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La perte de 200 000 emplois en milieu rural fait s’envoler le taux de chômage à 13%

Selon les derniers chiffrés du HCP, le taux de chômage est monté en flèche, passant de 11,8% à 13% en 2023. Une hausse vertigineuse due à un monde rural qui croule sous le poids de la conjoncture climato-économique.

Après un certain retour à la normale en 2022, le taux de chômage a de nouveau pris la trajectoire à la hausse, passant de 11,8% à 13% en 2023, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP) qui vient de publier les derniers chiffres sur la situation du marché du travail.

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Dans les détails, le nombre de chômeurs a grossi de 138.000 personnes, s’élevant à 1.580.000 chômeurs en 2023, en accroissement de 10%. Cette situation résulte d’une création de 41.000 postes d’emploi en milieu urbain et d’une perte de 198.000 postes en milieu rural, précise le HCP dans sa note d’information relative à la situation du marché du travail en 2023. Le taux de chômage est passé de 5,2% à 6,3% (+1,1 point) en milieu rural et de 15,8% à 16,8% en milieu urbain (+1 point). Il a augmenté de 1,2 point parmi les hommes, passant à 11,5% et de 1,1 point parmi les femmes (18,3%) et a connu une hausse de 1,1 point parmi les diplômés, passant à 19,7%, et de 0,7 point parmi les personnes n’ayant aucun diplôme, passant à 4,9%.

La hausse du taux de chômage a, par ailleurs, touché l’ensemble des catégories d’âge. Ainsi, le taux de chômage est passé à 35,8% (+3,1 points) parmi les jeunes de 15 à 24 ans, à 20,6% (+1,4 point) pour les personnes âgées de 25 à 34 ans, à 7,4% (1 point) pour celles de 35 à 44 ans, et à 3,7% pour celles de 45 ans et plus (+0,4 point).

Au niveau territorial, le HCP fait savoir que cinq régions concentrent 69,8% des sans-emploi à travers le Maroc. Casablanca-Settat vient en première position avec 25,8%, suivie de Fès-Meknès (12,7%), de Rabat-Salé-Kénitra (12,3%), de l’Oriental (9,7%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,2%).

Le monde rural en souffrance

« Les éleveurs marocain font face à un trilemme : « les séquelles de la crise su covid, la conjoncture climatique, et l’inflation des coûts de l’alimentation du bétail qui ont de facto une incidence sur leur activités », martèle l’agro économiste et ruraliste Larbi Zagdouni. Et d’ajouter : »Aujourd’hui la rareté de l’eau pousse les éleveurs à se débarrasser d’une partie de leur cheptel . Pour ceux qui n’ont pas les moyens, ils se retrouvent à faire avec ou a se retrouvé sur la touche”.

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Selon l’ONU, le Maroc est considéré en stress hydrique avec seulement 500 mètres cubes d’eau douce par habitant et par an, contre 2500 en 1960. Même son de cloche du côté du CESE. Avec près de 100 milliards de m3 d’eau de pluie par an dans les années 70, le Maroc est passé à 22 milliards de m3 d’eau en 2022. Devenant presque critique, cette problématique a présenté des externalités négatives sur l’économie marocaine.

Un autre fléau en téléchargement  

Les conjonctures dans le monde rural par effet irréversible peuvent entraîner amplifier la problématique de l’exode rural et de la pression attractive des grandes villes. Et les projections du HCP prévoient davantage une explosion des villes en 2050, avec une masse urbaine qui avoisinera 32,1 millions d’habitants. Ce tableau alarmiste n’est pas sans cause. Frappés par le chômage, les milliers de jeunes en provenance du Maroc profond pensent leur bonheur en dehors de leur espace immédiat. Aujourd’hui  l’autre question qui se pose est de savoir comment contrer ce fléau qui sans doute pointe à l’horizon et dont les conséquences risquent de fragiliser systématiquement les structures des grandes villes.  


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