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Des centres de la petite enfance du Canada se tournent vers le Maroc pour recruter des éducatrices

Face à une pénurie de compétences locales dans le préscolaire, des centres de la petite enfance (CPE) au Canada tentent désormais de trouver des éducatrices au Maroc. Actuellement, le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) organisent une mission de recrutement à Marrakech pour aider des CPE et garderies à recruter dans le Royaume.

Le secteur de la petite enfance joue un rôle important dans la société canadienne, attentive aux conditions qui concourent à la construction de l’individu. Pour autant, le besoin en éducateurs est grandissant. Ainsi, sur le plan professionnel, le pays nord-américain offre de nombreuses possibilités d’emploi.

Rien que pour le Québec, le ministère de la Famille estime que près de 18.000 nouveaux travailleurs, éducateurs et éducatrices à l’enfance seront nécessaires pour combler le besoin d’ici 2025-2026. Cet énorme besoin s’explique par le fait que 37.000 nouvelles places pour l’accueil des enfants va grandissant dans le cadre d’investissements importants consentis par le gouvernement fédéral. Ce besoin concerne donc le Québec comme l’ensemble du Canada. Ainsi, de nombreuses structures locales ont jeté leur dévolu sur le Maroc.

Dans ce cadre, des centres de la petite enfance (CPE) des îles de la Madeleine ont participé à une mission de recrutement à Marrakech, du 15 au 20 février pour tenter de recruter du personnel. « Malgré les affichages qu’on a faits, on ne reçoit pas de candidatures. On a dû se tourner vers l’international », a confié au site web de Radio-Canada, Mélanie Bernard, directrice générale intérimaire du CPE-BC Chez ma tante, qui prend part actuellement à la mission de recrutement dans la ville ocre.

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Le CPE-BC Chez ma tante gère trois installations pour un total de 107 places. Toutefois, 47 de ces places ne sont actuellement pas disponibles pour les enfants, faute de main-d’œuvre. L’établissement n’est plus en mesure d’accueillir des enfants dans l’installation des Élymes (34 places) et n’a jamais pu ouvrir son point de service à la Résidence Plaisance (13 places), rapporte le site web de Radio-Canada.

La directrice générale intérimaire du CPE précise que la situation est aussi très fragile  dans l’installation de Fatima qui demeure ouverte. Les éducatrices remplaçantes sont rendues à l’horaire chaque semaine, donc notre liste de remplacement est vide, explique Mélanie Bernard. On n’a parfois d’autre choix que de faire des bris de service en fermant des groupes. Bernard estime qu’elle aurait besoin d’embaucher 15 éducatrices pour combler tous ses besoins dans ses trois installations.

A Marrakech, contrairement au Canada, la directrice générale intérimaire du CPE-BC Chez ma tante, a l’embarras du choix. Avant son déplacement au Maroc, elle a reçu pas moins de 1000 CV dans le cadre de cette campagne de recrutement, organisée par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), et durant laquelle elle doit rencontrer 35 candidates retenues lors d’une première sélection. Puis, à son retour dans l’archipel, une deuxième ronde d’interviews se tiendra par visioconférence, avec un nombre encore plus restreint.

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Un autre CPE de l’archipel, La Ramée, qui participe également à cette mission de recrutement à Marrakech, manque lui aussi d’éducatrices pour ouvrir ses 70 nouvelles places, pour lesquelles un tout nouveau bâtiment a été construit ces dernières années.

Pour rappel, les CPE sont des institutions à but non lucratif, gouvernées par un conseil d’administration de parents et subventionnés par l’État canadien afin de garantir son accessibilité (8,70 dollars/jour pour les parents).

Outre les CPE, les métiers liés à la petite enfance s’exercent dans d’autres cadres comme les garderies subventionnées ou des garderies non subventionnées détenant un permis délivré par le ministère. Quid des salaires ?

Les CPE qui ont fait le déplacement à Marrakech proposent aux candidates une assurance collective, un régime de retraite, des avantages sociaux (vacances, congés fériés et personnels) ainsi qu’un soutien pédagogique et une formation continue. Côté rémunération, un taux horaire allant de 21,60 dollars à 30,03 dollars par heure (1 dollar canadien = env. 0,70 euro) pour les éducateurs(trices) formé(e)s. Quant aux éducateurs(trices) non formé(e)s, on leur propose un taux horaire allant de 18,52 dollars à 27,78 dollars par heure. A noter que ceux qui seront recrutés travailleront 32 à 35 heures par semaine, sur 4 jours, du lundi au vendredi de 7h30 à 17h30.


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