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Qu’est-ce que c’est que d’être un jeune Africain au sein de la diaspora ? Comment ces jeunes migrants africains vivent la diaspora ? Comment ils perçoivent le fait d’être Africains, la base de leur appartenance et la manière dont ils définissent leurs relations avec d’autres Africains ? Qu’en est-il de leur identité et leur sentiment d’appartenance en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis ? Le rapport « Etre africain : Comment les jeunes Africains vivent la diaspora ? », a révélé que les jeunes Africains de la diaspora subissent différents types de discrimination. Ils sont confrontés à l’exotisation en France, aux micro-agressions au Royaume-Uni, à la surveillance et au profilage aux Etats-Unis.

Ils ont également un double héritage unique qui les rend fiers des langues, de la nourriture, de la musique et de l’histoire africaines, tout en s’identifiant fortement à la langue et à la culture de leur pays d’accueil.

Bien qu’ils soient exposés à de nombreux récits négatifs sur le continent dans les médias grand public, ils ne sont pas trop influencés par les stéréotypes. Au contraire, ils s’appuient sur les relations interpersonnelles et les réseaux sociaux, et parfois sur des voyages sur le continent, pour acquérir des connaissances sur l’Afrique.
En outre, les expériences de discrimination et les récentes prises de conscience raciales dans les pays d’accueil ont également été à l’origine d’un intérêt accru pour l’Afrique.
 
Ne pas être pleinement à sa place
 
Si les jeunes issus de la diaspora subissent différents types de discrimination en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, le résultat est le même : le sentiment de ne pas être pleinement à leur place dans le pays où ils vivent, précise le document. Ils se replient sur leur identité africaine, mais la considèrent comme quelque chose dont il faut être fier, qu’il faut nourrir, préserver et développer par le biais de visites et d’une reconstitution historique. Les jeunes participants de la diaspora dans les trois pays (Royaume-Uni, Etats-Unis et France) ont le sentiment de ne pas appartenir ou de ne pas s’identifier entièrement à leur pays d’origine.

L’un des principaux facteurs de ce sentiment est la discrimination dont ils sont victimes, qui se manifeste différemment dans chaque pays : éxotisation en France, micro-agressions au Royaume-Uni, surveillance et profilage aux Etats-Unis. Le résultat est le même : le sentiment de ne pas appartenir pleinement au pays dans lequel ils vivent.
 
Repli identitaire
 
De nombreux participants à cette enquête ont déclaré que la conscience de leur marginalité s’était renforcée après avoir été témoins d’événements racistes qui ont fait la une de l’actualité internationale, tels que le meurtre de Trayvon Martin en 2012, l’émergence de #BlackLivesMatter (BLM), le meurtre de George Floyd en 2020 et les émeutes BLM qui s’en sont suivies.

Cela les a amenés à se replier sur leur identité africaine, qu’ils considèrent comme quelque chose dont ils peuvent être fiers, qu’ils nourrissent, préservent et développent grâce à des visites et à une reconstitution historique. Cependant, les participants ne s’identifiaient pas complètement à l’Afrique, même s’ils avaient un sens aigu de leur identité africaine – liée à la langue, à l’histoire, à la nourriture et à l’apparence.
Dans les premières années de vie des participants, l’identité africaine était soutenue par l’éducation parentale, la famille et les réseaux plus larges.

Toutefois, de nombreux participants n’ont pris pleinement conscience de leur identité africaine qu’à l’adolescence. Cette prise de conscience est liée à des facteurs à la fois négatifs et positifs. Par exemple, parmi les facteurs positifs qui ont contribué à renforcer leur identité africaine, on peut citer les boîtes de nuit et les fêtes sociales africaines, qui sont des lieux et des espaces où l’on se lie avec d’autres amis noirs.
 
Sentiment d’appartenance
 
Bien que de nombreux participants aient indiqué qu’ils ne connaissaient pas l’Afrique – ou seulement certains pays du continent – ils ont néanmoins cherché à diverses occasions d’en apprendre davantage, que ce soit en voyageant en Afrique, en discutant avec leur famille et leurs amis africains, en se connectant avec d’autres Africains sur les réseaux sociaux (y compris leur famille), en écoutant de la musique africaine, en regardant des films africains et en lisant des livres africains. Les participants se sont clairement inspirés de leurs parents, de leurs frères et sœurs et des membres de leur famille dans la diaspora. Les participants dont les parents ont partagé des informations sur l’Afrique et leur ont appris à connaître leurs racines africaines et à parler une langue africaine sont plus susceptibles de s’identifier comme Africains. L’existence de réseaux communautaires a également joué un rôle important dans la création d’un sentiment d’appartenance. En outre, les liens familiaux, les amitiés et les choix de fréquentation étaient en grande partie le fait de personnes de race noire.

Les participants ont souligné avec insistance qu’ils évitaient les grands médias internationaux comme source d’information et de connaissances sur le continent, arguant qu’ils étaient fortement biaisés et négatifs. Les récits négatifs qu’ils avaient remarqués concernaient la pauvreté, la violence politique et la corruption. Au lieu de se laisser influencer par ces récits négatifs, ils ont prêté attention aux actualités partagées par les Africains (famille, influenceurs et célébrités), car ils considéraient que ces sources étaient plus fiables.

Hassan Bentaleb

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