Le ministre de l’Industrie des Emirats arabes unis et président désigner de la prochaine COP28, Sultan Al Jaber, a affirmé vouloir que cette COP soit celle d’un plan d’action exécutable où le secteur privé sera acteur majeur, notamment à travers des financements. Pour lui, les gouvernements ne peuvent pas assumer à eux seuls la facture de la transition énergétique.
Dans une interview exclusive accordée au Guardian, Al Jaber qui pilote l’organisation du prochain sommet climat aux Emirats arabes unis, a exposé sa vision disruptive de ce sommet qu’il veut aborder dans un esprit d’entreprise.
« Nous avons besoin d’une correction de cap majeure et d’un effort massif pour relancer les progrès. Cela ne peut pas être fait par les gouvernements seuls », a déclaré celui qui dirige depuis 2016 du géant pétrolier Adnoc.
Il soutient que le secteur privé a résolument un rôle à jouer, et pas qu’un rôle minime. Il doit, selon lui participer en investissant dans la transition énergétique et dans la baisse des émissions des gaz à effet de serre.
Le monde a besoin d’un « esprit d’entreprise » pour faire face à la crise climatique, a-t-il estimé, soulignant que l’ampleur du problème exige que tout le monde travaille de manière solidaire. « Nous avons besoin de partenariats, pas de polarisation, et nous devons aborder cela avec une logique claire et un plan d’action exécutable », a soutenu le président de la COP28.
« Cop28 s’engage à s’appuyer sur les progrès réalisés lors de Cop26 et Cop27 pour injecter un esprit d’entreprise, des KPI concrets (indicateurs de performance) et un programme ambitieux axé sur l’action », a-t-il expliqué en voulant donner un aspect stratégique et commercial à cette prochaine COP.
Il est de notoriété publique qu’il faut que le secteur privé s’engage et débloque des milliards de dollars nécessaires pour la transition énergétique, estime-t-il, notant que pour ce faire, il faut mettre en place un plan d’affaires qui décrit les principaux livrables avec des indicateurs de performance concrets.
« Cela nécessite un capital fiable et suffisant, et cela nécessite une action collective coordonnée », a soutenu Al Jaber, expliquant que les sociétés pétrolières et gazières aussi, seront essentielles pour lutter contre la crise climatique en partenariat avec d’autres secteurs « pour aider à décarboniser des économies entières ».
Al Jaber mise par ailleurs sur d’autres moyens pour réaliser la transition énergétique. Il est l’un des défenseurs des technologies de captage et de stockage du CO2 (CCS) qui absorbent les mauvaises émissions pour l’environnement à leur sortie des usines pour les injecter soit dans les gisement d’hydrocarbures ou dans le sol.
Il voudrait aussi mettre les pleins turbos sur l’hydrogène vert lors du prochain sommet sur le climat. « Je veux m’assurer que la COP28 devienne un point de ralliement pour les partenariats dans toutes les régions afin de commercialiser la production, le transport et l’utilisation industrielle de l’hydrogène », a-t-il indiqué.
A noter que depuis sa désignation comme Président de la COP28, Sultan Al Jaber ne cesse d’épater par son approche novatrice, celle d’un homme d’affaires et patron de la compagnie pétrolière nationale émiratie, qui a fait dire aux médias internationaux qu’il doit être considéré comme un « allié » par les écologistes.
« Ce dont le monde a besoin à la COP28, ce n’est pas seulement d’une Conférence des parties, mais d’une Conférence de toutes les parties. Nous avons besoin que tout le monde unisse ses forces maintenant, depuis nos universités et nos villes jusqu’aux organisations de la société civile et aux groupes de défense de la nature, en passant par tous les secteurs des gouvernements et de l’industrie », se plait-il à dire.
