Santé

Une enquête Ifop pointe du doigt le harcèlement et les propos déplacés à la plage 

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“Couvrez ce sein que je ne saurais voir”. La célèbre réplique de Tartuffe de Molière semble être entrée profondément dans les mœurs. À l’occasion de la journée mondiale du topless qui se tiendra ce samedi 26 août, l’Ifop publie les chiffres d’un sondage quant à la pratique du topless, mais aussi quant aux pressions sexuelles et sexistes subies par les Françaises sur les plages.

Réalisée pour le site VoyageAvecNous.fr, l’enquête a eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne du 20 au 24 juillet dernier, auprès d’un échantillon de 1 075 femmes, représentatif de la population féminine française majeure.

Des lieux de baignade visiblement prisés des harceleurs

Une Française sur deux interrogée (49 %) dit avoir déjà subi une forme de harcèlement ou d’atteinte sexuelle dans un lieu dédié aux bains (plage, rivière, lac, piscine…). 34 % des sondées disent avoir déjà été observées de manière appuyée, 35 % ont fait l’objet de sifflements ou de gestes déplacés, 29 % ont même été abordées contre leur gré. Pour certaines femmes, cela va même plus loin : 13 % rapportent des attouchements, et 9 % des menaces à caractère sexuel. On est bien loin de la tranquillité rêvée d’un bain de soleil à la plage.

À Marseille, mairie et associations féministes en sont venues à reconduire le dispositif Safer Plage, qui permet à toute victime de harcèlement ou d’agression d’alerter via l’application du même nom de dépêcher des médiateurs mobiles. Une initiative qui séduit, puisque 69 % des sondées l’estime de nature à réduire les formes de harcèlement ou d’agression sexuelle sur les plages urbaines. Pour autant, une minorité de femmes estiment qu’une telle application les inciterait à se rendre sur les plages concernées, et à se dénuder davantage.

Le sondage met aussi en avant les conséquences de ces attitudes, certaines femmes en venant à renoncer à se baigner en maillot de bain (26 %) ou à éviter certaines tenues légères (mini-short, décolleté, robe d’été…).

Le topless en voie de disparition, et pas uniquement à cause du soleil

Le sondage s’intéresse également à la pratique du topless, qui ne fait que diminuer ces dernières années. Sans surprise, les plages bondées sont celles où le topless est le moins pratiqué. Faire tomber le haut concerne plus qu’une minorité de Françaises : moins d’1 sur 10 l’a fait au cours des trois dernières années sur une plage quasi déserte (9 %) et 1 sur 20 seulement (5 %) sur une plage bondée.

Si les risques pour la peau de l’exposition au soleil est bien le premier motif évoqué pour écarter le topless (53 % des sondées), d’autres motifs moins réjouissants se distinguent. 36 % des sondées évoquent comme “frein déterminant” la crainte qu’une photo d’elle soit prise et diffusée sur les réseaux sociaux, 35 % le regard concupiscent des hommes sur leur poitrine, et 31 % la peur d’une agression verbale ou physique. Mais pour les moins de 30 ans, ces derniers critères liés au sexisme arrivent bien devant les risques pour la peau, cités en 4e position.

Symbole de l’émancipation des femmes dans les années 70-80, le topless n’aurait donc plus du tout la cote, pour les raisons évoquées plus haut. “Et il y a de grandes chances que le remplacement générationnel accentue encore dans le futur ce phénomène : si près du tiers (31 %) des femmes de plus de 65 ans – qui ont vécu l’émergence du monokini – indiquent pratiquer le topless, elles ne sont que 10 % chez les 18-24 ans”, lit-on ainsi dans ce sondage.

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