La spécificité de l’Aïd El Adha cette année, c’est qu’il va durer quatre jours durant car avalant sur son passage tout un week-end. Heureux donc, les Juilletistes qui verront leurs vacances prolongées. Mais à bien y voir que pourraient valoir ces quatre jours pour nombre d’entre-nous.
D’abord, il y a ceux qui devront rester sur le qui-vive durant toute cette période et dont on ne cessera jamais de rendre hommage pour leur mobilisation et ce qu’ils rendent comme services à la Nation, nos Forces Armées Royales (FAR), la Gendarmerie Royale, la Direction Générale de la Sécurité Nationale et dérivés si l’on peut dire, la Protection civile dans toutes ses composantes, les Forces Auxiliaires ainsi que les autorités régionales et locales… Bref, tous les acteurs du service public qui devront assurer la permanence pour que l’Aïd El Adha se passe dans les meilleures conditions possibles pour tous les citoyens marocains.
Mais l’Aïd Al Adha au-delà du caractère spirituel, ne se résume pas simplement à la bête… mais à tout ce qui est en orbite autour, achats d’habits, d’épices, d’ustensiles… La fête fait tourner une économie parallèle en animant frénétiquement souks et marchés du Royaume et en rythmant un tas d’autres activités liées. On citera à cet effet les stands temporaires et étals installés dans les quartiers populaires où ce rite est incontournable.
Cela dit, si durant cette période la fête du sacrifice est l’occasion pour des retrouvailles familiales, à chaque année et à quelques jours de l’Aïd Al Adha, elle voir fleurir plusieurs petits métiers saisonniers corollaires au rituel du sacrifice dans les villes et villages du Royaume. La « fête du mouton » s’invite de ses jobs improvisés et spécifiques à cette circonstance. Elle est également une opportunité pour les adeptes de l’informel de récolter quelques sous en ce Aïd Al Adha. Loin de son caractère religieux, l’Aïd Al Adha de tout temps, a eu pour fond d’écran des métiers provisoires qui pullulent et qui améliorent le quotidien de biens de personnes.
Cela va des aiguiseurs de couteaux, des transporteurs, vendeurs de charbon, de paille, de sacs en plastique, d’ustensiles de cuisine, d’oignons, d’épices, de braseros et je ne sais quoi d’autres encore qui pourraient servir… Même le jour du sacrifice n’est pas épargné, c’est l’occasion de voir les bouchers occasionnels pour égorger et dépecer les bêtes ou faire dans la découpe quand d’autres allumeront des feux aux coins de rue pour nettoyer et griller les têtes des bêtes sacrifiées, en cette journée.
Dans l’histoire la place de choix revient aux bouchers qu’ils soient d’un jour ou professionnels, car c’est l’aubaine pour les uns (l’informel) de se faire un peu de manne et rentabiliser cette journée particulière (égorger un mouton vaut au moins entre 250 DH et 400DH) et pour les autres, les professionnels, de générer des recettes significatives au découpage et en dépiautant la carcasse avant de fermer boutique pendant quelques jours. C’est du tout “bénef“ et net d’impôts pour tous ceux qui ont bien voulu se sacrifier le temps d’un sacrifice.
L’Aïd El Adha c’est également les espaces de vente des moutons, l’exposition de toutes sortes de produits d’accessoires indispensables au sacrifice et à fort usage lors de cette fête et enfin l’informel qu’il génère à travers les aiguiseurs-rémouleurs, les vendeurs de foin ou de paille, des épices, de charbon, des sacs en plastique, des ustensiles de cuisine, ainsi que les transporteurs…
