Santé

Une alternative aux phtalates serait nocive pour le développement et la santé cérébrale

Les inquiétudes croissantes face aux dangers des phtalates pour la santé ont poussé les industriels et les consommateurs à trouver des composants alternatifs pour les remplacer. Car les phtalates sont des substances chimiques présentes dans de nombreux produits de consommation courante (emballages alimentaires, jouets, revêtements de sol en vinyle, produits cosmétiques, produits d’entretien ménagers, peintures, etc.).

Dans une nouvelle étude, présentée lors du Discover BMB, réunion annuelle de l’American Society for Biochemistry and Molecular Biology, des chercheurs rapportent avoir observé les méfaits pour le cerveau d’un produit présenté comme une alternative aux phtalates, voire même comme l’alternative la plus utilisée. Il s’agit du citrate d’acétyle et de tributyle chimique (ATBC), approuvé pour les matériaux au contact des aliments, mais aussi pour les cosmétiques ou les jouets.

« Notre étude suggère que l’ATBC […] pourrait interférer avec les cellules qui maintiennent la santé du cerveau. Nous pensons que cette découverte justifie des tests supplémentaires de l’ATBC à différentes doses, dans différents contextes et dans des modèles d’organismes entiers », a commenté Kyle Sease, chercheur au sein de la Central Washington University, et coauteur de l’étude, dans un communiqué (Source 1).

L’équipe de recherche a ici cultivé des cellules de neuroblastome, tumeur maligne qui se comporte comme les cellules gliales du cerveau en termes de croissance et de division. Les cellules gliales sont des cellules cérébrales spécialisées, dont la fonction est d’entourer, de soutenir et d’isoler les cellules nerveuses (aurtement dit les neurones). À l’aide de méthodes moléculaires, l’équipe a étudié comment l’ATBC et d’autres substituts aux phtalates affectaient les gènes et processus impliqués dans la division cellulaire. Elle a alors constaté que les cellules de neuroblastome exposées à l’ATBC augmentaient deux mécanismes (stress cellulaire et sénescence cellulaire) pouvant entraîner l’arrêt de la croissance et de la division des cellules.

Par extrapolation, cela laisse entendre que l’ATBC pourrait ainsi interférer avec la capacité des cellules gliales à se régénérer. De quoi entraîner, à terme, une neurodégénérescence et un vieillissement cérébral accéléré. Il n’est par ailleurs pas exclu que l’ATBC puisse nuire au développement normal du cerveau lors des phases précoces de développement, autrement dit in utero ou durant la petite enfance.

La « bonne nouvelle », c’est qu’un tel effet n’a pas été observé pour deux autres composés utilisés comme substitut des phtalates, tels que le bis (2-éthylhexyl)-1,4-benzènedicarboxylate (GPO) et l’adipate de dioctyle (DOA).

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