ActualiteHespress

Légers impacts sur les exportations marocaines, inquiétudes persistantes

[ad_1]

La crise des agriculteurs en France continue de faire des vagues, suscitant des inquiétudes parmi les exportateurs marocains quant à son impact sur le commerce agricole entre le Maroc et l’Europe. Le ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural, de l’Eau et des Forêts au Maroc a récemment apporté des éclaircissements rassurants à Hespress, soulignant que, jusqu’à présent, les manifestations des agriculteurs français n’ont pas eu d’effets majeurs sur les exportations agricoles marocaines.

Selon les éclairages du ministère, bien que des retards aient été enregistrés dans la livraison des marchandises en raison des blocages routiers liés aux manifestations, ces derniers n’ont eu qu’un impact mineur sur le commerce entre le Maroc et l’Europe.

Les autorités du ministère ont également noté quelques actes de vandalisme contre des camions transportant des produits agricoles marocains, mais ont souligné que ces incidents étaient limités et ne constituaient pas une préoccupation majeure.

Habib El Kourch, un agriculteur et exportateur marocain de la région d’Agadir, apporte son point de vue sur la situation. Depuis plus de trois décennies dans le secteur de l’exportation, depuis 1986 plus exactement, El Kourch est bien placé pour évaluer la situation. Il souligne dans une déclaration à Hespress Fr que les protestations des agriculteurs européens, en particulier français, ont toujours été monnaie courante. Selon lui, ces manifestations sont souvent utilisées comme prétexte lorsqu’ils ont besoin de soutien financier ou de changements réglementaires dans leur pays.

El Kourch explique que les blocages et les retards dans la livraison affectent principalement les agriculteurs espagnols et portugais, bien que les exportateurs marocains ne soient pas épargnés. Les conventions au sein de l’UE devraient garantir un traitement équitable, selon El Kourch, qui note que les agriculteurs marocains considèrent la France comme membre de l’UE et respectent leurs conventions avec l’Union pour ne pas perturber justement les relations bilatérales,

D’autre part, El Kouch évoque les fausses allégations dans la presse française concernant le coût de la main-d’œuvre marocaine, mettant en lumière les charges annexes telles que l’emballage et le transport, et insistant sur le fait que les producteurs marocains contribuent également à l’économie européenne en achetant des graines, des engrais et des intrants auprès de l’UE.

En réponse à d’éventuelles mesures restrictives de l’UE, El Kourch relève la dépendance du Maroc vis-à-vis de l’Union européenne en tant que client majeur pour les intrants agricoles. Il appelle à la résolution des problèmes internes au sein de l’Union avant d’appliquer de nouvelles réglementations contre les exportateurs marocains.

Concernant la production de tomates, El Kourch explique que le Maroc représente seulement 8% des besoins européens. Il rappelle à ce propos l’importance du marché de Saint-Charles en France, qui distribue la marchandise marocaine dans toute l’Europe, insistant sur la contribution des producteurs marocains à l’économie française et européenne.

« Les exportateurs marocains expédient leurs marchandises en France, mais cela ne signifie pas qu’elles sont destinées exclusivement à ce pays. En effet, le marché de Perpignan, également connu sous le nom de marché de Saint-Charles depuis 1970, constitue le principal centre européen pour la commercialisation, le transport et la logistique des fruits et légumes frais. Ce marché est spécifiquement conçu pour approvisionner l’ensemble de l’Europe. Ainsi, nos produits parviennent sur ce marché en vue d’une distribution à travers le continent, incluant des destinations telles que la Suisse, les Pays-Bas, l’Italie, la Norvège, la Suède, et bien d’autres », explique notre interlocuteur.

Et d’ajouter : « Nous contribuons activement au fonctionnement du marché français de Saint-Charles. Bien que les tomates parviennent en France, elles ne sont pas exclusivement consommées dans l’Hexagone. En réalité, seulement 20% de ces tomates profitent au marché français, le reste étant réparti dans diverses destinations. La France joue ainsi un rôle crucial en tant que point de distribution stratégique grâce à son marché de Saint-Charles ».

En conclusion, malgré les défis actuels, les agriculteurs marocains, y compris El Kourch, restent déterminés à assurer l’autosuffisance et à maintenir des relations positives avec l’UE. La crise actuelle met en lumière la complexité des relations commerciales et souligne la nécessité de trouver des solutions équilibrées pour tous les acteurs impliqués.

Continuer la lecture

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page