Santé

Thérapie de couple : Gemma et Melissa, 30 ans, « L’adoption d’un chien a créé la discorde »

Gemma et Melissa sont deux trentenaires en couple depuis six ans. Elles se sont rencontrées via des amies communes et ne se sont plus quittées depuis. Une seule grande crise est venue obscurcir un ciel resté sans nuage : l’adoption d’un chien, il y a deux ans. C’est en effet un Shiba Inu qui a créé la discorde, Mélissa étant très attachée à ce chien dont elle rêvait depuis des années et mettant à part Gemma de leur duo.

Une entente parfaite

Pour Melissa, il n’y a aucun doute possible, Gemma est la femme de sa vie : « Je l’ai su dès que je l’ai rencontrée. J’avais tellement envie qu’elle fasse partie de ma vie. On parle de mariage depuis les premiers mois. Et ça se passe parfaitement entre nous depuis qu’on habite ensemble. Elle me rend heureuse dès que je la regarde. C’est aussi pour ça que je n’ai pas fait attention quand les choses ont commencé à s’envenimer avec le chien. J’étais heureuse, je me disais qu’elle aussi et je ne la voyais pas souffrir ».

Cette volonté d’avoir un chien datait d’avant notre histoire

Son chien, elle l’attendait depuis des années : « J’y pensais depuis l’adolescence où je me disais que quand je serais une vraie adulte, j’allais avoir mon Shiba. C’était un rêve de gosse qui n’a jamais eu de chien pendant l’enfance et qui sait que ça va être formidable. Je savais que ça allait être quelque chose d’épanouissant pour moi.

Et le problème a commencé dès le début : je n’ai même pas demandé son avis. J’avais une cagnotte où je mettais de l’argent de temps en temps pour m’offrir mon chien. Ça datait d’avant notre histoire. Quand j’ai eu la bonne somme, je suis allée chez un éleveur qui avait des chiots à ce moment-là. J’ai prévenu Gemma le matin même et c’était plus indicatif qu’autre chose. Elle devait aller au bureau, elle n’a pas pu m’accompagner. Ça a confirmé sans le vouloir que ça allait être mon choix, mon chien ».

Une présence dominante

Quand les deux femmes accueillent le chiot, la situation empire : « Je passais mon temps à lui parler, à être gaga, à m’inquiéter de comment il se sentait. C’était comme avoir un bébé, j’imagine. J’étais obsédée par son transit et s’il mangeait suffisamment. Gemma était en retrait.

Je ne l’ai jamais intégrée à cette étape. Elle a commencé à se sentir mis à part. Quelques mois après l’arrivée de mon chien, elle s’est mise à pleurer en disant qu’elle n’avait plus sa place. C’est moi qui ai proposé la thérapie de couple ».

La thérapie nous a permis de remettre les choses à plat

Malgré la place que prend son animal, Melissa aime profondément Gemma : « Je ne voulais pas qu’on se sépare et je ne voulais non plus qu’elle reste avec moi en étant malheureuse. La thérapie nous a permis de remettre les choses à plat et la psy a eu des suggestions qui nous ont permis de repartir sur de bonnes bases. Au bout de 3 rendez-vous, on avait les outils pour que ça s’améliore et la possibilité, si on en ressentait le besoin, de revenir ».

Gemma a vécu l’arrivée du chien dans leurs vies comme un abandon : « Il n’y avait plus de place pour nous en tant que couple. C’était elle et lui et moi à part. Je n’étais pas mignonne comme le chien, Melissa ne me parlait presque plus à part pour me demander de m’extasier avec elle. Je n’ai rien contre les chiens en plus, mais j’ai fini par voir celui-ci comme un ennemi et par me dire que le combat était perdu d’avance. J’avais tellement honte de ressentir ça que je n’osais pas en parler à Melissa. Il a fallu le cabinet du psy pour être capable de mettre des mots sur mes sentiments pas glorieux ».

Cocon familial

Melissa a fait un pas vers elle avec la thérapie, elle accepte de donner de son temps à son tour : « Pour me permettre d’être dans une attitude d’engagement avec le chien, la psy a conseillé que je sois celle qui aille faire les activités de dressage en groupe. Ça a tout changé. C’est moi qui vais une fois par semaine avec le club pour apprendre des choses à notre chien et quand je rentre à la maison, on peut les montrer à Melissa. On est devenu une famille, ce qu’on n’arrivait pas à faire avant. Je suis fière de nous sur ce coup-là »

J’avais des choses à régler et un vrai problème de confiance en moi

Gemma, qui n’avait jamais été en thérapie avant, envisage désormais d’en commencer une : « J’ai vu à quel point ça me faisait du bien de me rendre au cabinet pour lâcher ce que j’avais sur le cœur. J’ai aussi vu à quel point j’en avais besoin. Je ne suis pas très douée pour exprimer mes sentiments ou parler avec mes partenaires. Avec Melissa, je veux que ça dure et je veux être la meilleure version de moi-même pour elle. C’est pour ça que je pense que je vais bientôt prendre rendez-vous pour moi en solo.

Si l’arrivée du chien a été aussi dure, c’est aussi parce que j’avais des choses à régler et un vrai problème de confiance en moi. Ça ne peut pas se reproduire à chaque bouleversement dans nos vies. Je ne peux pas être jalouse de toutes les personnes que Melissa aime et qui ne sont pas moi. On envisage d’avoir un enfant un jour ensemble et ce sera certainement Melissa qui va le porter. Quel genre de mère, je vais être si je me sens mise en danger dans mon couple par l’arrivée d’un enfant ? C’est aussi pour ça que je pense commencer une thérapie. Ça ne peut être que pour le mieux »

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