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Le Maroc proteste contre l’UE, coup de froid à droite en Espagne 

Le Maroc en réaction aux déclarations du Grec Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne en charge de la migration, a exprimé officiellement ses vives protestations.

En effet, Schinas, connu pour son hostilité à l’égard du Maroc, avait affirmé, le 11 mai dernier au Sommet européen des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles, que « le Maroc exploite politiquement la carte des migrants ».  

Dans son intervention, lors de ce forum européen sur la sécurité et la défense le vice-président de la Commission européenne chargé de la Migration avait accusé le Maroc de recourir aux « menaces hybrides » et d’utiliser les immigrés comme « une arme », avait-il précisé, mélangeant à la fois des évènements à la frontière gréco-turque (Evros en 2020), et ceux des enclaves occupées de Sebta et Melilla.  

Aussi dans sa note de protestation adressée par la direction de l’Union européenne au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains de l’étranger à l’ambassade de l’Union européenne à Rabat, le Maroc a fait part de son « rejet catégorique » des déclarations de Margaritis Schinas. 

Rabat a joint dans sa note, une annexe indiquant les principales déclarations hostiles de Margaritis Schinas sur le Royaume et les présides occupés de Sebta et Melilla depuis mai 2021, soulignant que le Royaume « avait exprimé à plusieurs reprises, par divers canaux, le rejet des déclarations similaires précédentes du vice-président de la Commission », appelant à « une fin définitive de cette attitude d’hostilité pour maintenir une coopération sereine avec UE ». 

Ce tocsin a suscité certains ressentiments de la part de certains médias espagnols ainsi que des partis en Espagne en particulier ceux de l’extrême droite, n’appréciant guère l’accent mis sur la marocanité de Sebta et Melilla. Le journal espagnol « El Pais » à ce sujet et pour la bonne cause, a affirmé que « de nombreux responsables à Bruxelles n’avaient pas aimé le ton de la réponse de Rabat ».  

Nabil Dariouch, expert en relations internationales et particulièrement spécialisé dans les affaires espagnoles, a estimé « étrange et hors contexte que l’Union européenne intervienne dans certaines questions bilatérales, comme le problème de Sebta et Melilla. Dans ce qui est proposé entre le Maroc et l’Espagne, dans leur feuille de route, il est stipulé que toutes les questions les concernant doivent être résolues dans un cadre bilatéral ».  

Et à propos de l’agacement des autorités espagnoles face à ce mémorandum, Dariouch confirme qu’’il ne concerne pas l’Espagne, soulignant que la note de protestation a été adressée à l’ambassade de l’Union européenne à Rabat pour appeler à la non-ingérence dans l’affaire du duo hispano-marocain. 

L’expert a indiqué en outre qu’il y a certaines parties qui tentent de nuire aux relations maroco-espagnoles spécifiquement en cette période afin d’embarrasser le gouvernement socialiste dans une période électorale importante, en concentrant l’évènement sur ce message de protestation marocain. Elles l’amplifient en le promouvant par la droite dure dans ses journaux et par des extensions du front polisario en Espagne dans les médias sociaux. 

 Nabil Dariouch a conclu en rappelant « l’emploi du Maroc comme une carte est apparue essentielle pour la droite dans la campagne électorale régionale et municipale qui s’est déroulée, en Espagne ». Il a rappelé, à ce propos, la tentative d’impliquer le Maroc dans l’affaire de l’Alliance pour Melilla parti, dirigé par Mustafa Aberchan, en l’accusant de « manipulation des votes », appelant à « ne pas donner à l’affaire plus que sa valeur, car elle sert la stratégie de la droite et de l’extrême droite en Espagne et des partisans de la thèse du polisario dans la péninsule ibérique ». 

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