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Au Maroc, l’hydrogène vert occupe une place centrale dans la quête d’indépendance énergétique du pays. Il se matérialise par une série de projets, des alliances inter-étatiques, le soutien d’acteurs majeurs et l’établissement de régulations. En 2019, la Commission nationale de l’hydrogène (Green H2 Maroc) a été créée par le ministère de l’énergie marocain pour rassembler les acteurs de l’hydrogène autour d’un objectif commun.
Dans un récent rapport de l’IMIS (Institut marocain d’intelligence stratégique), les experts rappellent que le gouvernement marocain a investi massivement dans ce secteur sur une période de 15 ans, avec l’ambition de faire de l’hydrogène une source d’énergie alternative majeure et abordable. Cela passe par une collaboration régionale avec le lancement de l’Africa Green Hydrogen Alliance pour favoriser l’industrie de l’hydrogène verte en Afrique du Nord. Le Maroc attire également des entreprises étrangères attirées par son potentiel dans ce domaine.
Cependant, les experts expliquent que malgré les opportunités évidentes de l’hydrogène vert au Maroc, il convient de l’aborder avec précaution, en raison de l’asymétrie d’information, d’innovation et d’accès au capital entre les acteurs privés internationaux et les pouvoirs publics marocains, notant que plusieurs facteurs clés de succès doivent être pris en compte, notamment l’alignement de la stratégie d’hydrogène vert avec la gestion de l’eau, la réduction des risques pour les acteurs nationaux, ainsi que la résolution des problèmes liés au transport et au stockage. Les autorités doivent également surveiller de près l’accès aux terres à fort potentiel solaire et éolien, évaluer l’impact social des projets et garantir la souveraineté énergétique du pays souligne la même source.
L’hydrogène vert au Maroc : Une opportunité stratégique
L’hydrogène (H2) est un vecteur énergétique secondaire qui se trouve en abondance sur Terre. Comme l’électricité, l’hydrogène offre un potentiel considérable pour l’approvisionnement énergétique futur soulignent les expert. Il peut être stocké en grande quantité de manière stable et à long terme. L’hydrogène se caractérise également par sa densité énergétique élevée par rapport à son poids et ne produit aucune émission de CO2 lors de sa combustion. Il offre donc une alternative propre pour intégrer les énergies renouvelables et réduire les émissions de CO2.
Actuellement, la majeure partie de l’hydrogène est produite à partir d’énergies fossiles, principalement du gaz naturel, ce qui le rend « gris ». Cependant, l’hydrogène vert est devenu le centre des débats mondiaux sur la transition énergétique et climatique au cours de la dernière décennie soulignent les experts et est considéré comme la solution idéale pour remplacer les énergies fossiles et lutter contre le réchauffement climatique, bien que des préoccupations subsistent concernant son coût de production, son stockage et son transport.
Le Maroc, avec son fort ensoleillement (environ 3000 heures par an en moyenne) et son potentiel éolien, est bien placé pour devenir un leader dans le domaine des énergies renouvelables en Afrique du Nord et sur tout le continent, soulignent les experts, notant que le roi Mohammed VI a exprimé son soutien à cette initiative et a appelé à la création d’une offre opérationnelle couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène vert au Maroc.
Ainsi, le rapport indique que l’hydrogène est souvent classé en différentes couleurs en fonction de ses méthodes de production. L’hydrogène « gris » est produit à partir de gaz naturel avec des émissions de CO2. En revanche, l’hydrogène vert est produit par électrolyse de l’eau à l’aide d’énergies renouvelables, sans émission de carbone. Cependant, il est plus coûteux à produire, soulignent les experts.
Le rapport souligne que l’utilisation de l’hydrogène varie, allant des applications industrielles aux transports, en passant par la production d’énergie, notant que le marché de l’hydrogène est principalement industriel, utilisé dans le raffinage, la production d’engrais et d’autres industries chimiques.
Malgré les avantages potentiels de l’hydrogène vert, le rapport estime que le Maroc doit être prudent pour garantir sa souveraineté énergétique et maximiser la valeur ajoutée sociale. Certains points de vigilance non négociables incluent la priorité donnée au secteur privé national, la réserve des meilleurs sites pour des acteurs créant une valeur ajoutée significative, le développement de l’industrie des électrolyseurs et des piles à combustible, et l’accès préférentiel pour le pays en cas de rupture de production préconisent les experts.
En somme, l’hydrogène vert offre au Maroc l’opportunité de renforcer son indépendance énergétique, de créer des emplois, de développer son industrie et de consolider son rôle de leader régional. Cependant, il est essentiel que le pays aborde cette opportunité avec prudence et établisse des garde-fous pour assurer son succès à long terme.