans, et Maxime, 36 ans, ont partagé une histoire d’amour heureuse et apaisée jusqu’au moment où ils ont décidé de faire un enfant ensemble. Parce que cela n’a pas été aussi simple que prévu – le couple a eu besoin de recourir à la PMA – il a été nécessaire de rencontrer une psychologue spécialisée en thérapie de couple.

Une nouvelle inattendue

Pour Céline, le moment de la conception de leur enfant a été une véritable épreuve : « On a d’abord essayé pendant un an sans résultat. Je n’en pouvais plus d’avoir mes règles, de pleurer toute seule dans la salle de bain, à la maison ou au travail. Je surveillais ma température, je vérifiais si j’ovulais avec des tests achetés sur internet. J’avais 32 ans, donc aucune raison que ça ne marche pas. Je m’étais dit toute ma vie que c’était facile de tomber enceinte et que c’est pour ça que je prenais la pilule. Je ne m’attendais pas à vivre ces échecs et à me dire que quelque chose clochait chez moi. Au bout de 13 mois, on est retournés voir mon médecin généraliste qui nous a prescrit des tests et nous a orientés vers un autre médecin spécialisé en PMA. Quand j’ai entendu le mot PMA j’ai éclaté en sanglots. C’est le médecin qui a proposé qu’on aille voir un psychologue. On est sortis du cabinet avec plein de noms et de rendez-vous sur un papier. C’est comme ça qu’on a commencé notre thérapie de couple, en plus du reste ».

Je pense que beaucoup de femmes partagent ça

Céline, avoue avoir eu peur de partager ses doutes et ses angoisses devant son compagnon : « C’est une chose de vouloir faire un enfant avec quelqu’un, c’en est une autre de déballer tout ce qu’on a au fond de soi devant lui. J’étais angoissée d’être une mauvaise mère, je pense que beaucoup de femmes partagent ça. Mais avec les difficultés qu’on avait, j’avais fini par me dire que c’est cette angoisse qui bloquait la grossesse. Je m’étais aussi convaincue que si ça ne marchait pas c’est que c’était le signe qu’on n’était pas faits pour être ensemble. J’étais perdue et en souffrance. J’avais peur de dégueuler tout ça en consultation et qu’on ne puisse plus s’aimer comme avant. Ça a mis des semaines pour que je parle comme je pense. Et encore des semaines avant que je m’autorise à partager tout ça. Je ne m’y attendais pas, mais Maxime a été super compréhensif. En fait, il partageait une partie de mes angoisses et n’osait pas m’en parler ».

Nouveau départ

Pour Céline, la thérapie de couple a accompagné et a aidé leur procédure de PMA : « J’aurais pu faire les rendez-vous sans ça, mais c’est venu remettre du sens dans tous ces rendez-vous médicaux. Parler avec un psy et avec Maxime, ça m’a permis de garder notre objectif en vue. Le but, c’est d’avoir un bébé ensemble. Je suis tombée enceinte au bout de la deuxième tentative et quand c’est arrivé, je n’ai pas eu peur. C’était la suite logique de tout ce qu’on avait fait, de tout ce qui avait été discuté. Je ne sais pas comment je me serais sentie s’il n’y avait pas eu la thérapie ».

Chaque mois c’était un échec et chaque mois je n’étais pas étonné

Maxime a également eu quelques appréhensions quand leur médecin de famille leur a parlé de thérapie de couple : « J’étais mort de stress à l’idée d’être celui qui empêchait Céline d’être enceinte. Je me disais que c’est parce que j’avais fumé quand j’étais plus jeune. Ou que c’est parce que j’y pensais trop. Que je portais mon portable trop souvent de ma poche et que ça m’avait rendu stérile. Au bout d’un moment, j’ai fini par me dire que si on n’y arrivait pas, c’est parce qu’on était trop stressés et qu’aucun bébé ne voudrait débarquer là-dedans. Il n’y avait plus de pensée cohérente. Chaque mois c’était un échec et chaque mois je n’étais pas étonné. Je tombais de plus en plus dans la dépression, avec mollesse et résignation. Au début, je faisais le mec fort pour encourager Céline. Mais à la fin de l’année d’essais, je n’y croyais plus du tout. On ne se parlait presque plus parce que j’avais aussi peur de ce que je pouvais lui dire. C’est aussi pour ça que j’avais peur de la thérapie de couple. J’avais peur de lui faire peur ou de la dégoûter de moi ».

La parole nous a appris à être de meilleurs parents

Devenu papa depuis peu, Maxime reconnaît que la thérapie de couple les a beaucoup aidés : « Je ne sais pas ce qu’on aurait fait sans ça. Cette quête désespérée de famille qui ne marchait pas était en train de nous séparer sans qu’on s’en rende compte. Céline croyait que c’était de sa faute et moi, je croyais que c’était de la mienne. On ne se parlait pas, on ne communiquait plus. On avait trop peur de se faire du mal parce qu’on avait déjà tellement mal. La thérapie nous a permis de remettre les choses à plat. On avait besoin de parler. Au moment du début de la thérapie, on avait l’impression que ce dont on avait le plus besoin c’était d’une deuxième barre sur le test de grossesse, mais dans les faits, ce dont on avait le plus besoin, c’était juste de se parler. De ne pas oublier de s’aimer. C’est dur quand on vit autant d’échecs et d’espoirs déçus. On a fini par devenir parents et on est très heureux. Mais c’est grâce à la thérapie, il ne faut pas se mentir. On était en train de s’oublier. La parole nous a sauvés et nous a permis, ensuite, d’être de meilleurs parents ».

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