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La marque de luxe Balenciaga retire des babouches d’inspiration marocaine de son site

La marque de luxe française Balenciaga du groupe Kering, est au coeur d’une nouvelle polémique d’appropriation culturelle après avoir commercialisé une babouche traditionnelle marocaine. Après la polémique, la marque n’a pas communiqué sur le sujet, mais a retiré le produit de son site.

Après avoir commercialisé une paire de babouches marocaines pour la modique somme de 995 dollars sans citer l’origine du pays, la marque de luxe Balenciaga, s’est fait épingler pour appropriation culturelle par les internautes qui ont rapidement fait remarquer l’inspiration trop marquée.

Balenciaga a simplement décrit le produit comme des mules «plates en cuir d’agneau lisse noir, présentes dans plusieurs looks de la collection Balenciaga été 2024». La marque a déjà sorti ce style de babouches marocaines dans ses précédentes collections, notamment 2019.

La chaine britannique BBC en arabe s’est même emparée de l’affaire et a contacté la marque de luxe afin de lui fournir des explications sur le sujet. La chaine a diffusé un contenu qui exprimait ses interrogations face à cette appropriation culturelle, d’autant plus qu’il s’agit d’un savoir-faire ancestral, traditionnel propre au Maroc.

La chaine a également rappelé que les babouches marocaines se vendaient entre 200 et 300 dirhams lorsqu’elles étaient en cuir, soulignant l’immense différence de prix avec celles proposées par Balenciaga qui les a fait faire en Italie.

Suite aux questions de la BBC, la marque française connue pour son street-style exubérant et avant-gardiste, et ses nombreux scandales a simplement supprimé les babouches en question de son site marchand alors que les babouches sont présentées la collection été 2024 de la marque.

Ce n’est pas la première fois que la marque du groupe Kering trempe dans des scandales. En 2022, elle a subit une campagne de boycott après une campagne de pub controversée, accusée de promouvoir la pornographie infantile.

En 2021, elle avait été épinglée pour appropriation culturelle à cause d’un jogging « Trompe-L’œil » incluant un bout de boxer masculin au pantalon, une mode rendue populaire aux Etats-Unis dans les années 90 par les skateurs et les chanteurs hip-hop et rappeurs afro-américains.

D’autres marques de luxe ont été critiquées pour la même pratique d’appropriation culturelle. En 2019, la marque italienne Gucci a présenté un turban de la communauté indienne « Sikh » à la Fashion week de Milan et vendu de la chaîne de magasins américains Nordstrom, au prix de 790 dollars.

En 2012, Louis Vuitton a été embourbé dans un scandale après avoir présenté une collection largement inspirée des motifs des écharpes traditionnelles Massai.

Les motifs traditionnels des communautés indigènes au Mexique sont souvent utilisés par les marques et depuis quelques années, le gouvernement mexicain dénonce ce qu’il appelle du pillage de son héritage culturel.

Le ministère mexicain de la Culture réclame systématiquement des explications publiques pour «appropriation culturelle indue» et demande qu’une partie des bénéfices soient reversés aux «communautés créatrices».

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