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«Cuisinons en couleurs» de Salma El Fallah, un hommage à la cuisine marocaine

Salma El Fallah n’imaginait pas son nom figurer sur un livre de recettes marocaines, elle qui ne «savait pas faire grand-chose» dans le domaine culinaire. Et pourtant, son ouvrage «La cuisine marocaine de Salma» a été dévoilé l’année dernière, couronnant plus de dix ans d’innovation, de simplification de recettes.

Née en 1988, la Marocaine a grandi à El Jadida, où elle passera son baccalauréat avant de se rendre en France et s’installer à Paris pour ses études supérieures. Elle opte pour des études en informatique, avec une licence puis un master en double diplomation avec une école d’ingénieurs. Son diplôme dans la poche, elle intègre le marché de travail en faisant de l’audit chez KPMG pendant quelques années.

Mais avant de commencer cette expérience professionnelle, Salma était déjà façonnée par la magie des couleurs et des goûts. En 2011, alors qu’elle effectuait un échange en Espagne à l’Universidad Complutense de Madrid, elle lance un blog, «Cuisinons en couleurs», pour partager ses recettes. «Avant 2011, je vivais de pâtes comme bon nombre d’étudiants et je ne savais pas faire grand-chose», nous confie-t-elle. «A Madrid, je me suis retrouvée en collocation avec des copines qui cuisinent. J’ai ainsi récupérée leurs recettes», ajoute-t-elle.

Un «carnet digital» de recettes

Elle troque ainsi les vieux carnets ou agendas de recette pour un «carnet digital, accessible de n’importe où et que tout le monde pouvait consulter», profitant de l’engouement vers les blogs à cette époque.

«C’était un moyen de me challenger et de voir l’évolution, car il était plus facile de voir comment mon savoir-faire évolue en comparant par exemple avec la première photo du plat publiée sur le blog. Ce dernier me permettrait de me déconnecter du boulot.»

Salma El Fallah

En 2017 et suite à un événement spécial, elle décide alors de démissionner de son travail pour se consacrer exclusivement à son projet. Depuis cette date, elle travaille à son compte et partage plusieurs choses autour de la gastronomie et la Food. «Je venais d’avoir mon premier enfant. Avec l’audit, vous avez des déplacements tout temps et des horaires difficiles. J’avais commencé à me poser des questions sur mes choix de carrière et ce que je voulais faire de ma vie», raconte-t-elle.

La jeune maman estime alors avoir «fait le tour de l’audit» et tire la conclusion que «ce n’était pas quelque chose qui [la] passionnait». «Je voyais aussi que le blog ne cessait de grandir et que je refusais beaucoup d’opportunités car j’avais un métier à temps plein. Je me suis aussi rendue compte que le blog me garantissait plus de temps personnel», se souvient-elle.

Ce premier déclic, grâce auquel Salma se consacre entièrement à sa passion, sera suivi par un autre, près de deux ans plus tard. En effet, la Marocaine se trouvait dans le royaume au moment du confinement sanitaire lié à la pandémie du Covid-19.

Un projet appelé à se réinventer

«Pendant cette période, j’ai commencé à me demander ce que je regretterais en France si demain je décide de rentrer définitivement au Maroc», explique-t-elle. «Je veux toujours aller aux bouts des choses. Si ça marche, tant mieux mais si cela ne marche pas, il faut toujours une bouée de sauvetage ou un plan B», enchaîne-t-elle.

«Je me suis rendu compte que je voulais faire l’école de pâtisserie, car j’ai quand-même le projet de rentrer au Maroc et peut-être ouvrir une structure. J’avais l’impression que quelque chose me manquait, surtout avec le fait d’avoir un diplôme complètement différent de la Food.»

Salma El Fallah

Dès son retour en France, elle s’inscrit dans une école de pâtisserie, Le Cordon Bleu Paris, et décroche son diplôme en 2021. «Je pense que je ne l’aurai jamais décidé si je n’avais pas été confinée pendant trois mois et demi au Maroc», reconnaît-elle.

D’ailleurs, sur «la place du Maroc» dans «Cuisinons en couleurs», Salma affirme que le livre a été un moyen pour elle de simplifier les recettes marocaines. «Je voulais retranscrire les recettes de mon enfance, celles que j’ai connues et avec lesquelles j’ai grandi, mais en les adaptant aux contraintes du monde d’aujourd’hui, tout en veillant à ce qu’elles restent gourmandes et colorées, et que ça fasse voyager», détaille-t-elle. «Nous vivons dans un monde pressant où les gens n’ont pas forcément le temps», note la Marocaine, en assurant qu’elle «prenait à cœur de montrer la richesse du patrimoine culinaire du Maroc».

Après son livre en 2022, Salma El Fallah continue à proposer ses recettes. Sur ses projets, elle fait part de sa réflexion à «faire évoluer « Cuisinons en couleurs »» et à se «démarquer». «Pour avoir un projet plus pérenne et ne pas dépendre d’un annonceur, je suis en train de développer des cours de cuisine sous forme d’ateliers. Je suis encore en train de peaufiner les détails mais c’est la direction vers laquelle j’aimerai aller. Sinon, je continue dans ce que je fais et qui marche bien pour le moment», conclut la Marocaine.


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