Lors d’une réunion conjointe des commissions des finances de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers, le ministre délégué auprès de la ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a fait une présentation sur l’exécution du budget de l’année 2023, la préparation du projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2024, ainsi que la planification budgétaire pour les trois années 2024 à 2026.
Au cours de cette réunion, Lekjaa a détaillé les développements les plus importants des échanges extérieurs jusqu’à la fin de mai 2023. Il en ressort un ralentissement de la croissance du commerce extérieur des marchandises dans un contexte international marqué par la baisse de la croissance mondiale, notamment dans la zone euro, principal partenaire du Maroc, et par l’augmentation des risques de récession.
Dans les détails, le ministre note une légère augmentation du déficit commercial de 1,7 % en raison de la hausse des exportations de 3,6 % et des importations de 2,8 %. Il souligne toutefois la poursuite de la dynamique des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) avec une augmentation de 14,9 %, ainsi qu’une forte reprise des revenus du tourisme (19,4 milliards de dirhams, soit 91,3 %), dépassant largement les niveaux enregistrés avant la crise sanitaire.
Par ailleurs, Lekjaa révèle dans sa présentation une baisse de 11,9 % des flux d’investissements directs étrangers (IDE) au Maroc, des réserves de change au niveau satisfaisant à la Banque du Maroc, permettant de couvrir environ 6 mois d’importations, ainsi que la stabilité du taux de change du dirham dans une fourchette de fluctuations de ± 5 %, reflétant la confiance des acteurs économiques dans la solidité de l’économie nationale.
Une légère augmentation du déficit commercial des marchandises (+1,7%)
Dans le domaine du commerce des marchandises, le ministre souligne une légère augmentation du déficit commercial de 1,7 %, soit 1,9 milliard de dirhams. Cette augmentation est due aux importations de biens de consommation courante et alimentaires, mais il note également une amélioration du taux de couverture des importations par les exportations de 0,4 point.
Il note aussi une forte baisse des ventes de phosphate et de ses dérivés (-34 %) principalement due à la baisse des prix (-27 %), et une augmentation des exportations, hors phosphate et ses dérivés, de 17,1 %, principalement en raison de l’augmentation des prix de 10,6 % et de l’augmentation du volume de 5,9 %.
En ce qui concerne les secteurs d’exportation, le ministre note une bonne performance des autres secteurs, notamment l’automobile, le textile et le cuir, l’électronique et l’électroménager, avec une augmentation des importations de 2,8 % en raison de l’augmentation des achats de biens d’équipement et de produits de consommation courante et alimentaires.
Le ministre souligne également une augmentation de 35,9 % des ventes du secteur manufacturier, ainsi qu’une augmentation de 46,3 % des ventes de fils. De plus, le nombre de voitures exportées jusqu’à la fin de mars 2023 a augmenté de 34,2 %, atteignant environ 106 000 unités, malgré la pénurie de semi-conducteurs qui a ralenti la production dans le monde entier. Il mentionne également que la société Stellantis a annoncé le doublement de sa capacité de production dans l’usine de Kénitra, passant de 200 000 à 450 000 unités d’ici 2025.
Dans le secteur agroalimentaire, les exportations ont connu une stabilité autour de 42 milliards de dirhams. Cette stabilité est principalement attribuée à une légère augmentation des exportations de l’industrie agroalimentaire (+0,1 %), compensant ainsi la baisse des ventes dans l’agriculture, l’élevage et la pêche (-1 %).
En ce qui concerne les ventes des secteurs d’assemblage, elles ont diminué de 12 %, tandis que les ventes des systèmes de câblage électrique (EWIS) ont augmenté de 11,6 %, avec un taux d’intégration local d’environ 40 %. De même, les ventes de fils et câbles ont augmenté de 44,3 %, ainsi que les composants électroniques de 33,7 %.
Le ministre souligne également, dans sa présentation, que de nouvelles opportunités se présentent avec l’émergence de meilleures entreprises dans les secteurs de l’automobile, de l’aviation, des chemins de fer, des énergies renouvelables et de la défense. Il note également que le Maroc est devenu le 9e fournisseur de l’Union européenne en 2022, avec une part de marché de 3,0 %.
