Santé

Thérapie de couple : Heidi (39 ans) et Laurent (38 ans), « On dirait qu’il cherche à rattraper le temps perdu après la Covid ou qu’il fait u…

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Heidi a 39 ans et elle travaille comme vendeuse dans un magasin indépendant de vêtements. Elle est née et elle a grandi aux Etats-Unis, au Texas précisément, avant de s’installer à Paris avec son amoureux, Laurent, 38 ans. Laurent a rencontré Heidi alors qu’il était en voyage pour ses études. Depuis, le couple file le parfait amour… malgré quelques turbulences ces dernières années.

« La première fois que j’en ai parlé, il a éclaté de rire », Heidi 

Heidi n’a jamais regretté d’avoir laissé sa vie derrière elle pour suivre Laurent : « Je suis venue en France parce que j’étais convaincue que j’allais pouvoir être heureuse ici et c’est le cas. Laurent est un compagnon parfait. On est ensemble depuis plus de 15 ans. On ne veut pas d’enfants, c’est un point sur lequel on a toujours été d’accord. Mais depuis le confinement, que j’ai vécu en France avec lui, on est plus tout à fait sur la même longueur d’ondes. Il veut profiter, il achète des tonnes de trucs, il booke des voyages, il fume et boit en soirée alors qu’il avait arrêté. On dirait qu’il cherche à rattraper le temps perdu ou qu’il fait une crise de la quarantaine. Je me suis inquiétée et j’ai proposé qu’on aille voir un thérapeute tous les deux. La première fois que j’en ai parlé, il a éclaté de rire. » 

Heidi tient bon et finit par convaincre Laurent de l’accompagner à la première séance : « Quand il a accepté la séance d’essai, je me suis dit que c’était gagné. Mais avant ça, ça a été la guerre. Il était très réticent. Pour lui, c’était moi le problème. Parce que je ne le suivais pas dans ses délires et que je le jugeais. On a même eu des discussions à propos de rupture. Ce n’était plus possible. Je voulais retrouver le Laurent que j’avais aimé alors je l’ai supplié de nous donner cette chance. »  

« On a un couple beaucoup plus équilibré maintenant », Heidi

La trentenaire demande conseil à une amie pour trouver le bon thérapeute : « C’est un thérapeute qui s’est déjà occupé de plusieurs personnes dans notre groupe d’expatriées. Ce n’est pas un tabou chez nous. Les couples qui ont des problèmes vont en thérapie, c’est comme ça et ce n’est pas un drame. C’est aussi une preuve d’engagement et d’une envie commune de continuer à avancer ensemble. Alors quand j’ai proposé cette solution, c’était vraiment une preuve d’amour pour moi. Ce qu’il n’a pas compris du tout. C’est une différence culturelle majeure, peut-être la plus grande qu’on ait eu depuis qu’on est ensemble. Mais j’ai tenu bon et j’en suis fière. » 

Le premier rendez-vous révèle des surprises : « C’était un rendez-vous de prise de contact pas un rendez-vous de thérapie à proprement parler et Laurent s’est vraiment ouvert. Il a partagé ses envies et l’incompréhension qu’il sentait chez moi. Il était très ému. Une fois lancé, on ne pouvait plus l’arrêter. Le thérapeute a tout de suite vu ce qui n’allait pas. On a fini la séance par un nouveau rendez-vous, puis un autre et un autre. De semaine en semaine, Laurent s’est ouvert et j’ai pu aussi un peu parler. On a fini par réussir à rééquilibrer la balance. Ça a pris du temps mais je ne regrette pas. On a un couple beaucoup plus équilibré maintenant. Avec chacun une place pour nos envies mais aussi un espace pour notre vie à deux. On a survécu à sa crise de la quarantaine. »

« J’ai pris toute la place et ce n’était pas normal », Laurent

Laurent admet qu’il n’avait jamais envisagé la thérapie ni pour lui ni pour son couple : « Pour moi, c’est un cliché de comédie américaine ou de série télé, américaine encore. Je ne me doutais pas qu’il y avait une vraie pratique derrière. Alors quand Heidi en a parlé, je ne l’ai pas prise au sérieux. Au moment où elle l’a proposé, je me sentais bien en plus. Je m’éclatais. Mais j’ai compris après que je m’éloignais d’elle parce que j’angoissais au fond. Je me suis pris pour un gamin pour ne pas me voir vieillir, un classique. Finalement on a soigné un cliché par un autre cliché donc c’est logique. Ça m’a réconcilié avec l’idée de faire une thérapie même si je sais que je ne vais jamais sauter le pas pour moi tout seul. Je suis surtout reconnaissant envers Heidi, comme souvent, elle bouscule des choses dans ma vie pour le mieux. » 

Laurent pense que, sans ça, il aurait peut-être poussé sa compagne à le quitter : « Je ne me serais pas dit tout seul que c’était la fin mais elle en aurait certainement eu marre de moi et de mon bordel. C’est avec elle et pour elle que je suis devenu l’homme que je suis aujourd’hui. Cet épisode, c’est elle qui m’en a sorti. J’ai de la chance qu’elle tienne le coup et qu’elle se batte pour notre couple. Aucune femme ne l’a fait avant. C’est une guerrière. C’est pour ça que je l’aime aussi. Je suis sûr que je ne l’aurais fait pour personne d’autre que pour elle. Depuis la thérapie, je lui dis plus souvent que je l’aime. Pas un « j’t’aime » qu’on jette comme ça mais une vraie déclaration les yeux dans les yeux. Je le pense et elle le mérite. On va se donner les moyens de finir notre vie ensemble. Et je ne vais pas oublier que je l’aime. C’est un peu ça aussi, le noeud de cette histoire, je l’ai prise pour acquise et je me suis fait passer avant elle et notre couple. J’ai pris toute la place et ce n’était pas normal. Tout a retrouvé sa place maintenant. J’ai failli la perdre et le réaliser me fait apprécier encore plus ce qu’on a. »

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