De la coordination diplomatique au rapprochement militaire sur le terrain, il n’y a qu’un pas qu’aura vite fait de franchir l’alliance algéro-sud-africaine. En effet ces deux pays situés aux deux bouts de l’Afrique sont passés à des niveaux de relations plus solides pour contrer le Royaume qui s’ouvre de plus en plus à de nouveaux alliés en Afrique, notamment au Sahel.
Cela s’est d’ailleurs concrétisée récemment par l’accueil de Chengriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), du commandant des Forces de défense nationale d’Afrique du Sud, Rodzani Mavuwania, qui est en visite de travail en Algérie à la tête d’une délégation militaire. Les deux parties ont discuté de l’état de la coopération militaire entre les armées des deux pays et des moyens de l’améliorer en permanence. Pas de secret l’ennemi est vite désigné dans cette politique.
« Cette visite incarne la volonté politique des autorités suprêmes des deux pays d’élever la coopération militaire bilatérale au niveau des relations historiques entre les deux pays« , a déclaré Chenegriha. On devine aisément vers où va être dirigée cette coopération militaire bilatérale.
Le général en chef du régime d’Alger a en outre souligné “la détermination de l’Algérie et de l’Afrique du Sud à incarner la volonté politique des hautes autorités des deux pays”. La vision politique des deux pays étant ce qu’elle est, et d’ailleurs, le dernier des Mandela n’a pas manqué de l’annoncer haut et fort en janvier dernier, on sait donc à quoi s’attendre quant à “la volonté politique” de ces deux Etats.
Pour sa part, Rodzani Mavuania a affirmé la convergence des visions et des analyses concernant les problèmes actuels aux niveaux continental et international, et la disponibilité de son pays à œuvrer pour renforcer les liens de coopération militaire. Donc rien de nouveau sous le soleil si ce n’est l’hostilité envers le Maroc.
Pour rappel, l’Afrique du Sud a reconnu la fantomatique RASD en 2004, et ne rate aucune occasion pour se ranger du côté du régime militaire algérien et adopter ses positions quant à cela. Dernièrement le président sud-africain a même déroulé le tapis rouge et donné une réception officielle au chef du polisario.
Cela dit, Said Regragui, professeur des relations internationales à l’Université Mohammed V de Rabat a déclaré à Hespress que « l’Algérie vit dans un isolement international étouffant, qu’elle tente de surmonter en s’ouvrant à ses alliés en Afrique« .
« Le régime militaire en Algérie essaie tout simplement de détourner l’opinion publique de la crise qui y sévit en concluant de faux accords militaires qui ne feront qu’accroître la pauvreté et la crise du peuple algérien« , estime-t-il.
Selon l’universitaire, « Pretoria est embourbée dans ses problèmes internes et n’est pas épargnée non plus par des troubles sociaux, et cet accueil du responsable militaire sud-africain par son homologue algérien n’est rien d’autre qu’une réponse à l’ouverture du Maroc à de nouveaux alliés« .
« L’Algérie essaie, en vain faut-il le souligner, de +vendre+ ou de véhiculer une fausse image selon laquelle elle est une puissance régionale qui a des partenariats militaires avec des puissances internationales« , conclut-il.
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