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entre psychose virale et diplomatie microbienne 

Dans un contexte mondial toujours attentif aux menaces virales, le Maroc se trouve aujourd’hui au cœur d’une préoccupation internationale. En effet, des médias américains et internationaux rapportent la découverte inquiétante par des scientifiques chinois d’une souche mutée du virus Corona, nommée « GX_P2V ». Cette mutation, aux conséquences alarmantes, a été caractérisée par une létalité de 100% chez les souris de laboratoire.

Face à cette nouvelle potentielle menace, le Royaume du Maroc, à l’instar de la communauté internationale, se retrouve confronté à un dilemme de taille : comment réagir face à un risque encore mal défini, mais potentiellement catastrophique ?  Ce développement scientifique, qui semble tout droit sorti d’une trame de roman dystopique, ravive les peurs et les incertitudes liées à la pandémie de COVID-19. Les implications de cette découverte sont multiples et complexes. Des appels à un contrôle renforcé des échanges avec la Chine se multiplient, reflétant une méfiance grandissante à l’égard des protocoles de sécurité en laboratoire, et plus largement, des produits et des voyageurs en provenance de cette nation. 

L’étude menée par les scientifiques chinois décrit un tableau clinique alarmant. GX_P2V semble provoquer des atteintes graves et rapides aux poumons, aux yeux, à la trachée et au cerveau. Le symptôme le plus singulier et inquiétant rapporté est le blanchiment des yeux des souris infectées, un signe qui, combiné à la rapidité de la progression mortelle de la maladie, n’a pas manqué de semer la terreur dans les esprits.   

Au Maroc, cette nouvelle soulève des inquiétudes spécifiques. Les exportateurs marocains, déjà confrontés à un système de surveillance renforcé dans les ports et aéroports du royaume, envisagent des mesures encore plus strictes. Hassan Sentissi Idrissi, à la tête de l’Association marocaine des exportateurs, exprime ses préoccupations quant à l’avenir des importations en provenance de Chine, dans un contexte avec lequel la vigilance est de mise. 

Mais au-delà de la réaction immédiate, la situation invite à une réflexion plus large. Les autorités marocaines, tout en prenant au sérieux les risques, mettent en garde contre une interprétation hâtive des faits. Elles rappellent l’importance de distinguer entre les préoccupations sanitaires légitimes et les manœuvres géopolitiques qui pourraient se dissimuler derrière certaines des réactions internationales. 

Dans cette perspective, la parole est également donnée à Mustapha Naji, virologue renommé de l’Université Hassan II de Casablanca par Hespress. Ce dernier souligne l’importance d’une analyse scientifique rigoureuse et détaillée pour évaluer correctement les risques liés à GX_P2V. Tout en reconnaissant la réalité des variants du coronavirus et l’immunité partielle de la population mondiale, il insiste sur la nécessité de ne pas baisser la garde et de maintenir un niveau de surveillance élevé, particulièrement en ce qui concerne les arrivées en provenance de Chine.

Face à ces enjeux, le Maroc, tout comme le reste du monde, se trouve à la croisée des chemins. D’un côté, la nécessité impérative de protéger la santé publique ; de l’autre, le risque de succomber à une panique injustifiée. Entre science, politique et santé publique, le défi est de taille : trouver le juste équilibre dans la réponse à apporter à cette nouvelle menace potentielle. 

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