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Le GAFI en janvier au Maroc, vers une sortie de la « liste grise »?

Le Royaume se prépare à recevoir les experts du Groupe d’action financière (GAFI). Cette visite de terrain , prévue entre le 18 et le 20 janvier 2023, intervient en guise de mission d’évaluation des mesures mises sur place par le Maroc comme convenu lors de la plénière d’octobre 2022 du groupe.

En effet, le GAFI avait maintenu le Royaume dans sa liste grise, en attendant la visite de terrain de ses experts pour vérifier l’efficacité et l’application des mesures mises en place par Rabat et qui avaient été présentées au GAFI.

Le Maroc, rappelle-t-on, avait été placé sous surveillance renforcée (liste grise), ce qui signifie que le pays était engagé à résoudre rapidement les défaillances stratégiques identifiées (lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération…) dans les délais convenus.

Le GAFI a indiqué qu’en février 2021, le Maroc avait exprimé des engagements politiques, afin de renforcer le mécanisme de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive.

Le Royaume avait achevé la mise en œuvre de son plan d’action, «cependant, il fallait vérifier que le travail persistait dans cet esprit», avait-il été précisé. Aussi, le GAFI avait-t-il maintenu le Maroc parmi les pays figurant sur la liste grise, en attendant.

Cela étant, ces trois jours seront décisifs pour le pays. Si le rapport des évaluateurs est concluant le Royaume devrait être retiré de la liste grise du GAFI lors de la plénière de février prochain. Aussi, le Maroc s’est préparé en conséquence à la visite sur le terrain des experts du GAFI en finalisant notamment le cadre législatif ainsi que d’autres mesures conformément aux normes internationales.

Le Royaume insiste, en cela sur une supervision accrue et le renforcement du cadre de contrôle de la conformité avec les institutions financières, le partage des résultats de la gestion des risques, ainsi que l’évaluation et la diversification des déclarations de transactions suspectes.

Par ailleurs, selon l’Autorité nationale de renseignements financiers (ANRF), «conformément aux procédures réglementaires approuvées par le GAFI, la décision de procéder à la visite sur le terrain reflète la conviction que le Maroc a respecté tous les axes inclus dans le plan d’action en question».

Cela présagerait des lendemains meilleurs auquel cas et au regard des enjeux. Car, faut-il le préciser, ne plus figurer sur la liste grise du GAFI sera synonyme de reconnaissance internationale ce qui permettrait l’entame de discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) sur de nouvelles lignes de financement.

De même, «cela devrait conduire à terme à d’importantes transactions dans Royaume par des investisseurs du monde entier», souligne Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib (BAM).

En outre, cela éviterait un inscription ou “réinscription“ sur la liste grise de l’UE aux conséquences néfastes allant du financement, au refus d’opérations de transfert, au gré d’une loi européenne contre le blanchiment d’argent vraiment intransigeante.

Selon le porte-parole du GAFI, les échanges d’informations avec les autorités marocaines sont fructueux, et le résultat final devrait dépendre dans une large mesure de l’intégrité du processus et des discussions entre l’équipe d’évaluation et les agences et institutions gouvernementales concernées.

L’ANRF affirme que toutes les institutions impliquées, qui sont sous la direction du Maroc, sont coordonnées et organisées de manière à ce que les experts du GAFI puissent effectuer les examens pertinents dans les meilleures conditions possibles. L’objectif de sortie de la liste grise est une des priorités du Royaume en raison de son importance économiquement ainsi que dans les échanges financiers avec le reste du monde.

C’est que les bailleurs de fonds sont regardants et la conformité aux normes du GAFI est un paradigme dominant pour tous types de financement, qu’ils soient relatif à l’institution ou au privé. En revanche, se maintenir sur la liste serait un désastre pour nous autres, car si le GAFI est en désaccord sur un seul point, cela signifierait devoir attendre la prochaine plénière en 2024, ce qui serait un coup dur d’où, cette considération vitale du séjour en janvier des experts GAFI au Maroc dont, les échanges avec les autorités marocaines sont réguliers et devraient se poursuivre même au-delà de leur visite.

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