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Le Maroc progresse mais reste encore une démocratie «hybride»

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Classé 93e sur 167 pays à travers le monde, le Maroc a gagné deux places dans l’édition 2023 du Democracy Index. Récemment publié par The Economist Intelligence Unit, le classement annuel indique que le royaume totalise une moyenne de 5,04 sur 10 points. A mi-chemin entre les performances mondiales, cette note traduit un progrès évolutif, par rapport aux 3,9 points obtenus par le Maroc en 2006.

En effet, cette moyenne a évolué au fil des années, passant à 4,07 en 2012, 4,77 en 2016, 4,9 en 2018, puis 5,10 en 2019. Depuis, de légères baisses sont enregistrées successivement en 2020, 2021, 2022 et 2023.

Par sous-indices, le Maroc a enregistre un score de 5,25 en termes de processus électoral et de pluralisme, 10 étant la note la plus positive. En matière de fonctionnement du gouvernement, la note du royaume passe légèrement sous moyenne, avec 4,64.

Le pays fait mieux dans la participation politique, avec 5,56, ainsi que dans la culture politique (5,63). La note des libertés civiles reste en-dessous de la moyenne (4,12).

Du retard à rattraper dans la région MENA

Au niveau arabe, le Maroc reste cependant parmi les mieux classés. Il occupe la deuxième place, devancé par la Tunisie (82e mondiale) et suivi de la Mauritanie (108e). L’Algérie (110e) est quatrième dans la région arabe, suivie du Qatar (111e), du Liban (112e), du Koweït (114e) et de la Palestine (115e).

Commentant ces performances, le rapport souligne que la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) reste la moins bien classée au monde. Parmi les Etats constitutifs, Israël est le seul à être qualifié de «démocratie imparfaite». A l’exception de la Tunisie et du Maroc, classés comme «régimes hybrides», le reste des 20 pays de la région sont considérés comme étant des régimes «autoritaires», ajoute la même source.

«En raison de la chute considérable du Soudan dans le classement de 2023, du fait de la guerre civile, six pays au total, soit plus d’un quart de la région, se classent désormais parmi les 20 derniers du classement mondial.»

Democracy Index 2023

L’Afrique du Nord a globalement enregistré un net recul aussi, au niveau de tous les indices. La baisse la plus significative concerne la participation politique, mettant en évidence une «apathie croissante», selon le rapport.

Un déclin de la démocratie à travers le monde

Ce constat ne dénote cependant pas d’une situation spécifique à la région. Les auteurs du rapport font état d’un recul global des pratiques démocratiques, dans un monde où les guerres et les conflits se propagent, renforçant les tendances négatives existantes dans de nombreux pays.

L’indice classe les pays en quatre categoroes : les démocraties à part entière, les démocraties imparfaites, les régimes hybrides et les régimes autoritaires. A l’échelle mondiale, la Norvège occupe la première place. Elle est suivie de la Nouvelle-Zélande et de l’Islande, puis de la Suède, de la Finlande et du Danemark.

L’Afghanistan occupe la dernière place, précédé par le Myanmar, la Corée du Nord, la République centrafricaine, la Syrie et le Turkménistan. Dans son analyse, le Democracy Index souligne une baisse de la note totale, qui passe de 5,29 en 2022 à 5,23 en 2023. Il met en avant, à ce titre, l’incidence croissante des conflits violents et leur impact sur le score de la démocratie mondiale.

Dans ce contexte, près de la moitié de la population mondiale vit dans une forme de démocratie (45,4%), mais seulement 7,8% sont une «démocratie complète», avec des scores supérieurs à 8,00. Par ailleurs, plus d’un tiers de la population mondiale vit sous un régime autoritaire (39,4%).

Trois ans après la pandémie de Covid-19, qui a entraîné un recul global des libertés, le Democracy Index retient que les résultats de 2023 témoignent d’un malaise persistant. Le Maroc fait partie des quelques seuls 32 pays ayant amélioré leur classement, tandis que 68 autres ont enregistré une baisse. Joan Hoey, rédactrice en chef du rapport, souligne que les scores de 67 autres pays sont restés inchangés, ce qui confirme la tendance globale de stagnation et de régression.


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