ActualiteL'Opinion

Autoroute de l’eau : Prouesse technique en un temps record

[ad_1]
L’interconnexion hydraulique Nord-Sud au Maroc, un projet de 6 milliards de dirhams, entre en phase de tests. Ce projet majeur vise à acheminer jusqu’à 400 millions de mètres cubes d’eau annuellement pour approvisionner les régions de Rabat et Casablanca.

Autoroute de l’eau : Prouesse technique en un temps record
Ce lundi 28 août dans la localité d’El Arjate, les premiers flots ont jailli de l’autoroute de l’eau reliant le bassin du Sebou à celui du Bouregreg. Il s’agissait des premiers tests à bas régime de cet ouvrage hydraulique, qui transporte l’eau sur une distance de 67 kilomètres, afin de l’acheminer vers les barrages de Sidi Mohammed Ben Abdellah de Rabat et El Massira de Casablanca-Settat.
 
D’un investissement de 6 milliards de dirhams, cette interconnexion va permettre d’acheminer jusqu’à 400 millions de mètres cubes d’eau annuellement du Nord du Royaume, afin d’alimenter en eau potable les villes de Rabat, Casablanca et leurs régions. L’objectif est d’équilibrer entre le bassin de Sebou, excédentaire en eau, et celui du Bouregreg, qui souffre d’un déficit important et d’une consommation croissante.
 
« Ce projet colossal vise à transférer l’excédent des eaux du bassin du Sebou, qui étaient perdues dans l’océan Atlantique, vers le bassin du Bouregreg en vue de garantir l’approvisionnement en eau potable de la région Rabat-Casablanca pour une population d’environ 12 millions d’habitants, tout en allégeant la pression sur le barrage Al Massira« , explique le communiqué du ministère de l’Equipement et de l’Eau.
 
Compétences marocaines
 
La réalisation de ce projet est un vrai tour de force. En effet, le 9 mai dernier, SM le Roi Mohammed VI avait présidé une séance de travail consacrée au suivi du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027. Lors de cette séance, le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, avait présenté un exposé devant le Souverain, portant sur la situation hydrique et sur l’état d’avancement de la mise en œuvre des différentes composantes de ce Programme. Le Roi avait alors donné Ses instructions pour accélérer les différents chantiers en cours dans ce domaine.
 
Depuis, la mobilisation de compétences exclusivement marocaines a permis d’achever cette infrastructure stratégique en à peine 10 mois, contre un délai normal de 4 ans pour ce type d’ouvrages. Piloté par le ministère de l’Equipement et de l’Eau, le projet “Autoroute de l’eau” a été réalisé par la Société générale des travaux du Maroc (SGTM), la Société nouvelle des conduites d’eau (SNCE), la Société de travaux agricoles marocains (STAM), la Société maghrébine de génie civil et du conseil en ingénierie et développement, un bureau d’études relevant du ministère de l’Équipement.
 
Les canalisations de l’ouvrage sont constituées de tubes en acier de 3.200 millimètres de diamètre. Signe de la proactivité des autorités par rapport à ce projet, le Conseil de gouvernement avait pris la décision, en avril dernier, de suspendre les droits de douane appliqués à l’importation de ce produit jusqu’au 31 décembre 2023. Cela a permis de se procurer rapidement ces éléments depuis la Turquie.
 
Deux stations de pompage ont été mises en place pour faciliter le déplacement du précieux liquide. Au niveau de l’Oued Sebou, une première station de pompage (SP1) aspire l’eau pour la transférer à travers les tuyaux, tandis qu’une seconde (SP2) a été installée au niveau de la forêt de Maâmora, dans la localité de Sidi Allal El Bahraoui, dans le but d’accélérer la circulation de l’eau. Ainsi, le débit dans le système hydraulique peut rester constant.
 
Des barrages à sec
 
La mise en service de cette interconnexion arrive à point nommé. Toute la région côtière entre la capitale et la métropole était menacée de pénurie d’eau, surtout après un été sec. Le barrage Al Massira, deuxième plus grand barrage du Royaume, a atteint son plus bas niveau avec un taux de remplissage d’à peine 2,6%. Tandis que les réserves du barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah sont à peine de 15,2%.
 
D’après l’exposé du ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, en juin devant la Chambre des Conseillers, cette interconnexion permettra également de mobiliser 180 millions de m3 des eaux des barrages de Bin El Ouidane et d’Ahmed El Hansali pour irriguer 120.000 hectares au niveau de Doukkala et Bni Amir, ainsi que 56.000 hectares à Bni Moussa.
 
 


Autoroute de l’eau : Prouesse technique en un temps record


L’OCP fournit Safi et El Jadida
Depuis le 16 août, la ville de Safi est alimentée par de l’eau de mer dessalée. C’est le groupe OCP qui se charge de cette opération, conformément à un accord signé avec le gouvernement le 5 juillet dernier. Fin 2023, il est prévu que la quantité fournie à la ville atteigne 10 millions de m³ d’eau dessalée.
 
Par ailleurs, 30 millions de m³ seront fournis à la ville d’El Jadida cette année. Au cours des années 2024 et 2025, 15 millions de m³ par an seront réservés à Safi et 32 millions de m³ par an à El Jadida. A partir de 2026, ce volume atteindra 30 millions de m³ par an pour Safi et 45 millions m³ pour El Jadida. Une production supplémentaire de 35 millions de m³ sera réservée à un usage industriel par l’OCP.
 
Le contrat de concession accorde à OCP Green Water le droit de procéder au dessalement d’eau de mer afin de fournir de l’eau potable à des tarifs compétitifs, sur la base des efforts déployés pour utiliser les dernières technologies dans ce domaine et recourir aux énergies renouvelables, ainsi que par la recherche et le développement.


Méga-usine de dessalement à Casablanca
En septembre sera connu l’adjudicataire de l’usine de dessalement de Casablanca. Le projet consiste à concevoir, financer, réaliser et exploiter pendant une durée de 30 ans (répartie entre 3 ans pour la réalisation et 27 ans pour l’exploitation), une station de dessalement d’eau de mer, ayant une capacité de 548.000 m3 par jour (200 millions de m3 par an) extensible à 822.000 m3 par jour d’eau traitée (300 millions de m3 par an), y compris les travaux maritimes de prise d’eau de mer et de rejet ainsi que son alimentation électrique, essentiellement par des sources d’énergie renouvelable.



Continuer la lecture

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page