Art & CultureAujourd'hui le Maroc

Frizzy ou le rap féminin hardi ! – Aujourd’hui le Maroc

Elle a, à son compteur, «Bghatha lwakt» (C’est dans l’air du temps) qui a suscité un tollé et dont elle est quand même fière. La jeune chanteuse marocaine Frizzy, de son vrai nom Safae El Jabri, lance « Kinga » peu de temps avant. Elle en dévoile les contours.

Comme le révèle son appellation, «Kinga» fait, d’après l’artiste, «des femmes, des reines ». Mais, au-delà de cette insinuation donnée par Frizzy, en allusion à ses cheveux un peu frisés, le tube, dont elle continue à faire la promo, a d’autres visées à son sens.

S’imposer dans une industrie masculine
En lançant ce morceau, elle confirme sa «présence dans un milieu, une industrie monopolisée par les hommes». «C’est aussi une manière de révéler mes talents», précise à ALM la chanteuse, qui tient au précepte clair de l’égalité de la femme à l’homme en révélant faire dans le rap. A propos de ce style, elle indique : «Ce n’était que pour le sexe masculin». Par la même occasion, elle ne manque pas de pointer du doigt certaines expressions comme «Retourne à ta cuisine». Le tout en remontant au single qui a fait des remous.

«Bghatha lwakt », partie intégrante d’un projet
A cet égard, Frizzy se veut franche. «On m’a appelée pour faire partie d’un projet tout en me mettant sur une piste et les sujets dont je devais parler», raconte-t-elle en se prononçant sur l’appartenance de ce projet à la réalisatrice et auteure Sonia Terrab. Quant à la polémique suscitée par «Bghatha lwakt », l’interprète dit préférer «rester loin de tout cela». «Pour ma part, je suis artiste. Je ne me mêle pas de la politique, de la religion et du cheikh», tranche-t-elle. Et ce n’est pas tout ! «C’est un très bon projet dont je suis fière. Je l’assume et j’ai beaucoup de respect pour celui-ci. On s’est surtout fait attaquer par des femmes», s’exprime-t-elle. Outre ce single, le projet se veut de défendre la justice sociale de la femme. Pour un cheikh marocain, les droits de celle-ci sont déjà régis par la religion. Interrogée également sur la réaction d’un make-up artist qui trouve que ce projet s’inspire du sien appelé « Al Maskout » (Le tu), elle précise n’être au courant que de la polémique suscitée par le cheikh. Pour rappel, celui-ci est axé sur «les tabous dans notre culture marocaine». «Ce sont des sujets épineux tus», explicite-t-il. Dans ce sens, il explique que ce projet consiste également en « étude socio-psychologique de cas reproduisant la réalité ». Pour lui, « Le tu » permet, en outre, une étude d’un angle de tournage pour «voir les cas de près». Le tout avec une étude du make-up reproduisant la façon similaire au vécu de cas réels.
Au-delà de ce tollé, la chanteuse travaille sur ses «propres projets après «Kinga»». Dans ce sens, elle dit avoir sa propre équipe. « Le meilleur est à venir », se projette-t-elle. Récemment, elle s’est produite à Beyrouth au Liban dans le cadre d’une résidence artistique dédiée, du 26 au 27 mai, au rap aux côtés d’une dizaine d’artistes. Sa performance en live ayant été programmée le 27 mai. Sur sa page officielle Instagram, elle partage des photos immortalisant ces moments de joie visiblement inoubliables à ses yeux.

C’est le titre de la boite

Retour sur le parcours de la jeune artiste
Profil : Cette rappeuse et auteure de paroles, qui fait également dans le hip hop et pop, est originaire de Kalâat Sraghna. Elle a grandi à Rabat où elle a étudié les IT pour obtenir son master en Cloud. Agée à peine de 22 ans, Frizzy véhicule ses ondes artistiques en freestyles sur les réseaux sociaux. Pour ce faire, elle se met derrière la caméra de son smartphone pour interpréter ses sons. Ce qui lui vaut un nombre important de followers. Pour l’heure, la jeune artiste se donne une mission claire de relayer les rythmes du pays ainsi que sa voix. Le tout en prouvant que «le genre ne compte pas quand la compétence, le talent et la passion sont tous réunis». En outre, elle se produit dans d’autres manifestations comme le festival Lboulevard. Mieux encore, elle écrit «Machi Niya » (Je suis pas naïve) pour libérer son âme « qui fut envahie par tant de haine et d’obscurité». En tout, elle développe son propre style qu’elle appelle « Frizztyle ».

 

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