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Quels besoins énergétiques pour la station de dessalement de Casablanca?

Le projet de la station de dessalement de Casablanca se profile comme une réponse appropriée pour garantir l’accès à l’eau potable dans une région en pleine expansion démographique. Cependant, l’alimentation en électricité de son système de pompage et d’osmoseurs demandera une consommation annuelle de 800 GWh, estime un expert.

Le projet novateur de la station de dessalement d’eau de mer, récemment attribué au consortium formé par Acciona, Afriquia Gaz et Green of Africa, promet une approche visionnaire pour répondre aux besoins croissants en eau potable d’une partie de la région de Casablanca-Settat, tout en fournissant de l’eau pour l’irrigation.

L’initiative implique la planification, le financement, la mise en œuvre et l’exploitation, sur une période de 30 ans (dont 3 ans dédiés à la réalisation et 27 ans à l’exploitation), d’une station de dessalement d’eau de mer. Cette installation aura une capacité initiale de 548.000 par jour (équivalent à 200 millions de par an), avec une possibilité d’extension à 822.000 par jour (atteignant ainsi 300 millions de par an) d’eau traitée.

Dans une analyse détaillée, Amin Bennouna, expert en énergie, a fait savoir que le projet sera aménagé pour comporter, plus tard, une extension de 100 millions de m³ d’eau potable annuels supplémentaires destinés à Casablanca et sa Région mais n’en produira que 200 millions dans sa première phase.

« A raison de 4 kWh/m³, l’alimentation de son pompage et de ses osmoseurs nécessitera 800 GWh d’électricité annuels ce qui représente un peu moins de 2% de l’électricité nette appelée par tout le Maroc (autour de 43 000 GWh en 2023)« , a-t-il expliqué.

Face à ce défi énergétique, diverses options sont envisageables, selon l’expert. L’utilisation d’un parc éolien de 260 MW (avec un facteur de charge de 35%) ou d’une ferme solaire photovoltaïque classique de 434 MWc (facteur de charge de 21%) se profile comme des choix viables, avec des coûts respectifs de 0,35 Dh/kWh et 0,30 Dh/kWh.

Le spécialiste souligne également d’autres alternatives, telles qu’une centrale électrique « non intermittente » de 122 MW (facteur de charge de 75%), avec des sources variées comme le charbon, le fuel, le gaz naturel ou même la fission nucléaire.

« Chaque réacteur nucléaire conventionnel a une puissances voisine de 1’000 MW qui, avec 6’600 GWh permettrait d’alimenter 8 stations somme celle de Casablanca, trop même pour le Maroc d’aujourd’hui quel que soit le prix du kWh« , a-t-il noté.

Et d’ajouter: « les ‘petits réacteurs modulaires’ (SMR) qui permettraient d’assurer une puissance de 122 MW n’existent encore qu’au stade expérimental, ont des déboires et il n’y a encore aucune information fiable sur le coût de l’électricité qui serait produite« .

Les implications environnementales et économiques de ces choix soulèvent des questions cruciales. Tandis que les énergies renouvelables offrent une voie plus durable, les options non décarbonées suscitent des préoccupations.

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