Dans une déclaration à la presse, en marge de sa participation jeudi aux travaux du 7-ème congrès de l’Association Internationale de la Presse Sportive AIPS/Afrique, qui se tient du 23 au 25 février à Dakar, ou il fait une communication sur l’expertise locale africaine, Aliou Cissé a dit être en train « de mener un combat pour permettre aux entraîneurs africains, qui veulent exercer en Europe, d’être au même pied que leurs autres collègues ». « Il faut qu’on arrive à la réciprocité des diplômes entre la CAF et l’UEFA », a-t-il insisté. Selon le technicien sénégalais, la CAF a mis en place un groupe de coaching de très haut niveau. « J’y suis en compagnie de Walid Regragui du Maroc, Florent Ibengué de la RDC et Pitso Mosimane de l’Afrique du Sud. Notre génération a pu obtenir le diplôme. Donc c’est à la CAF de travailler sur la réciprocité pour que l’entraîneur africain soit respecté partout dans le monde », plaide-t-il
» Nous réclamons cette réciprocité, même si on sait que ce n’est pas une question de race, mais de compétences. Dés qu’un africain a des compétences, c’est légitime qu’on lui confie notre équipe nationale « , ajoute-t-il. » On a un président qui croit en l’expertise local. Sous le magistère d’Augustin Senghor, sur les 4 entraîneurs qui ont été engagés, les 3 sont des Sénégalais. Quand vous avez un président qui a confiance en vous, vous ne pouvez que réussir », note Aliou Cissé. Il rappelle toutefois qu’à la Coupe du Monde 2018 en Russie » j’étais non seulement le seul entraîneur africain, mais j’avais le plus petit salaire. Mais notre principale motivation, c’est de prouver au monde entier que les africains sont capables d’entraîner dans les plus grands championnats du Monde ». « On était cinq Africains à diriger des sélections à la dernière Coupe du Monde. Et Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, a qualifié les Lions de l’Atlas en demi-finale et moi suis allé en huitième de finale avec le Sénégal », souligne-t-il.
Aliou Cissé se dit par ailleurs conscient que leur réussite peut convaincre les autres présidents de fédérations africaines à faire confiance aux techniciens de leurs pays.
Selon lui, « on demande à l’entraîneur africain de prouver qu’il est capable de diriger sa sélection nationale. Ce qu’on ne demande jamais à un entraîneur expatrié, même s’il n’a aucune expérience « . Le meilleur sélectionneur africain en 2022 considère que les techniciens africains ne doivent sentir aucun complexe. « On a un vécu de footballeur professionnel, mélangé à l’expérience que nous emmagasinons au fil des compétitions, nous devenons des entraîneurs aguerris. La difficulté c’est qu’on ne met pas l’entraîneur africain au même pied que les expatriés », fait observer Aliou Cissé. Il estime que « pour entraîner une équipe nationale, il est important de connaître les réalités du pays ». « Il est difficile de parler de futur quand on ne connaît pas le passé », martèle-t-il.
L’entraîneur du champion d’Afrique 2022, a rappelé qu’ » il a contribué à l’histoire du football sénégalais en tant que capitaine de la sélection du Sénégal en 2002. Très tôt dans ma tête c’était clair que je voulais devenir entraîneur ».
Pour Aliou Cissé, les techniciens africains commencent toutefois à gagner leur place. « Sur 24 sélections africaines, on pouvait voir 20 entraîneurs étrangers et c’était normal. Mais quand vous regardez ce qui se passe aujourd’hui, cela veut dire qu’il y a une volonté des présidents de fédérations africaines, qui font de plus en plus confiance à l’expertise locale ».
Le technicien sénégalais pense ainsi que « ce sont des entraîneurs compétents et capables de gagner des titres. Il faut qu’on prouve notre légitimité dans notre pays et sur notre continent ».
