Art & CultureAujourd'hui le Maroc

Aurore Vinot dévoile ses «Girls of Gotheborg» – Aujourd’hui le Maroc

Du 7 au 30 décembre, la Galerie Inex by Chaoui Bois, sur la route de Kénitra-Salé, abritera une exposition de l’artiste française Aurore Vinot. Un événement intitulé « Girls of Gotheborg » en allusion au plus grand voilier en bois au monde construit en Suède.

Dans son exposition, cette photographe révèlera, d’après elle, une série de portraits sur les femmes marins du plus grand voilier en bois au monde. Le tout en dévoilant les dessous de ses œuvres.

Une sélection d’histoires
A ce propos, elle révèle : «J’ai sélectionné quelques histoires ; la plupart de ces marins femmes partageaient mon quart et nous avions pourtant peu l’occasion de discuter». De même, elle ne manque pas de remonter le temps. «Le rythme était intense, l’endurance physique impressionnante et elles déployaient tous leurs efforts pour faire avancer ce navire majestueux, ce voilier immense dont c’était sans doute la dernière traversée», avance-t-elle. Et ce n’est pas tout! Elle décrit même l’atmosphère de ce navire. «Il y a cette odeur omniprésente de goudron de pin, de cordages naturels en chanvre ; toutes ces substances pour le calfatage des navires qui imprègnent leurs cheveux, leurs vêtements et teintent leurs souvenirs», s’exprime-t-elle. De plus, elle raconte le ressenti et le rêve pour certaines de pouvoir naviguer sur cette réplique du plus grand voilier en bois au monde. «Un rêve de faire revivre ce bateau suédois pour parcourir le monde à lenteur de vent, de ports en ports ». Mieux encore, elle détaille le parcours de ce navire.

Les escales du bateau
«De Sète à Cadiz, en passant par Gibraltar, leur ténacité, les gestes répétés à longueur de manœuvres et leurs pas de funambules ont marqué la Méditerranée et porté l’élan du bateau», raconte-t-elle. Dans ce navire, il y a beaucoup de femmes dans cet équipage du Gotheborg ; des Françaises, des Suédoises, des Danoises. «Elles expliquent, plaisantent en plusieurs langues ; elles sont strictes aussi et semblent faire partie de ce monde où chaque chose est à sa place, où chaque action a du sens. Il y a peu de temps mort sur le bateau, des gens travaillent tout le temps, on se croise aux repas, aux pauses café, les « fikas » suédois», s’exprime l’artiste également réalisatrice.

Aussi, elle évoque des circonstances à bord. «Nous n’avons pas le droit de prendre de lampe torche pour ne pas altérer notre vision nocturne. Elles se déplacent ainsi à grande hauteur, de jour comme de nuit, au gré des cordes et des mâts. Elles savent, elles sentent, elles s’accrochent le long des cordages infinis et cirés au milieu de l’immense sommet en bois de chêne. Les mains sont coupées, gercées, noircies, Un couteau dans la poche pour rectifier les nœuds et les brisures de bouts», relate la photographe. D’après elle, il y a une grande rigueur sur ce bateau qui contraste avec la tendresse diffuse qui règne entre elles. «Les chefs de quart et officiers coordonnent les manœuvres ; les accolades ponctuent les changements d’équipe, les regards complices rassurent et pansent les douleurs de l’effort répétitif, où les mêmes actions ankylosantes se succèdent. Il faudra encore travailler quelques heures avant de recevoir la splendeur au visage, un nouveau soleil ; une lumière inouïe en cadeau. Après les lignes, les tonnes de voiles à remonter et l’impétuosité déployée, les vagues s’éclairent et les flots bleus nous inondent de beauté», décrit Mme Vinot.

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