Santé

Yeux qui pleurent : d’où vient ce larmoiement ?

Les pleurs sont une réaction naturelle et universelle qui se manifeste lorsque nous sommes confronté(e) s à des émotions négatives ou positives. Certaines personnes ont par exemple la larme à l’œil devant un film romantique ou lorsqu’elles retrouvent leur moitié qu’elles n’ont pas vue depuis plusieurs semaines. D’autres ne peuvent s’empêcher de pleurer face à un deuil ou à une douleur physique intense.

Nous ne maîtrisons pas toujours ces larmes, mais nous sommes au moins capables d’identifier leur déclencheur émotionnel. Pourtant, dans certains cas, il arrive que nous ayons souvent la larme à l’œil sans comprendre pourquoi, au point que ça devient nuisible. On parle alors de larmoiement, ou d’épiphora, qui désigne un écoulement anormal et excessif de larmes. Généralement bénin, il peut toutefois cacher une pathologie oculaire qui nécessite des soins spécifiques.

Allergie, vent froid et sec, corps étranger, pathologie oculaire… Quelles sont les causes de ce larmoiement ?

Avant toute chose, il est important de savoir que nos glandes lacrymales sécrètent des larmes en permanence pour lubrifier nos yeux et protéger notre vue. Elles recouvrent notre globe oculaire et s’écoulent par le punctum lacrymal situé dans le coin de l’œil, près de notre nez. Elles entrent ensuite dans les canaux lacrymaux et s’écoulent à l’arrière du nez. Les mécanismes de sécrétion et de drainage s’équilibrent normalement d’eux-mêmes, mais ils peuvent se dérégler pour plusieurs raisons :

  • la présence d’un corps étranger, un cil ou du sable, par exemple ;
  • une irritation liée à des facteurs environnementaux (comme le vent, la pollution, de la fumée de cigarette, un air trop sec, etc.) ;
  • une allergie (rhinite allergique, conjonctivite allergique, etc.) ;
  • une sécheresse oculaire (on parle alors de larmoiement paradoxal) ;
  • un mauvais alignement des cils, qui se frottent contre le globe oculaire (trichiasis) ;
  • une éversion du bord libre de la paupière vers l’extérieur (ectropion) ;
  • une constriction (notamment chez les personnes âgées) ou une obstruction des canaux lacrymaux ;
  • une inflammation chronique du bord des paupières (blépharite) ;
  • une pathologie de la cornée (un abcès ou une kératite) ou une inflammation de la conjonctivite (conjonctivite virale ou bactérienne) ;
  • des infections chroniques du sac lacrymal (dacryocystite). 

Dans de très rares cas, un larmoiement peut aussi être révélateur d’une tumeur ou d’une atteinte neurologique. Mais rassurez-vous, cette situation n’arrive que très rarement et d’autres symptômes donnent l’alerte. Les personnes en proie à une paralysie faciale, peuvent aussi souffrir d’une paralysie partielle ou totale des paupières à l’origine d’un larmoiement.

Œil qui coule : quels peuvent être les symptômes associés ?

Un larmoiement intempestif s’accompagne souvent d’autres symptômes plus ou moins handicapants qui peuvent se manifester au niveau de l’œil gauche, de l’œil droit ou des deux yeux, le jour comme la nuit :

  • des rougeurs ;
  • des démangeaisons ;
  • une sécheresse oculaire et des picotements ;
  • des sécrétions de pus et la sensation d’avoir un grain de sable dans l’œil ;
  • un nez qui coule et / ou une gorge qui gratte ;
  • une obstruction des voies nasales ;
  • parfois une baisse de l’acuité visuelle, une photophobie (sensibilité à la lumière) et une douleur oculaire (en cas de pathologie oculaire) ;
  • des symptômes généraux comme une fatigue importante, une fièvre, des frissons, etc. ;
  • etc.

Si ces symptômes durent et ne s’améliorent pas — voire s’aggravent — demandez rapidement un avis médical !

Comment diagnostiquer ce désagrément et s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un problème plus grave ?

Comme indiqué ci-dessus, le larmoiement est le souvent bénin. Il n’est donc pas forcément nécessaire de prendre rendez-vous avec un médecin — encore moins de vous rendre aux urgences. Consultez rapidement si :

  • vos yeux pleurent depuis plusieurs jours consécutifs — ou très fréquemment – et que vous ne trouvez pas d’explication à ce phénomène ;
  • vous présentez des symptômes associés comme la sécrétion de pus, des rougeurs, des irritations, des douleurs, des troubles de la vision ou une photophobie.

En vidéo : « Les yeux clairs sont-ils plus fragiles ? »

Peut-on prévenir ce désagrément ?

Les mesures de prévention des larmoiements dépendent de la cause sous-jacente. Mais quelques mesures générales peuvent aider à limiter — voire supprimer totalement — les larmoiements :

  • Éviter les allergènes, prendre des antihistaminiques et consulter un allergologue en cas d’allergie ;
  • Éviter les irritants comme les produits chimiques, la fumée de cigarette, le vent, le chlore à la piscine, etc. ;
  • Limiter l’exposition au soleil et prévoir des lunettes de soleil ;
  • Faire des pauses régulières si vous travaillez plusieurs heures par jour sur un ordinateur ;
  • Porter des lunettes de protection dans les environnements poussiéreux ou exposés à des produits chimiques ;
  • S’hydrater correctementpour maintenir une bonne hydratation générale — et, de fait, prévenir la sécheresse oculaire ;
  • Lire la notice de médicaments aux propriétés potentiellement asséchantes avant de les utiliser ;
  • etc.

Par ailleurs, pour éviter la transmission d’affections oculaires virales ou bactériennes, pensez à adopter ces gestes barrières :

  • Lavez-vous régulièrement les mains ;
  • Évitez de vous frotter les yeux avec des mains sales ;
  • Dans la mesure du possible, oubliez vos lentilles de contact et privilégiez le port de lunettes de vue. Si cela n’est pas possible, jetez chaque jour vos lentilles jetables et désinfectez les lentilles dures ayant été en contact avec les yeux infectés. Par ailleurs, ne les prêtez jamais à personne ;
  • De même, ne partagez pas de dosette de sérum physiologique ou de collyre avec vos proches ;
  • Jetez éventuellement vos produits de maquillage pour les yeux, si vous les avez utilisés juste avant l’apparition d’une conjonctivite (ils pourraient être contaminés).

Traitement : comment soigner les yeux qui pleurent tout seuls ?

La prise en charge du larmoiement dépend évidemment de sa cause. Selon le diagnostic de l’ophtalmologiste, elle peut comprendre :

  • le retrait du corps étranger ;
  • un traitement antihistaminique ;
  • un traitement anti-inflammatoire ;
  • un traitement antibiotique ;
  • des lavages oculaires fréquents ;
  • l’usage de larmes artificielles et / ou de collyres antiseptiques ;
  • une pommade cicatrisante à base de vitamine A ;
  • une opération spécifique permettant de créer un canal entre le sac lacrymal et les fosses nasales (dacryocystorhinostomie) ;
  • etc.

Quels remèdes naturels contre ces larmes ?

Mieux vaut éviter l’automédication en cas de larmoiement, y compris les remèdes naturels. Certaines techniques peuvent toutefois soulager les yeux larmoyants et leurs symptômes en complément de traitements médicaux :

  • utiliser des compresses imbibées d’eau tiède quelques minutes sur les yeux, une à deux fois par jour (un humidificateur d’air peut aussi être utile chez vous) ; 
  • masser vos paupières supérieures et inférieures, pendant quelques minutes, plusieurs fois par jour ; 
  • pratiquer des exercices de clignement rapide des yeux pour stimuler la lubrification des globes oculaires.

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