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Le Maroc peut-il compter sur le dessalement pour étancher la soif ?

Le Maroc se trouve confronté à une menace sans précédent : une alarmante pénurie d’eau. Pour contrer cette pression grandissante, le Royaume mise sur le développement des stations de dessalement d’eau de mer. Récemment, les autorités ont lancé les préparatifs pour la construction d’une méga-station de dessalement à Casablanca. Ce projet, tout comme d’autres dans différentes villes, a pour objectif de renforcer l’approvisionnement en eau potable de la région de Casablanca-Settat, tout en répondant aux besoins en eau pour l’irrigation. Cependant, peut-on réellement compter sur ces stations pour étancher la soif du pays ? Telle est la question.

Le spectre de la soif se fait de plus en plus présent, notamment suite aux récentes mesures restrictives concernant les heures d’ouverture des hammams, des stations de lavage, et les limitations de la consommation d’eau potable. Selon des sources crédibles, certaines villes souffrent déjà d’une diminution alarmante du débit d’eau.

A cet effet, la méga-station de la métropole, dont la mise en service est programmée pour 2027, sera opérationnelle pendant une durée de 30 ans, avec une capacité de dessalement impressionnante de 548.000 m³ par jour, extensible à 822.000 m³ par jour. Ce projet pharaonique représente un investissement massif de 8 milliards de dirhams, démontrant l’engagement de l’État marocain envers la sécurité hydrique du pays.

Cette initiative s’inscrit dans un plan plus large visant à mettre en place une vingtaine de stations de dessalement d’ici 2030, avec une capacité totale de traitement de l’eau de mer atteignant 1,3 milliard de mètres cubes par an.

Ce projet de méga-station de dessalement représente donc une lueur d’espoir dans un contexte où la rareté de l’eau devient de plus en plus pressante. En sécurisant l’approvisionnement en eau potable et en offrant une solution durable à la crise hydrique, le Maroc s’engage résolument sur la voie d’un avenir plus durable et résilient face aux défis du changement climatique. Cependant, ces projets ambitieux suscitent des interrogations majeures.

Dans ce contexte, Hespress FR a sollicité Mustapha Issat, expert en climat et en eau, nous a confié que le Maroc est sur les bons rails pour contrer les conséquences dévastatrices du stress hydrique.

Tout d’abord, l’expert souligne l’importance des stations de dessalement d’eau de mer dans la stratégie globale. « Ces installations jouent un rôle vital en garantissant un approvisionnement en eau fiable, en particulier pour les zones urbaines côtières qui abritent près de 70% de notre population. En consacrant une partie significative de notre eau dessalée à l’irrigation agricole, nous soutenons non seulement notre économie mais aussi la sécurité alimentaire du pays », nous informe-t-il.

Selon Issat, les projecteurs ne doivent pas être braqués uniquement à ces projets, les barrages sont également d’une importance inestimable. « Ces structures emblématiques ont été les gardiens fidèles de nos ressources en eau pendant des décennies, fournissant non seulement de l’eau mais aussi de l’énergie hydraulique essentielle à notre développement industriel. Malgré l’essor des stations de dessalement, nous ne devons jamais sous-estimer le rôle crucial que jouent nos barrages dans la sécurité hydrique », précise notre intervenant.

Dans le détail, nous dévoile-t-il que « pour répondre aux défis futurs, le Maroc doit adopter une approche diversifiée et ambitieuse. Notre objectif est de parvenir à une capacité de stockage de 1,2 milliard de mètres cubes d’eau d’ici 2027. Cette vision audacieuse repose sur plusieurs piliers, notamment les autoroutes d’eau, les stations de traitement des eaux usées et bien sûr, les stations de dessalement. Le projet des « autoroutes de l’eau » en est un exemple concret, ayant déjà apporté une contribution significative au barrage de Sidi Mohamed Ben Abdellah ».

En focalisant sur la partie pleine de verre, Issat estime qu’une saison sèche ne signifie pas une éternité. « Le meilleur est à venir, il faut exploiter pleinement les ressources naturelles dont nous disposons, en particulier les précipitations abondantes dans le nord du pays. En canalisant ces ressources vers nos bassins, nous renforçons notre capacité à répondre aux besoins croissants en eau », espère-t-il

Dans ce sens, il nous fait part des engagements du Maroc, « d’ici 2027, le Royaume prévoit la construction de 179 grands barrages et la mise en place de vingt usines de dessalement supplémentaires d’ici 2030 ». Ces initiatives audacieuses placeront le Maroc à l’avant-garde de la gestion durable des ressources hydriques à l’échelle mondiale.

En conclusion, l’expert appelle à une vigilance continue, « alors que le pays avance vers un avenir où l’eau ne sera plus une source d’inquiétude, il est impératif de rester vigilants et de poursuivre les efforts pour garantir une gestion efficace et équitable de cette ressource vitale ».

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