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La France veut sa part dans les grands projets lancés par le Maroc

La France veut sa part dans les projets lancés par le Maroc au Sahara. «Le Quai d’Orsay encourage désormais les groupes français à placer leurs pions» dans la province, révèle Africa Intelligence. Paris ne souhaite pas laisser le terrain à l’Espagne, l’Allemagne ou encore les Etats-Unis.

Pour mémoire, Stéphane Séjourné avait affirmé, le 26 février à Rabat, la disposition de son gouvernement à «accompagner le Maroc dans le développement» du Sahara. «Le Maroc a beaucoup investi dans les projets de développement au bénéfice des populations locales et en matière de formation, d’énergies renouvelables, de tourisme, d’économie bleue liées aux ressources aquatiques», avait-il reconnu dans une déclaration à la presse à l’issue de sa réunion avec son homologue marocain, Nasser Bourita.

Ces révélations faites par Africa Intelligence ne sont pas passées inaperçues en Algérie. «Cela serait synonyme de soutien franc et direct de la France à l’occupation colonialiste et illégale par le Maroc de ces territoires non-autonomes. Au plan diplomatique et géostratégique, les évènements s’accélèrent à une vitesse pour le moins inattendue», a souligné hier un média algérien.

Pourtant, il y a quelques semaines la presse algérienne se félicitait que la visite du ministre de Stéphane Séjourné au Maroc ne s’était pas conclue par la reconnaissance de la marocanité du Sahara.

La CFCIM présente dans les trois régions du Sahara

La publication par Africa Intelligence, de cette instruction donnée par Paris aux entreprises françaises a été précédée par l’annonce, par le même média, de l’arrivée au royaume, le 4 avril, du ministre délégué français chargé du Commerce extérieur, Franck Riester.

A Rabat, il aura notamment des entretiens séparés avec Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce et Mohcine Jazouli, ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Evaluation des politiques publiques. Ce déplacement, de deux jours, est un signal de plus attestant du réchauffement des relations entre Rabat et Paris. L’octroi de projets structurants au Sahara à des groupes français pourrait être au menu de la visite de Riester.  

Force est de constater que la présence économique française au Sahara à une longueur d’avance sur d’autres pays occidentaux. En effet, la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc (CFCIM) compte des délégations régionales dans les trois régions du Sahara : Laayoune – Sakia El Hamra, Dakhla – Oued Eddahab, et Guelmim – Oued Noun ; inaugurées respectivement en 2017, 2019 et en février 2024. Il ne manque que la présence politique et diplomatique dans la province.

Un mois après la reconnaissance des Etats-Unis de la marocanité du Sahara, actée le 10 décembre 2020 par l’ancien président Donald Trump, une délégation de la (CFCIM) s’était rendue à Dakhla.

Pour rappel, 94 parlementaires français avaient pointé dans une tribune collective publiée en août 2023, «les atermoiements français sur le Sahara et la politique d’équilibriste du Quai d’Orsay avec l’Algérie, [qui] poussent le Palais royal à chercher ailleurs qu’à Paris des partenaires militaires ou économiques».


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