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La fausse sortie de la France

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De l’entrée en scène de la France dans la tragédie au Proche-Orient d’aucuns caressaient quelques maigres espoirs de la voir porter une parole juste et forte, nourrie de cette aptitude au décentrement sous l’exigence de l’universel à laquelle elle nous a un temps accoutumée. Le Président Macron n’est manifestement plus dans cette épure.

Avec sa proposition de «coalition contre le terrorisme», la France ne propose aux pays arabes rien de moins que d’achever le sinistre «travail de nettoyage» entamé par Israël à Gaza : Prolonger le projet d’«éradication du Hamas» par une coalition autour du sacrifice d’une victime expiatoire. Par où il faut bien sûr entendre que la France apporte non seulement son soutien au pilonnage et au blocus de Gaza, mais sa caution à l’action d’un gouvernement fascisant qui a inscrit à son programme la poursuite de la colonisation ! Comment ne pas risquer l’indécence, quand en de telles circonstances et sous le fracas des bombes, on croit encore faire bonne figure en agitant le marronnier de la solution politique à deux États ?

De l’argumentation coloniale

C’est peu dire qu’en méconnaissant l’exigence de décentrement la parole du président, si elle trouvait d’aventure quelque échos auprès des gouvernants, est déconnectée des attentes des populations. Prisonnière du narratif israélien qui réduit le conflit israélo-palestinien à la seule lutte antiterroriste, cette grille de lecture est inaudible. Que le Hamas se soit incontestablement rendu coupable d’actes terroristes le 7 octobre ne fait pas de lui une organisation terroriste. N’en déplaise à ceux qui ignorent ou feignent d’ignorer que c’est le même argument que les puissances coloniales opposaient aux résistants à l’occupation. On connait la suite.

Inaudible, la parole de la France se révèle au surplus contreproductive. EIle fige les antagonismes, consolide les ressorts du ressentiment et surtout sème parmi les plus jeunes les germes d’une nouvelle discorde dans les esprits.

Pourtant, point de salut hors de cette exigence de décentrement seule à même d’ouvrir la voie aux remises en cause auxquelles la paix contraint toutes les parties, sans exclusive. La négliger c’est se parler à soi-même, et rater l’essentiel, à savoir redonner une lueur d’espoir aux jeunes qui en Palestine et en Israël ont encore la force de croire que la paix est possible.


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