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Impasse diplomatique mondiale au Proche Orient

Alors que le scénario cauchemardesque entre Israéliens et Palestiniens est sur le point de se dérouler, à savoir un opération terrestres israélienne contre Gaza doublée d’un gigantesque transfert de population palestinienne vers l’Egypte, la diplomatie mondiale paraît impuissante face à cette logique d’escalade.

Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. A la demande du Maroc, la ligue arabe s’est réunie en urgence au niveau des ministres des affaires étrangères. Une feuille de route de la paix a été proposée mais qui ne possède aucun mécanisme de contrainte. D’ailleurs comment peut-elle le proposer dans un contexte de fureur et de cris de vengeance. Mais la ligue arabe semble d’avantage prendre rendez -vous avec la séquence d’après que celle, violente, sanglante en cours.

L’impuissance diplomatique européenne s’est aussi manifestée dans ce conflit où l’horreur des massacres de part et d’autres empêchent les diplomates européens de montrer leur légendaire distance à l’égard des choix guerriers et des volontés, puis des réalités de colonisation de Benjamin Netanyahu.

L’inconditionnel soutien montré par Bruxelles à l’égard d’Israël, les multiples visites diplomatiques des responsables européens, ministres des affaires étranges britannique, allemand et français, ont verrouillé le soutien européen à ce désir de représailles voulu par le leadership d’Israël.

La direction politique et militaire du pays a perçu ce soutien comme un feu vert donné par l’Europe à la stratégie ouvertement proclamée et qui consiste à éradiquer le Hamas et à décapiter son leadership. Ce plan israélien passe forcément par une opération militaire israélienne terrestre de grande envergure contre la Bande de Gaza, avec son cortège obligatoire de crimes contre les civils et de transfert de population palestinienne.

L’administration américaine de Joe Biden a été prompte à exprimer son soutien politique et militaire à Israël. Les ministres des affaires étrangères et de la défense américains, Anthony Blinken et Lloyd Austin ont pris la photo avec Benjamin Netanyahu, sans pour autant délimiter des lignes rouges aux choix militaires israéliens. Même lors de leurs tournées régionales, en Jordanie, au Qatar ou en Arabie saoudite, les diplomates américains semblent avoir uniquement deux préoccupations. La première est d’activer tous les canaux pour accélérer la libération des orages israéliens détenus pas le Hamas. La seconde est d’empêcher que cette guerre ne dégénère en conflit régional, avec la possible intervention de l’Iran, du Hezbollah libanais ou de la Syrie.

Au jour d’aujourd’hui, la seule obsession américaine est ce bras de fer militaire entre l’armée israélienne et le Hamas ne puisse dégénérer en un conflit régional, impliquant des pays qui entretiennent des liens d’animosité historiques avec Israël. C’était d’ailleurs le sens du premier avertissement lancé par le président Joe Biden lors de sa première réaction, c’était aussi le sens de la décision d’envoyer le plus grand bateau de guerre américain dans les eaux méditerranéennes limitrophes.

Le message envoyé par Washington aux autres puissances européennes et arabes concernées par ce conflit est le suivant : Tant que le conflit ne sort pas des limites de la Bande de Gaza, les Israéliens sont libres de déployer les solutions qu’ils estiment indispensables pour assouvir leur soif de vengeance.

Il n’est pas du tout certain que ce positionnement américain soit du goût des partenaires internationaux de Washington. Les Egyptiens refusent absolument de subir les effets dévastateurs de ce possible transfert de population palestinienne vers leurs territoires. Les Saoudiens dont le leadership était sur le point de signer un grand deal avec Israël et d’acter une réconciliation historique avec l’Etat hébreu, seront extrêmement gênés de poursuivre cette entreprise de normalisation. D’ailleurs, une des premières conséquences de cette situation de crise est la décision de l’Arabie Saoudite de geler toutes les discussions pour une possible normalisation avec l’Etat d’Israël.

La communauté internationale semble s’accommoder de l’abîme vers lequel cette nouvelle crise entre Israéliens et Palestiniens semble entraîner le monde. Avec une angoisse non dissimulée de voir les démons de la guerre régionale sortir de la boîte de Pandore sans possibilité de contrôler ses conséquences.

Dans ce bras de fer que la communauté internationale regarde avec une forme de fatalisme, les Israéliens pour profiter de cette crise et en changer la géographie politique et les Palestiniens du Hamas pour revenir au centre de la préoccupation mondiale, une centralité que la question palestinienne avait quittée au profit d’autres crises régionales.

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