Art & CultureAujourd'hui le Maroc

«Nostalgia», une peinture de la belle époque avec maestria – Aujourd’hui le Maroc

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Il sera sûrement fort attendu à la galerie Nadira à Rabat pour ses œuvres assez particulières. Elles le sont de par un grand travail de recherche de longue haleine. L’éminent artiste-peintre marocain, Aziz Tounsi, s’y produira fin avril avec sa «Nostalgia». Il nous en donne un avant-goût.

«C’est une exposition où je mettrai mon moi avec sa portée artistique, culturelle et intellectuelle». Ainsi s’exprime l’artiste à propos de son prochain événement lors d’un échange avec ALM. L’occasion pour lui de révéler sa propre démarche artistique qui se veut de créer un pont entre la génération ancienne et celle présente.

Emerveiller par le vécu
Concrètement, M. Tounsi, qui cherche à «orienter le récepteur » vers une propre vision, recourt à des objets ayant marqué la vie des Marocains à l’ancienne ère. D’où l’appellation «Nostalgia». Pour lui, il n’est pas simplement question d’y recourir. Il s’agit plutôt d’inciter le visiteur à s’interroger sur la portée de cet objet. «Il faut épater, voire provoquer en termes d’idée, de travail et de la manière d’introduire cet objet du quotidien à la toile puisqu’il fait partie du patrimoine», explicite-t-il. La finalité ultime étant de documenter ce vécu. «Il nous faut notre marocanité, notre vision et nous avons la qualité des couleurs marocaines ainsi que naturelles à incarner dans nos œuvres», avance l’artiste qui désire allier les écoles expressionniste et surréaliste dans une même œuvre. Dans ce sens, il estime être parvenu à le faire. Par la même occasion, il donne l’exemple d’un critique d’art qui lui fait une remarque sur le choix des couleurs. « Je n’ai pas répondu mais j’ai compris que cela l’a touché », explicite l’artiste-peintre. Et ce n’est pas tout !

Une exposition pour se remémorer
««Nostalgia» c’est aussi parce que nous avons vécu une période avec des objets qui nous manquent actuellement de par leur authenticité marocaine. Maintenant nous les prenons pour des décors alors que nous avons grandi avec cela », s’exprime-t-il à propos de cette exposition. A cet effet, il évoque un travail de recherche de « deux ans ». Entre-temps, il révèle une éventuelle promotion dans les jours à venir dans « des centres culturels et des établissements scolaires pour des visites à l’exposition ». « Cette génération montante ne sait pas tout de notre patrimoine », commente-t-il en trouvant sa recherche « objective » à propos de l’identité marocaine et authentique.
Dans ce sens, il dit fréquenter des professeurs universitaires en sociologie. Quant aux objets dans ses toiles, ils sont utilisés au-delà de toute publicité.

Exemples et portée
Pour mieux expliquer la teneur de ses toiles, l’artiste révèle par exemple le recours à un bidon d’huile pour illustrer une époque de «famine et pauvreté ». Aussi, les sandales en plastique ont bien bercé une histoire marocaine. Mieux encore, ses œuvres sont garnies de pain à sucre et de zellige entre autres. « C’est un patrimoine devenu occasionnel », estime-t-il. En outre, il explique l’ancienne époque par le citron moisi qui dégage un acide pour nettoyer les couleurs. Il donne aussi l’exemple de la montre ancienne avec le coq. « J’ai ressorti ce dessin en y apportant d’autres idées comme l’aube pour signifier le temps et donc le rapport à la vie», valorise-t-il.


En tout, une quarantaine d’œuvres sera exposée. Pour l’heure, il finalise quelques nouvelles toiles après en avoir exposé une partie le temps de certains événements. «J’ai fait exprès de ne pas exclure l’esthétique et les couleurs qui nécessitent à elles seules une recherche. Il faut oser même en technique», ajoute-t-il en illustrant par une toile meublée de babouches en couleur grenadine ! La visée étant d’inciter le récepteur à «se remémorer pour se remettre en cause, s’y retrouver et être orienté par une lumière». «Il faut que la toile ait une âme.

Nous n’avons pas de culture d’image mais de la sensation», considère-t-il par ricochet en rappelant avoir participé récemment à la nuit des galeries à Sala El Jadida. «Les objets dans les toiles ont suscité de l’intérêt pour avoir rappelé bien des choses», raconte-t-il en donnant également l’exemple du pain à sucre qui rappelle aussi de la famine. «De quoi documenter davantage l’époque tout en mettant l’humain au centre de l’oeuvre», poursuit l’artiste qui, entre-temps, rappelle avoir soumis une demande pour disposer d’une salle d’exposition à Rabat.

Regards sur la scène artistique
Réalités L’artiste, qui veut toujours avoir un art « objectif », révèle batailler pour que ses œuvres « ne soient pas dans les marchés aux puces ou chez les revendeurs ». Pour l’heure, M. Tounsi, à la retraite, ne fait que se consacrer à son art. «Je dessine avec beaucoup d’amour», révèle-t-il. Dans ce sens, il exclut tout côté matérialiste. Pour lui, l’acquisition d’une de ses toiles est «motivante pour créer davantage». Par la même occasion, il met l’accent sur la qualité à offrir. A cet égard, il donne l’exemple des artistes autodidactes qui souffrent pour que leurs œuvres soient appréciées à leur «juste valeur» tout en rappelant qu’une bonne œuvre prend du temps allant jusqu’à plus d’un mois. «Pour faire une toile, il faut vraiment une réflexion», enchaîne-t-il en rappelant travailler à l’huile seulement. Le tout en révélant tenter de batailler aussi contre certains actes comme le plagiat. De quoi avoir une empreinte particulière sur la scène artistique.

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