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L’ex-président de la MGPAP, Abdelmoula Abdelmoumni croupit en prison

L’ancien président de la Mutuelle Générale du Personnel de l’Administration Publique (MGPAP), Abdelmoula Abdelmoumni, a été arrêté le vendredi 22 mars 2024, avec deux membres du bureau administratif de la mutuelle, suite à une décision du procureur général près la Cour d’appel de Rabat. Abdelmoumni est accusé d’avoir enregistré de graves présomptions de malversations financières estimées à environ 40 millions de dirhams, ainsi que d’avoir provoqué un déséquilibre administratif au sein de la Caisse Générale, durant son mandat de 2010 à 2019.

La brigade régionale de la police judiciaire de Rabat a récemment interrogé Abdelmoula Abdelmoumni et trois autres cadres de la MGPAP, en liberté, soupçonnés de participation à des marchés douteux avec une entreprise dirigée par Moatassem Belghazi, ancien directeur général de l’Omnium Nord-Africain (ONE) et président fondateur de Saraya Holding.

Les enquêtes de la police judiciaire se concentrent sur des suspicions d’utilisation d’applications développées par Mutassem Belghazi pour la Mutuelle, contenant des données personnelles et sensibles de dizaines de milliers d’employés marocains membres de la MGPAP, à des fins électorales. Selon les médias, un parti politique de l’opposition aurait bénéficié des données personnelles de 425 000 employés inscrits à la MGPAP, ainsi que de 1 250 000 bénéficiaires indirects des services de la Mutuelle, dans le cadre de la campagne électorale pour les élections législatives et locales organisées par le Maroc le 8 septembre 2021.

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L’affaire trouve son origine dans un contrat attribué par la MGPAP, alors dirigée par Abdelmoula Abdelmoumni, pour la création d’applications et le développement du site web de la mutuelle, suspecté de violations financières faisant l’objet d’une enquête policière.

Selon l’article 241 du code pénal marocain, tout magistrat ou fonctionnaire public qui dilapide, détourne, retient illégalement ou dissimule des fonds publics ou privés, des titres, des documents, des contrats ou des biens meubles sous son contrôle, en raison de ses fonctions, est passible d’une peine de prison de 5 à 20 ans et d’une amende de 5 000 à 100 000 dirhams. De plus, l’article 129 du code pénal marocain définit comme complice d’un crime ou d’un délit toute personne qui, sans contribuer directement à son exécution, ordonne ou incite à sa commission par don, promesse, menace, abus d’autorité ou de pouvoir, escroquerie ou tromperie criminelle.

Le 30 avril 2024, Abdelmoula Abdelmoumni fera l’objet d’un interrogatoire approfondi par Loubna Lahlou, juge d’instruction au sein de la Chambre chargée des crimes financiers à la Cour d’appel de Rabat.

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