Santé

Thérapie de couple : Jeanne (29ans) et Mario (34ans), « Il fallait constamment que je lui prouve où j’étais et avec qui »

Jeanne a 29 ans et son compagnon depuis 2 ans, Mario, en a 34. Ils se sont rencontrés au moment d’un dîner organisé pour la préparation du mariage d’amis communs. Depuis, ils ne se sont plus quittés. Jeanne s’est installée chez Mario le premier mois de leur histoire. Mais un problème de jalousie maladive a fini par pousser le couple à consulter un psychothérapeute spécialiste de la thérapie de couple.

« J’ai commencé à étouffer », Mario

Au début de leur histoire, Mario était attendri par la jalousie de Jeanne : « J’ai toujours été en couple avec des femmes indépendantes. Jeanne était différente. Elle avait besoin de moi et elle le disait. Elle était très passionnée avec des phrases comme « je suis totalement à toi ». C’est certainement un truc d’ego mais ça m’a touché. Après, j’ai compris pourquoi elle était devenue comme ça. Que c’était moins romantique que ça en avait l’air.

Si je ne travaillais pas, je devais être avec elle 

Et avec les années, ça s’est aussi aggravé. Elle ne supportait pas qu’en dehors des heures de bureau, je ne sois pas avec elle. Il fallait que je lui prouve constamment avec des photos prises au portable où j’étais et avec qui j’étais. Si je n’étais pas en train de travailler, je devais être avec elle ou elle avec moi. J’ai commencé à étouffer et j’en ai parlé à ma sœur, qui aime beaucoup Jeanne, et elle a proposé la thérapie. Je n’y avais pas pensé du tout mais je ne me voyais pas non plus vivre ma vie en ayant tout le temps peur de faire du mal à Jeanne. »

« On n’avançait pas », Mario

Mario essaye pendant des mois de raisonner sa compagne : « Avant la thérapie, il y a des heures de discussion ensemble. Mais Jeanne arrivait toujours à retourner la discussion dans son sens à elle. Comme quoi je ne comprenais pas ce qu’elle ressentait, que je l’aimais moins qu’elle m’aimait. Que si je l’aimais je devais comprendre et même ça me paraîtrait absurde de ne pas vouloir passer tout mon temps avec elle. On n’avançait pas. Je lui ai dit d’accord, je suis d’accord pour essayer de te comprendre mais ça doit passer par une tierce personne. C’est uniquement dans cette optique-là qu’elle a accepté la thérapie. »

« J’ai vu Jeanne changer dès le premier rendez-vous », Mario

Mario culpabilise de manipuler Jeanne pour soigner son problème de jalousie : « Elle a cru qu’on y allait pour moi alors qu’en réalité on y allait pour elle. Je m’en suis beaucoup voulu de faire ça comme ça. J’aurais aimé que ça se fasse en bonne intelligence, qu’on essaye sur un pied d’égalité de faire avancer notre couple. Mais elle ne voulait rien entendre alors j’ai fait ce que j’ai pu, parce que je l’aime.

Devant le psy, j’ai exposé la situation et le psy a résumé l’histoire. C’est là que j’ai vu Jeanne commencer à changer, dès le premier rendez-vous. Parce qu’elle entendait d’une personne extérieure ce que je pouvais subir de sa part. Elle s’arrangeait toujours pour que ça reste entre nous et la discussion était impossible. Avec un regard extérieur, même sans jugement, elle a commencé à comprendre ce qu’il n’était pas possible de continuer.

On a vu le psy chaque semaine pendant quelques mois. Il y a eu des moments où on n’avançait pas et des périodes où tout semblait se débloquer d’un coup. Maintenant, on ne voit plus le psy mais j’ai retrouvé ma liberté et Jeanne sa sérénité. On est un couple plus équilibré. S’il fallait le refaire, je prendrais un rendez-vous sans hésiter. »

« J’ai toujours eu un problème de confiance en moi », Jeanne

Jeanne a désormais du recul sur son problème de jalousie : « Ça n’excuse rien mais je me suis construite sur des histoires très toxiques avec des hommes qui voulaient être tout pour moi et que je sois tout pour eux. C’est comme ça que j’ai appris à aimer. J’ai aussi toujours eu un problème de confiance en moi. Alors quand j’ai commencé à tomber amoureuse de Mario, j’ai aussi tout de suite eu peur de le perdre.

Cette thérapie m’a changé en tant que personne

Avec les mois et la routine qui s’installe, je me mets à avoir de plus en plus peur. Je vois chaque femme comme une menace. Et surtout j’oublie que Mario m’aime et qu’il ne veut pas me faire de mal. C’est dingue à quel point ce problème de confiance en soi peut mener à voir le monde entier comme un ennemi. Même ceux qu’on aime. Je n’aurais jamais réussi à voir ça toute seule et ça m’aurait certainement fait perdre celui que j’aime donc je ne regrette pas d’avoir dû passer par la thérapie pour y voir plus clair. »

« Je ne supporte plus la jalousie », Jeanne

La jeune femme ne supporte plus l’idée que la jalousie puisse être vue comme une façon d’aimer pleinement : « Je n’ai cru pendant tellement d’années et je me suis tellement trompée que je ne supporte plus d’en entendre parler. Dans les films, dans les chansons, dans des trucs que disent des amis en soirée, je ne supporte plus la jalousie. J’ai un petit côté « tout ou rien » j’avoue, mais surtout j’ai compris à quel point c’est toxique et même dangereux pour soi-même et pour les autres.

Je suis heureuse d’avoir réussi à passer de l’autre côté du miroir. J’ai envie de devenir mère un jour et je ne veux pas être une mère étouffante, jalouse de tous ceux qui font partie de la vie de son enfant. Cette thérapie qu’on a faite ensemble avec Mario, elle nous a rapprochés, renforcés, mais elle m’a aussi changé en tant que personne. Je ne sais pas si Mario a changé, lui, mais je sais que moi je ne suis plus la même personne qu’il y a un an.

Je m’en veux d’avoir été une si mauvaise amoureuse pour lui. Chaque jour qui passe, je veux le consacrer à faire qu’il me fasse plus confiance et à renforcer encore plus notre amour. Sans jalousie, bizarrement, c’est plus simple. »

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