Thérapie de couple : Elsa (38 ans) et Gabriel (41 ans), « Mon cœur était tout le temps en recherche de mieux »

Elsa a 38 ans et son compagnon depuis 3 ans, Gabriel, a 41 ans. Ils habitent ensemble dans un appartement confortable de la métropole lyonnaise. Seulement, il y a quelques mois, après de nombreuses disputes, le couple a décidé de suivre une thérapie de couple. En cause ? Les trop nombreux coups de cœur de l’un et de l’autre pour d’autres personnes en dehors de leur couple.

« Mon cœur était tout le temps en recherche de mieux », Elsa

Elsa admet que les coups de cœur se sont multipliés l’année dernière : « Je suis toujours heureuse avec Gab mais j’ai eu des moments de faiblesse avec plusieurs collègues. Je ne l’ai pas trompé mais je me suis fait des films, ça a nourri mes fantasmes. On pourrait se dire que ce n’est pas grave mais ça a changé un peu mon humeur, je me suis mise à en vouloir à Gab de ne pas être plus comme ces hommes qui me plaisaient beaucoup sans que je les connaisse vraiment.

Je ne cherchais pas à voir ailleurs mais mon cœur était tout le temps en recherche de mieux. Je crois que c’est à cause de plusieurs éléments dont le fait d’avoir peur de se faire quitter. Ça fait trois ans qu’on est ensemble et c’est ma plus longue relation, avant ça j’ai toujours vécu des ruptures difficiles et qui m’ont été imposées. C’est comme si je me disais, au fond, que ça allait bientôt arriver et qu’il fallait que je trouve un plan B. »

« C’était difficile de redescendre et de faire la paix », Elsa

Elsa s’agace aussi de l’attrait de Gabriel pour une collègue en particulier : « On travaille beaucoup donc c’est au travail qu’on rencontre principalement des nouvelles personnes qui nous plaisent. Pour Gabriel, il y a eu une femme en particulier. Je ne supportais pas la façon dont sa voix changeait quand il était au téléphone avec elle. Il disait « non, tu ne me déranges pas » quand elle l’appelait pour lui demander un truc alors que clairement, elle dérangeait puisqu’on était en train de faire un truc ensemble. Je ne dis pas qu’il faisait semblant d’être célibataire pour elle mais il y avait une forme de séduction qui a été vite insupportable à vivre. En fait, en regardant ailleurs même sans rien faire, on a contribué à nourrir une situation où on se mettait en conflit. »

On finissait par ne plus se dire qu’on s’aimait

Pendant cette période, le couple partage de nombreuses disputes : « On ne faisait que s’engueuler en se traitant de tous les noms. J’appelais sa collègue « la pute » ce dont je ne suis pas fière du tout. On a fini par beaucoup s’insulter. C’était difficile de redescendre et de faire la paix. On ne s’arrêtait que quand on était épuisés et donc on n’assainissait jamais vraiment la situation. On finissait par ne plus se dire qu’on s’aimait. C’est comme si on était en guerre. »

« Aller au-delà de 3 ans me faisait envie », Elsa

C’est Elsa qui pense à la thérapie de couple : « Je me suis rendu compte en parlant avec une amie que je n’avais aucune raison de traiter Gabriel comme ça. Qu’on s’aimait et qu’on avait construit quelque chose. Au fond, je me disais même qu’aller au-delà de 3 ans, ça me faisait envie. Les autres mecs, c’est facile pour rêver un coup ou faire des blagues avec les copines mais ça ne m’apporte rien au quotidien. C’est avec Gab que je vis et que je passe mes nuits.

Je me suis dit que j’avais envie de sauver tout ça et je me suis mise à chercher des gens qui font de la thérapie de couple. J’ai trouvé une coach, qui m’a bien plu quand je l’ai appelée au téléphone et j’ai essayé de convaincre Gab de me suivre. Je suis heureuse qu’il ait accepté parce que ça a vraiment sauvé la situation. Avoir une troisième personne dans l’affaire, qui nous écoute et qui raisonne avec nous, ça a permis de complètement changer d’état d’esprit. On a arrêté de subir nos mécanismes de défense et on a fini par se demander « Pourquoi ». »

Je ne sais pas si c’est possible de changer quelqu’un mais je pense que c’est possible de devenir une meilleure personne si on le veut vraiment

« J’avais peur de ne plus lui suffire », Gabriel

Gabriel est convaincu que sans la thérapie de couple ils ne seraient plus ensemble aujourd’hui : « Cela fait plusieurs mois maintenant qu’on va voir cette coach ensemble et on voit la différence de façon dingue. On a arrêté de se crier dessus pour rien, nos disputes n’ont rien à voir. On ne s’insulte plus. On ne s’endort plus fâchés, ce qui fait toute la différence aussi. Et puis on a compris où on était et pourquoi on avait ce comportement l’un et l’autre.

Elsa se préparait à ce que je la quitte et faisait passer la pilule en regardant les autres hommes et en se faisant des films. Moi, j’avais peur de ne pas lui suffire et j’essayais de me faire mousser en montrant une face séduisante de moi à ma collègue. Ce qui est nul parce qu’elle est en couple, heureuse, et qu’elle s’en fout de moi. Peut-être même qu’elle m’a trouvé un peu lourd, même si j’espère que non. On a fait peser sur notre couple le fait d’être des gens blessés, avec des histoires douloureuses. On débarque toujours dans les histoires avec nos bagages mais c’est important qu’ils ne prennent pas toute la place. On avait bien besoin d’une personne neutre pour comprendre ça et commencer à travailler sur nous. »

« On peut et on va faire mieux », Gabriel

Gabriel envisage de voir un psychologue de son côté : « Plus j’y pense et plus j’en ai envie. Je crois qu’il y a plein de choses dont il faut que je discute avec quelqu’un en dehors d’Elsa qui n’a aucune obligation à me soigner de quoi que ce soit. Je veux devenir un meilleur homme pour elle, quelqu’un qui a réfléchi sur d’où il vient mais aussi sur ce qu’il veut devenir. On nous a trop appris que les hommes sont comme ça et pas autrement, qu’on ne peut pas les changer. Je ne sais pas si c’est possible de changer quelqu’un mais je pense que c’est possible de devenir une meilleure personne si on le veut vraiment.

J’ai dit des choses à Elsa l’année dernière que je regrette beaucoup. J’ai été une personne vraiment détestable. Mais grâce à la thérapie, je sais qu’on peut et qu’on va faire mieux. On voit encore la coach une fois toutes les trois semaines et pour l’instant ce rythme nous convient bien. Peut-être que ça changera quand j’aurais ma propre thérapie à suivre. Mais pour l’instant, on investit sur nous et je ne regrette rien. »

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