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Motion de censure en avril… L’opposition sort elle de sa zone de confort?

Dans un climat politique en ébullition qui pourrait potentiellement bouleverser les fondements du gouvernement marocain actuel, l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), dirigée par son Premier secrétaire, Driss Lachgar, semble jouer un rôle audacieux, voire historique, sur la scène politique du Royaume. 

Portée par une détermination quasi-téméraire, l’USFP annonce son intention de déposer une motion de censure contre le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch, une initiative qui, si elle réussissait, marquerait un tournant sans précédent dans l’histoire politique du Maroc. Cette démarche, bien que paraissant émerger d’une stratégie politique minutieusement réfléchie, évoque les rebondissements d’une tragédie shakespearienne, où le pouvoir, la contestation et la quête de changement s’entrelacent.  

Driss Lachgar, dans une mise en scène médiatique habile, a dévoilé lors de son intervention dans une émission TV, que cette motion de censure visait à destituer le gouvernement actuel, une coalition tripartite composée du Rassemblement National des Indépendants (RNI), du Parti de l’Authenticité et Modernité (PAM), et du Parti de l’Istiqlal (PI). 

Cette initiative revêt une importance quasi-historique dans le contexte politique marocain. La motion de censure, en tant que mécanisme parlementaire de surveillance de l’action gouvernementale, se pose comme un instrument juridique capable de renverser le gouvernement. Toutefois, l’expérience nous enseigne que le succès d’une telle entreprise est loin d’être garanti. La motion de censure n’a été utilisée que deux fois dans l’histoire du Maroc, sans jamais aboutir à la chute des gouvernements visés, principalement en raison du non-respect des conditions légales requises par la Constitution pour une telle procédure. 

Malgré les défis, l’initiative de l’USFP pourrait bien être un baromètre de la démocratie et de la maturité politique au Maroc. Qu’elle réussisse ou non, elle met en lumière les dynamiques de pouvoir, les aspirations au changement et les tensions sous-jacentes au sein de l’échiquier politique marocain. Au-delà de l’issue de cette motion, c’est la capacité des institutions et des acteurs politiques marocains à gérer ces défis qui sera scrutée de près, tant au niveau national qu’international. 

Cette manœuvre de l’USFP semble viser à redéfinir son rôle et sa place dans le paysage politique marocain. Une chose est certaine : le paysage politique marocain, souvent perçu comme immuable, pourrait bien être au seuil d’une réorientation significative, sous l’impulsion de forces qui, jusqu’alors, paraissaient s’accommoder d’un statu quo devenu inconfortable. 

Dans ce contexte, Mehdi Mezouari, membre du bureau politique de l’USFP, a indiqué à Hespress Fr que les différentes composantes de l’opposition mènent actuellement des consultations intensives en vue du dépôt d’une motion de censure à la Chambre des représentants en avril prochain, une initiative réclamée par l’USFP. Cette démarche, précise-t-il, revêt une grande importance pour le pays et la politique nationale. 

Mezouari révèle également que ladite motion bénéficie désormais du soutien des autres partis de l’opposition, et qu’ils envisagent même de rallier certains députés de gauche, chaque signature étant individuelle. Selon lui, cette mesure symbolisera une renaissance pour l’opposition parlementaire et politique au Maroc. 

L’annonce de l’intention de l’USFP de déposer une motion de censure n’était en aucun cas un geste anodin, au contraire, insiste-t-il, « il s’agit d’un moyen de susciter l’attention sur les déséquilibres institutionnels majeurs résultant de la configuration politique issue des élections précédentes ». 

Dans l’ensemble, il affirme que l’USFP a mené une analyse exhaustive de la situation. Le premier secrétaire a lancé cette introspection et envisagé la possibilité de présenter une motion de censure. « Cette démarche ne se limite pas à évaluer simplement nos forces numériques, car nous sommes conscients de nos capacités ainsi que de celles de l’opposition », souligne Mezouari.  

Selon le dirigeant USFPiste, il s’agit plutôt d’un appel, d’un cri institutionnel utilisant les prérogatives constitutionnelles de l’opposition pour établir un moment de responsabilité, une opportunité de réévaluation. « C’est une initiative entreprise face à la majorité en place, dans le but de rendre des comptes et de susciter une prise de conscience nécessaire au maintien d’un équilibre démocratique », soutient il. 

Par ailleurs, Mezouari a vivement critiqué l’arrêt du débat politique au Maroc, pointant du doigt les abus généralisés des lois et des institutions législatives. Il a spécifiquement remis en question le non-respect des obligations constitutionnelles par le Chef du Gouvernement et l’adoption précipitée des lois selon les souhaits de la majorité parlementaire. 

Pour sa part, le Premier Secrétaire de l’USFP a souligné que l’opposition travaillera de concert sur cette question et sur d’autres initiatives à venir. Il a assuré que le parti s’investira pleinement dans toutes les actions visant à améliorer la vie publique et à lutter contre la corruption, mettant en avant l’importance d’un débat politique constructif pour façonner l’avenir du pays. 

En conclusion, cette initiative de l’USFP, malgré les obstacles, met en lumière les enjeux cruciaux de la démocratie et de la gouvernance politique au Maroc, et souligne la nécessité d’un dialogue constructif et d’une action politique responsable pour l’avenir du pays. 

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