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8 mars- Nouzha Skalli, un engagement infaillible pour les droits de la femme

Le 8 mars est la journée internationale des droits des femmes et l’occasion de faire un bilan sur la situation de la gente féminine. D’aucunes et d’aucuns de par le monde fêtent les victoires et les acquis quand d’autres tentent de faire entendre leurs revendications et améliorer la situation des droits des femmes. C’est géographique, culturel… Toujours est-il que c’est également l’occasion de mobiliser en faveur des droits des femmes et de leur participation à la vie politique, économique…  

Pour cette journée dédiée au droit des femmes, les Nations Unies définissent chaque année une thématique différente. Le thème de ce 8 mars 2023 est  » Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes « . Officialisée en 1977 par l’Organisation des Nations Unies (ONU), la journée pour les droits des femmes nous dit Nouzha Skalli, “constituait un grand rendez-vous mondial pour les femmes pour s’assurer de la réalisation de leurs droits pour évaluer les progrès qui ont été réalisés et en même temps définir les défis qui restent à accomplir”. 

La valeur fondamentale est l’égalité des droits entre les hommes et les femmes 

Nouzha Skalli est pharmacienne, parlementaire et militante des droits de la femme. Elle a été Ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité, du 29ème gouvernement marocain de Abbas El Fassi d’octobre 2007 à janvier 2012. Sous l’étiquette du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), elle a été conseillère municipale à Casablanca (De 1997 à 2003), parlementaire (2002/2007 et 2011/2016) et cheffe du groupe parlementaire de l’Alliance Socialiste (De 2003 à 2004). En 2011, le président italien lui a décerné la médaille d’or de la république italienne en reconnaissance pour son engagement en faveur des droits des femmes et de l’égalité. Elle a été décorée également par la République française, en 2012, des insignes de «Chevalier de la Légion d’Honneur». 

« Quand on dit les droits des femmes il y a une valeur fondamentale qui est mise en avant, c’est l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. Le défi pour nous, femmes du monde et pour nous, femmes marocaines, le défi à réaliser où à relever pour l’égalité des droits quoiqu’on pourrait élargir cela à plus, se résumerait en cinq points”, dit-elle à Hespress FR.

Et de les préciser : “Premièrement avoir des législations égalitaires des législations qui éliminent toutes les injustices et toutes les discriminations et Dieu sait qu’elles sont nombreuses”. 

Des législations égalitaires  

« A l’ordre du jour aujourd’hui dans cette égalité dans les législations, il y a bien sûr, le grand chantier de la réforme du code de la famille et de la réforme du code pénal qui sont étroitement liées avec d’autres lois certes, mais en particulier ces deux-là”, nous indique la militante.

Et, poursuit-elle, “ce grand chantier a été ouvert par les luttes des femmes de toutes ces dernières années et le Roi dans son discours du trône du 30 juillet 2022 a annoncé l’ouverture donc, de ce grand chantier de réforme de la Moudawana sachant que la précédente réforme du code de la famille et des autres législations date de 2004”.  

A cet égard, la militante des droits de la femme s’attaque aux autres points : “Deuxièmement égalité dans le bénéfice des politiques publiques et troisièmement partage du pouvoir entre les hommes et les femmes. Pour ce qui est du partage du pouvoir ça signifie la parité au niveau des postes de responsabilité et de décision et pas seulement dans le nombre d’élus etc… mais également au niveau des responsabilités. Nous sommes dans un pays où malgré les progrès accomplis en matière d’accès des femmes au Parlement et dans les communes nous n’avons encore que 4% des communes qui sont dirigées par des femmes. C’est incroyablement bas et inadmissible donc partage de pouvoir pour mettre en œuvre justement des politiques publiques et une législation qui réalise réellement l’égalité”.  

Le partage des richesses 

Quatrièmement le partage des richesses : “L’indice de développement humain du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) chaque année classe mal le Maroc par rapport à ses ambitions légitimes en tant que pays qui a réalisé beaucoup d’avancées. Notre pays est toujours mal classé et actuellement il est au cent vingt-troisième (123) rang dans les chaînes de développement humain. Des pays que l’on considère comme beaucoup moins avancés que nous, sont mieux placés en matière de développement humain. Le PNUD a mis le doigt sur le point qui fait mal, le point qui empêche le Maroc d’avancer”, explique Nouzha Skalli.  

Ce sont les discriminations financières entre les hommes et les femmes, dira-t-elle, “avec des écarts de salaire importants de l’ordre de 23% si j’ai le bon chiffre ou entre 20 et 25%. Au niveau du revenu par genres, il y a un revenu moyen pour les femmes de 3 000 dollars par personne alors que pour les hommes il est de 12 000 dollars.  Ce qui fait quatre fois plus. Il faudra absolument corriger le tir, là où ça fait mal pour le bénéfice des femmes de l’égalité en termes de richesse”.  

La diffusion de la culture de l’égalité 

Enfin pour Nouzha Skalli, le cinquième point c’est la diffusion de la culture de l’égalité et qui est indispensable pour pouvoir accompagner tous les grands chantiers de réforme. “Il me semble que sur ces points-là, le Maroc a bien sûr, accompli beaucoup de choses mais le chemin reste extrêmement long, malheureusement. Parfois il y a des avancées mais il y a également des reculs à cause  des subterfuges qui sont utilisés pour contourner la loi comme c’est le cas pour le mariage des mineures et certaines dispositions du code de la famille qui ont semblé faire avancer le droit des femmes mais qui ont été récupérés mal à propos au détriment des droits des femmes”, soutient-elle. 

Voilà donc ! Pour conclure, “je voudrais bien terminer sur une note optimiste et de dire que nous avons beaucoup d’espoir avec cette nouvelle réforme de la du code de la famille nous avons d’espoir pour que le Maroc social que nous sommes en train de construire aujourd’hui bénéficie aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Qu’on arrête de placer les femmes à l’intérieur d’un carcan qui s’appelle soi-disant la sécurité au sein de la famille du fait que l’homme est censé être à la direction”.  

“Ce stéréotype de famille inclusive et dans lequel c’est le mari qui gagne de l’argent et la femme qui s’occupe de la maison est un schéma complètement périmé. Il faut aujourd’hui faire face à toutes les avancées qu’ont réalisé les femmes grâce à leur effort et à leur intelligence et à leur capacité à innover. Ces deux chantiers méritent toute notre attention et si on applique une véritable approche de genres, je crois qu’il est possible d’en faire un grand succès pour notre pays et pour les hommes et pour les femmes », plaide la militante. 

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