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la ministre de la Famille interrogée au Parlement

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Vers la légalisation de l’avortement ? La réponse ferme à cette question semble encore loin. Lors de la première séance plénière de la session d’automne, la Chambre des représentants a été le théâtre d’un débat entre les députés de l’opposition et la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, sur la résolution définitive du problème.

Des “campagnes de sensibilisation” ?

Interrogée par une députée du groupe socialiste (USFP), la ministre s’est contentée de renvoyer aux “efforts menés dans la sensibilisation”. “Il est à noter que nous adoptons deux approches dans le traitement de ce sujet, une première socio-sanitaire, et une deuxième juridique. Dans le cadre de la première, et sous l’égide de la politique de la famille adoptée par le ministère, nous avons procédé à la mise en place de programmes d’accompagnement des familles, visant à sensibiliser sur l’égalité de genre, les droits des femmes et la lutte contre les stéréotypes sociaux dégradants à l’égard des femmes. Ce volet inclut également des campagnes de sensibilisation au niveau des établissements scolaires et universitaires”, a-t-elle mis en avant.

“Nous n’avons retiré le projet du Code pénal que pour le perfectionner (…) dans le cadre de la religion musulmane et des valeurs de notre société”

Awaatif Hayar, ministre de la Famille

Quant au volet juridique, Hayar ne se détache pas de la langue de bois. “Le gouvernement prête une grande importance à ce sujet, dont le traitement est prévu dans le cadre du nouveau Code pénal”, a-t-elle lancé sans fournir de précisions.

Pas vraiment convaincus par le discours de la responsable gouvernementale, les députés de l’opposition insistent sur la nécessité d’une solution imminente au problème. “On ne peut plus fermer les yeux sur les événements tragiques que connaît notre société, dont le drame de Meriem, une enfant de 14 ans, victime d’un viol puis d’un avortement clandestin. Votre responsabilité est d’assurer la sécurité de ces femmes ainsi que la santé physique et mentale des victimes. (…) Votre responsabilité est de soutenir effectivement ces victimes”, a fustigé la députée de l’USFP.

IMG : les femmes toujours sous tutelle

Pour sa part, le groupe du PJD s’est aligné en faveur de la légalisation (partielle, bien entendu), comme l’affirme une de ses membres qui fustige le gouvernement pour avoir retiré le projet du Code pénal, déposé sous l’ère de ses confrères du parti.

Le président du groupe du PPS, Rachid Hammouni, estime quant à lui que ce sujet doit être traité par le département de la Santé. “Nous avons déposé une proposition de loi portant sur l’interruption médicale de grossesse qui a été reprise, par mauvaise foi, comme étant une atteinte à la famille et aux valeurs religieuses. Au contraire, nous appelons à la légalisation de l’avortement dans des cas où la grossesse nuit à la santé de la femme, de viols de mineures ou d’inceste”, a-t-il plaidé.

L’interruption médicale de grossesse (IMG) autoriserait l’avortement uniquement dans certains cas. Le libre choix, le droit des femmes à disposer de leur corps peuvent donc attendre : il n’est pas question d’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Fidèle à son discours, Aawatif Hayar promet une solution dans le nouveau projet de Code pénal. “Nous n’avons retiré le projet du Code pénal que pour le perfectionner et proposer des solutions à ce fléau, dans le cadre de la religion musulmane et des valeurs de notre société”, résume-t-elle.

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